■<T I ' f! i
!■ M i l
il I
fi
!•']'lll Ml
'”jinn:r :
I li Ilk
I! lii.i VI
i f]
' i T''
' i i':'
i M J
grec paraît avoir été Scorodon, en grec moderne Scordon. Les
noms chez les Slaves dTllyrie sont Büi, Cesan. Les Bretons
disent Quinen C Les Gallois Craf, Cenhinen ou Garlleg, d’où,
le Garlic des Anglais. V Allium r i s Latins a passé dans les
langues d ’origine latine fe Cette grande diversité de noms fait
présumer une ancienne connaissance de la plante et même
une ancienne culture dans l ’Asie occidentale et en Europe.
D’un autre côté, si l ’espèce n’avait existé que dans le pays
des Kirghis, où on la trouve maintenant, les Aryas auraient pu
la cultiver et l ’avoir transportée dans Tlnde et en Europe ; mais
alors pourquoi tant de noms celtiques, slaves, grecs, latins, différents
du sanscrit? Pour expliquer cette diversité, il faudrait supposer
une extension de la patrie primitive vers l ’ouest de l’habitation
connue aujourd’hui, extension qui aurait été antérieure
aux migrations des Aryas.
Si le genre Album était une fois, dans sa totalité, l’objet d ’un
travail aussi sérieux que celui de J . Gay sur quelques-unes de ses
espèces on trouverait peut-être que certaines formes spontanées
en Europe, com.prises par les auteurs dans les A. arena-
rium L ., ou A.arenarium Sm., ou A. Scorodoprasumh., ne sont
que des variétés de l ’A. sativum. Alors tout concorderait : les
peuples les plus anciens d ’Europe et de l’Asie occidentale auraient
cultivé l’espèce telle qu’ils la trouvaient depuis la Tartarie
jusqu’en Espagne, en lui donnant des noms plus ou moins différents.
Oignon. — A Ilium Cepa, Linné.
Je dirai d ’abord ce qu’on savait en 1855 J ’ajouterai ensuite
des observations botaniques récentes qui confirment ce qu’on
pouvait présumer d’après les données linguistiques.
L ’Oignon est une des espèces le plus anciennement cultivées.
Son habitation primitive est inconnue, d’après Kunth i*. Voyons
s’il est possible de la découvrir. Les Grecs modernes appellent
Krommudi l’Allium Gepa, qu’ils cultivent beaucoup C’est une
bonne raison pour croire que le Krommuon de Théophraste est
la même espèce, comme les auteurs du xvi® siècle le pensaient
1. Davies, Welsh botanology.
2. Tous ces noms vulgaires se trouvent dans mon dictionnaire compilé
par Moritzi, d’après les flores. J ’aurais pu en citer un plus grand nombre
et mentionner des étymologies probables d’après les philologues, par
exemple d’après l’ouvrage de Hehn, Kulturpflanzen aus Asien, p. 171 et
suivantes; mais ce n ’est pas nécessaire pour indiquer le fait d’origines-
géographiques multiples et de la culture ancienne en divers pays.
3. Annales des sc. nat., 3® série, vol. 8.
4. A. de Candolle, Géogr. bot. raisonnée, 2, p. 828,
5. Kunth, Enum., 4, p. 394.
6. Fraas, Syn. fl. class., p. 291.
7. Théophraste?, Hist., 1. 7, c. 4.
déjà ‘ Pline 2 traduisait ce mot par Coepa. Les anciens en connaissaient
plusieurs variétés, qu’ils distinguaient par des noms de
navs : G y p r i u m , Gretense, Samothraciæ, etc. On en cultivait une
en Egypte fe si excellente qu’elle recevait des hommages,
comme une divinité, an grand amusement des Bomains fe Les
Egyptiens modernes désignent TA. Gepa sous le nom de Basai
nu Biissul fe d’où il est probable que le Betsahiu ou Bezähm des
Hébreux est bien la même espèce, comme le disent les commentateurs
M l y a des noms sanscrits tout à fait différents : Palandu,
Latarka, Sukandaka fe et une foule de noms indiens modernes.
L ’espèce est généralement cultivée dans l’Inde, en Gochinchine,
en Ghine fe et même au Japon ‘ fe Les anciens Egyptiens en faisaient
une grande consommation. Les dessins de leurs monuments
montrent souvent cette espèce Ainsi la culture remonte
dans l ’Asie méridionale et dans la région orientale de la mer
Méditerranée à une époque partout très reculée. En outre, les
noms chinois, sanscrits, hébreux, grecs et latins n’ont Pfes de
connexité apparente. De ce dernier fait, on peut déduire 1 hypothèse
que la culture aurait été imaginée après la séparation
des peuples indo-européens, l ’espèce se trouvant à portée dans
divers pays à la fois. Ce n’est pourtant pas l’état actuel des
choses, c r i on trouve à peine des indices vagues de la qualité
spontanée de l ’A. Cepa. Je n’en ait_ point découvert dans les
.flores européennes ou du Caucase; mais Hasselquist a dit : « Il
croît dans les plaines près de la mer, aux environs de Jéricho. »
Le docteur Wallicb a mentionné dans sa Liste de plantes indiennes,
11° 5072, des échantillons qu’il a vus dans des localités du
Bengale, sans dire quTls fussent cultivés. Cette indication, quoique
peu suffisante, l ’ancienneté des noms sanscrits et hébreux
et les communications qu’on sait avoir existé entre les peuples
de rinde et les Egyptiens me font présumer que l’habitation
était vaste dans l’Asie occidentale, s ’étendant peut-être de la
Palestine à l’Inde. Des espèces voisines, prises quelquefois pour
le Cepa, existent en Sibérie ‘ fe
On connaît mieux maintenant les échantillons recueillis par
ies botanistes anglo-indiens dont Wallicb avait donné une pre-
1. J. Bauhin, Hist., 2, p. 348.
2. Pline, Hist., 1. 49, c. 6.
3. Pline, 1. c.
■4. Juvenalis, Sat., 45.
5. Forskal, p. 65.
■ 6. Ainslies, Mai. med./ncZ., 4, p. 269.
7. Hiller, Hieroph., 2, p. 36 ; Rosenmnller, Handb. bibl. Alterk., 4, p. 9b.
8. Piddington, In d ex ; Ainslies, l. c.
9. Roxburgh, Fl. ind., 2; Loureiro, F l. cochinch., p. 249.
40. Thunberg, Fl. ja p ., p. 432.
44. Unger, Pflanzen d. Alt. Ægypt., p. 42, flg. 22, 23, 24.
42. Hasselquist, Voy. and trav., p. 279.
43. Ledebour, Fl. ross., 4, p. 469.
\
r.
i.fe i;l]
ji 11 ;tl I.t ri; y
!;? ..!■
lit .