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vinces russes du midi du Caucase et de l’Arménie ‘ ; en Europe :
dans le midi de la Russie, et généralement depuis la Suède
méridionale jusque dans les parties montueuses de la Grèce,
de l ’Italie et de l’Espagne fe Elle existe même en Algérie ^.
A mesure qu’on s’éloigne de la région située au midi de la
mer Caspienne et de la mer Noire, l’habitation du Cerisier des
oiseaux paraît moins fréquente, moins naturelle et déterminée
davantage, peut-être, parles oiseaux qui recherchent avidement
ses fruits et les portent de proche en proche fe On ne peut pas
douter qu’elle s’est naturalisée de cette manière, à la suite des
cultures, dans le nord de l’Inde fe dans beaucçup de plaines du
midi de l’Europe, à Madère fe et çà et là aux États-Unis ’ ; mais
il est probable que pour la plus grande partie de l ’Europe cela
est arrivé dans des temps anciens, préhistoriques, attendu que
les oiseaux agissaient avant les premières migrations des peuples,
avant même qu’il y eût des hommes en Europe. L ’habita-
üon se serait étendue dans cette région lorsque les glaciers ont
diminué.
Les noms vulgaires dans les anciennes langues ont été l’objet
d’un savant article d’Adolphe Pictet fe mais on ne peut rien en
déduire sous le rapport de l ’origine, et d’ailleurs les diverses
espèces ou variétés ont été souvent confondues dans la nomenclature
populaire. Il est bien plus important de savoir si l’archéologie
nous apprend quelque chose sur la présence du Cerisier
des oiseaux en Europe, dans les temps préhistoriques.
M. Heer a figuré des noyaux du Prunus avium dans son
mémoire sur les palafittes de la Suisse occidentale fe D’après ce
qu’il a bien voulu m’écrire, en date du 14 avril 1881, ces noyaux
venaient d’une tourbe au-dessus des anciens dépôts de l ’âge de
pierre. M. de Mortillet “ a constaté des noyaux semblables
dans les habitations palafittes du lac de Bourget d’une époque
peu reculée, postérieure à l’âge de pierre. M. le D*' Gross m’en
a communiqué de la station, également peu ancienne, de Gor-
celette, dans le lac de Neuchâtel, et MM. Strobel et Pigorini
en ont découvert dans la « terramare » de Parme Ce sont
toujours des stations moins anciennes que l ’âge de pierre et
eux
3. Manby, Catal. Alg., ed. 2, p. 8.
4. Comme les cerises mûrissent après la saison où les oiseaux émigrent
c’est surtout dans le voisinage des plantations qu’ils dispersent le s
noyaux.
5. Sir J. Hooker, Fl. of brit. India.
6. Lowe, Manual of Madeix-a, p. 235.
7. Darlington, Fl. cestrica, ed. 3, p. 73.
8. Ad. Pictet, OxHgines indo-eux-opéennes, éd. 2, vol. 1, p. 281.
9. Heer, Pflanzen der Pfahlbauten, p. 24, fig. 17, 18, et p. 26.
10. Dans Perrin, Etudes px-éhistoriques sur la Savoie, p. 22.
11. Atti Soc. ital. sc. nat., vol. 6.
neut-étre d’un temps historique. Si l ’on ne découvre pas tes
noyaux plus anciens de cette espèce en Europe, il deviendra
vraisemblable que la naturalisation n’est pas antérieure aux
migrations des Aryas.
cerisier commun ou Griottier. — Prunus Cerasus Linné
— Cerasus vulgaris, Miller. — Baumweichsel, Sauerkirschen, des
Allemands. 4SoMre/ierry, des Anglais. ^
Les Cerisiers de Montmorency, les Griottiers et quelques
autres catégories des horticultures proviennent de cette e sp / e .
Hohenacker ^ a vu le Prunus Cerasus à Lenkoran, p r / de ia
mer Caspienne, et G. Koch =* dans les forêts de 1 Asie Mineur/
ce qui veut dire, d’après le pays qu’il a parcouru, dans le / r d -
cst de cette contrée. D’anciens auteurs 1 ont trouve a E l i s /
bethpol et Erivan, d’après Ledebour fe Grisebach 1 indique au
mont Olympe de Bithynie et ajoute qu’il est presque sponUne
dans les plaines de la Macédoine. L ’habitation vraie et bien
ancienne paraît s’étendre de la mer Caspienne jusqu aux e n t rons
de Constantinople ; mais, dans cette contree meme, on iencontre
plus souvent le Prunus avium. E n effet, M. Boissier et
M de Tchihatcheff ne paraissent pas avoir vu le Prunus Cerasus
même dans le P o n t , quoiqu’ils aient reçu ou rapporte
nlusieurs échantillons du P r . avium
Dans l’Inde septentrionale, le P r . Cerasus est seulement a
l’état cultivé fe Les Ghinois ne paraissent pas a / i r eu connais-
sance de nos deux Cerisiers. On peut croire, d après c f e , ç[ue
l’introduction dans l ’Inde n’est pas fort ancienne, et ce qui le
confirme, c’est fabsence de nom sanscrit. ^
Nous avons vu que le P r . UerasMS est presque spontefe® /
Macédoine, d’après Grisebach. On l ’avait dit spontané en Crime ,
mais Steven ® ne l ’a vu que cultivé, et Rebmann ne mentionne
dans la Russie méridionale comme spontanée que 1 espece v o / n e
appelée P r . chamæcerasus, Jacquin. Je doute b /u c o u p de la
qualité spontanée dans toute localité au nord du Caucase. Meme
Rn Grèce, où Fraas disait avoir vu cet + n
Heldreich le connaît seulement comme cultive .En Dalmatie ,
I Pour les variétés si nombreuses et qui ont des noms vMgaires si
variables selon les provinces, on peut ronsnlter le nouveau Duhamel, vol.
5 où se trouvent de bonne s figures co lon e e s .
’ 2 . Hohenacker, Plantæ Talysch., p. 128.
3. Koch, Dendx-ologie, 1, p. UO.
4. Ledebour, Fl. x-oss., 2, p. b.
I Drisphacb, Spicilegium fl. x'uxnelicæ, p. »b. xqq 2,'p . 649 ; Toh ih a tch e lI ,.f« r Umeure. 8of.. p. 198.
7 Sir J. Hooker, Fl. of bx-it. India, 2, p. 313.
si Steven, Vex-zeichxiiss Halbinselm etc., P- “f -
Q RpliïncLïiiis VeThctiitll* Nat» Vct* B^^UTiTty Xj lo71-
10. Heldreich, Nutzpflanzen Gxiechenlands, p. 69; Pflanzen d. attisch.
Ebene, p. AU- , , „
11. Visiani, Fl. Dalmat., 3, p. 2o8.