1
I
ih !
tous les pays tropicaux, n’est pas bien claire, d ’après MM. Naudin
et Cogniaux ». Le premier indique le Sénégal, le second
l ’Asie et, avec doute, l ’Afrique. Il est à peine besoin de dire que
Linné ^ se trompait en indiquant la Tartarie et la Ghine.
L ’indigénat dans l’Inde anglaise est donné, sans hésitation,
par M. Glarke, dans la flore de sir J . Hooker. Rheede ® avait
vu la plante autrefois dans les sables du Malabar. L ’habitation
naturelle paraît limitée, car Thwaites à Geylan, Kurz dans la
Birmanie anglaise et Loureiro pour la Gochinchine et la Ghine
ne citent l ’espèce que comme cultivée, ou venant dans les décombres,
près des jardins. Rumphius ® l’appelle une plante du
Bengale. Aucun Luffa n ’est cultivé depuis longtemps en Chine,
d’après une letttre du D" Bretschneider. On ne connaît pas de
nom sanscrit. Ce sont autant d’indices d’une mise en culture pas
très ancienne en Asie.
Une variété à fruit amer est commune dans l’Inde anglaise
à l ’état spontané, car on n’a aucun intérêt à la cultiver. Elle
existe aussi dans les îles de la Sonde. G’est le Luffa amara,
Roxburgh, et le L . sylvestris, Miquel. Le L . subangulata, Miquel,
est une autre forme, croissant à Java, que M. Cogniaux réunit
également, sur la vue d ’échantillons certains.
M. Naudin n’explique pas d’après quel voyageur la plante
serait sauvage en Sénégambie ; mais il dit que les nègres l’appellent
&
Papengay e, et, comme ce nom est celui des colons de l ’île de
France fe il est probable qu’il s’agit au Sénégal d’une plante
cultivée, peut-être naturalisée autour des habitations. Sir Joseph
Hooker, dans le Flora o f tropical Africa , indique l ’espèce, sans
donner la preuve qu’elle soit spontanée en Afrique, et M. Cogniaux
est encore plus bref. MM. Schweinfurth et Ascherson® ne
l ’énumèrent pas, soit comme spontanée, soit comme cultivée,
dans la région de l ’Egypte, la Nubie et TAbyssinie. Il n’y a
aucune trace d’ancienne culture en Egypte.
L ’espèce a été envoyée souvent des Antilles, de la Nouvelle-
Grenade, du Brésil et autres localités d’Amérique ; mais on n’a
pas d’indice qu’elle y soit ancienne, ni même qu’elle s’y trouve
à distance des jardins, dans un état vraiment spontané.
Les conditions ou probabilités d’origine et de date de culture
sont, comme on voit, semblables pour les deux Luffa cultivés.
A l ’appui de l ’hypothèse que ces derniers ne sont pas originaires
1. Naudin, Ann. sc. nat., sér. 4, v. 12, p. 122; Cogniaux, dans Monoqr.
Phaner., 3, p. 459.
2. Linné, Species, p. 1436, sous le nom de Cucumis acutangulus.
3. Rheede, HoiA. matab., 8, p. 13, t. 7.
4. Thwaites, Enum. Ceylan., p. 126; Kurz, Contrib., 2, p. 101; Lonreira,
F l . Cochinch., p. 727.
5. Rumphius, Amboin., 5, p. 408, t. 149
6. Glarke, dans Flora o f british India, 2, p. 614.
7. Bojer, Hortus mauritianus.
8. Schweinfurth et Ascherson, Aufzählung, p. 268.
m
M
d’Afrique, je dirai que les quatre autres espèces du genre sont
ou asiatiques ou américaines, et, comme indice de plus que la
culture des Luffa n ’est pas très ancienne, j ’ajoute que la forme
du fruit a varié beaucoup moins que dans les autres Gucurbitacées
cultivées.
T r i c h o s a n t h e s so rp o n t . — Trichosanthes anguina, Linné.
Gucurbitacée annuelle, grimpante, remarquable par sa corolle
frangée. On l ’appelle dans l ’île Maurice Petóle, d’un nom usité
à Java. Le fruit, allongé en quelque sorte comme un légume
charnu de Légumineuse , est recherché dans l ’Asie tropicale
pour être mangé cuit, comme des concombres.
Les botanistes du xvii® siècle l ’ayant reçu de Chine, se sont
figurés que la plante y est indigène, mais elle y était probablement
cultivée. Le D“ Bretschneider » nous apprend que le nom
chinois, Mankua, signifie Concombre des barbares du sud. La
/ , -I • 1 • 1 * . A ____________ ^ 4 - I-.
Ainsi M. Glarke se borne à dire dans ia tlore ae i mue angiam«
(2 p. 610) ; « Inde, cultivé. » M. Naudin avant lui, disait :
« Habite l ’Inde orientale, où on la cultive beaucoup pour ses
fruits Elle se présente rarement à l ’état sauvage. » Rumphius
n’est pas plus affirmatif pour Amboine. Loureiro et Kurz en
ce qui concerne la Gochinchine et le pays des Birman/ Blume
et Miquel pour les îles au midi de l ’Asie, n’ont vu que la plante
cultivée. Les 39 autres espèces du genre sont toutes de 1 ancien
monde, entre la Ghine ou le Japon, l’Inde occidentale et 1 A - / ’
tralie. Elles sont surtout dans ITnde et l ’archipel. Je regarde
l ’origine indienne comme la plus probable.
L ’espèce a été portée à Vile Maurice, où elle se sème autour
des cultures. Ailleurs elle s’est peu répandue. On ne lm connaît
aucun nom sanscrit.
C h a y o t e . — Sechium edule, Swartz. _ . ^ ,
On cultive cette Gucurbitacée, dans l ’Amérique intertropicale,
pour ses fruits, qui ont une forme de Poire et le gout d un
Concombre. Ils ne contiennent qu’une graine, de sorte que la
chair est abondante. fe , . rr +
L ’espece constitue à elle seule le genre Sechium. Ou en trouve
des échantillons dans tous les herbiers, mais ordinairement les
collecteurs n ’ont pas indiqué s’ils étaient cultivés, naturalises
ou vraiment spontanés, avec l ’apparence d’être originaires du
pays. Sans parler d’ouvrages dans lesquels on pretend / e
cette plante vient des Indes orientales, ce qui est tout a lait
faux, plusieurs des plus estimés mentionnent pour origine la
1 . Rretschneider, On study, etc., p. 17.
2 . Naudin, Ann. sc. nat., série 4 , vol. 1», p 196-
3 . Rumphius, Amboin., 5, pl. 148.
v; îi I
Ut ^ Mil