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est bon de noter Forigine dn nom Castor et Castor-oil des Anglais,
comme une preuve de leur manière d’accepter sans
examen et de dénaturer quelquefois des noms. Il paraît que
dans le siècle dernier, à la Jamaïque, où l’on cultivait beaucoup
le Ricin, on l ’avait confondu avec un arbuste complètement
différent, le Vüex Agnus castus, appelé Agno casto par les Portugais
et les Espagnols. De Casto, les planteurs anglais et le
commerce de Londres ont fait Castor ».
N o y e r . — Juglans regia, L in n é ._
Il V a quelques années, on connaissait ie noyer, à l’état sauvage^
en Arménie, dans la région au midi du Gaucase et de la
mer ’Caspienne, dans les montagnes du nord et du nord-est de
l’Inde et le pays des Birmans fe L ’indigénat au midi du Gaucase
Japon », ce qui rend assez probable que 1 espece
le nord de la Ghine, comme Loureiro et M. de Bunge l ’avaient
dit fe sans préciser suffisamment la qualité spontanée. Récemment,
M. de Heldreich ® a mis hors de doute que le Noyer abonde,
à fé ta t sauvage, dans les montagnes de la Grèce, ce qui / a c corde
avec des passages de Théophraste ^ qu’on avait négligés.
Enfin, M. Heuffel f a vu, sauvage également, dans les montagnes
du Banat fe
L ’habitation actuelle, hors des cultures, s’étend donc de 1 E u rope
tempérée orientale jusqu’au Japon.
Elle a été une fois plus occidentale en Europe, car on a trouvé
des feuilles de notre Noyer dans les tufs quaternaires de Provence
Il existait beaucoup d’espèces de Juglans dans notre
hémisphère, aux époques dites tertiaires et quaternaires; maintenant
elles sont réduites à une dixaine au plus, distribuées dans
l’Amérique septentrionale et l ’Asie tempérée.
L ’emploi des fruits du Noyer et la plantation de l’arbre ont pu
commencer dans plusieurs des pays où se trouvait l ’espèce, et
l ’agriculture a étendu, graduellement mais faiblement, son habi-
1. Flückiker et Hanbury, Histoire des drogues, trad. française, 2 , p. 3 2 0 .
2 . C. de Candolle, Prodr., 16, sect. 2 , p. 1 3 6 ; Tchihatcheff, Asie Mineure,
1, p. 1 7 2 ; Ledebour, F l. ross., 1, p. 507 ; Roxburgh, F l. ind., 3 , p. 630 ;
Boissier, F L orient,, 4 , p. 1 1 6 0 ; Brandis, Fo?^est flora o f I n d i a p. 4 9 8 ; Kurz,
Forest fl. o f brit. Burma, p. 390.
3 . C. Koch, Dendrologie, 1, p. 584.
4 . Franchet et Savatier, Fnum. plant. Ja p ., 1, p. 453.
5 . Loureiro, F l. coch., p. 7 0 2 ; Bunge, Fnum., p. 6 2 .
6. De Heldreich, Verhandl. bot. Vereins Brandenburg, fur 1879, p. 147.
7 . Theophrastes, Hist. plant., L 3, c. 3 , 6. Ces passages et autres / s anciens
sont cités et interprétés par M. Heldreich, mieux que par Hehn et
autres érudits
8. Heuffel, Abhandl. zool. bot. Ges. in Wien, 1853, p. 194.
9 . De Saporta, 33® session du Congrès scientihque de France.
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tation artificielle. Le Noyer n’est pas un de ces arbres qui se
sèment et se naturalisent avec facilité. La nature de ses graines
s’y oppose peut-être, et d’ailleurs il lui faut des climats où il ne
gèle pas beaucoup et d’une chaleur modérée. Il ne dépasse guère
la limite septentrionale de la vigne et s’avance beaucoup moins
qu’elle au midi.
Les Grecs, habitués à l’huile d’olive, ont négligé plus ou
moins le Noyer, jusqu’à ce qu’ils aient reçu de Perse une
meilleure variété, dite du roi, Karuon basilikon » ou Persikon
Les Romains ont cultivé le Noyer dès fépoque de leurs rois;
ils le regardaient comme d’origine persane ®. On connaît leur
vieux usage de jeter des noix dans la célébration des noces.
L ’archéologie a confirmé ces détails. Les seules noix qu’on ait
trouvées jusqu’à présent sous les habitations des lacustres de
Suisse, Savoie ou Italie se réduisent à une localité des environs
de Parme, appelée Fontinellato, dans une couche de l’époque du
fer ». Or ce métal, très rare du temps de la guerre de Troie, n ’a
dù entrer dans les usages de la population agricole d’Italie
qu’au V® ou vi® siècle avant J.-G ., époque à laquelle au delà des
Alpes on ne connaissait peut-être pas même le bronze. Dans la
station de Lagozza, les fruits du noyer ont été trouvés dans une
couche tout à fait supérieure et nullement ancienne du sol
Evidemment les Noyers d’Italie, de Suisse et de France ne descendent
pas des individus fossiles des tufs quaternaires dont j ’ai
parlé.
H est impossible de savoir à quelle époque on a commencé de
planter le Noyer dans l ’Inde, Ge doit être anciennement, car il
existe un nom sanscrit A/iscAdiia, Akhoda ou Akhôta. Les auteurs
chinois disent que le Noyer a été introduit chez eux, du Thibet,
sous la dynastie Han, par Ghang-Kien, vers l ’année 14 0 - 15 0
avant J.-G. ®. H s’agissait peut-être d’une variété perfectionnée.
D’ailleurs il est probable, d’après les documents actuels des
botanistes, que le Noyer spontané est rare dans le nord de la
Ghine et qu’il manque peut-être dans la partie orientale. La date
de la culture au Japon est inconnue.
Le Noyer et les noix ont reçu chez d’anciens peuples une infinité
de noms, sur lesquels la science et l’imagination des linguistes
se sont déployées fe mais l ’origine de l ’espèce est trop
claire pour que nous ayons à nous en occuper.
1. Dioscorides, 1. 1, c. 176.
2 . Pline, Hist. plant., 1. 15, c. 22.
3 . Pline, Ibid.
4 . Heer, Pflanzen der Pfahlbauten, p. 3 1 .
5 . Sordelli, Sulle piante della torbiera, etc., p. 39.
6. Bretschneider, On the study and value, etc., p. 1 6 , et lettre du
23 août 1881.
7 . Ad. Pictet, Les origines indo-européennes, éd. 2 , vol. 1 , p. 2 8 9 ; Helin,
Culturpflanzen und Hausthiere, éd. 3 , p. 3 4 1 .
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