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qu’il s’agit de l ’origine des espèces cultivées, certaines considérations
historiques et linguistiques peuvent guider, sans qu’il soit
absolument besoin de connaître et d’apprécier les caractères botaniques
de chacune.
Roxburgh énumère plusieurs Dioscoreas ‘ cultivés dans l’Inde,
mais il n’en a trouvé aucun à l ’état sauvage, et ni lui ni Piddington
“ ne citent des noms sanscrits. Ce dernier point fait présumer
une culture peu ancienne, ou jadis peu répandue dans
l ’Inde, provenant soit d ’espèces indigènes encore mal définies,
soit d’espèces étrangères cultivées ailleurs. Le nom générique
bengali et hindou est Aloo (prononcez Alou), précédé d’un nom
spécial pour chaque variété ou espèce, par exemple Kam Aloo,
pour Bioscorea alata. L ’absence de noms distincts dans chaque
province fait encore présumer une culture peu ancienne. A Geylan
M. Thwaites ^ indique six espèces spontanées, et il ajoute que
les Dioscorea sativa L,, D. alata L-, et D. purpurea Roxh. sont
cultivés dans les jardins, mais non sauvages.
Igname de Chine, Dioscorea Batatas de Deeaisne fe cultivé
en grand par les Chinois, sous le nom de Sain-In et introduit
par M. de Montigny dans les jardins d’Europe, où il reste comme
un légume de luxe, n ’a pas été trouvé sauvage en Ghine jusqu’à
présent. D autres espèces moins connues sont aussi cultivées
par les Chinois, en particulier le Chou-Yu, Tou-Tchou, Chan-Yu,
mentionné dans leurs anciens ouvrages d’agriculture et qui a
des rhizomes sphériques (au lieu des fuseaux pyriformes du
D. Batatas). Les noms signifient, d’après Stanislas Julien, Arum
de montagne, par où l ’on peut inférer une plante véritablement du
p a y / Le D® Bretschneider ® indique trois Dioscoreas comme
cultivés en Ghine {Dioscorea Batatas, alata, sativa), et il ajoute •
« Le Dioscorea est indigène en Chine, car il est mentionné dans le
plus ancien ouvrage de matière médicale, celui de l ’empereur
Schen-nung. »
Le Dioscorea ja p ón ica , Thunberg, cultivé au Japon, a été récolte
aussi dans les taillis de localités diverses, sans qu’on sache
po/tiyement, disent MM. Franchet et Savatier fe jusqu’à quel
point il est indigène ou répandu par un effet de la culture. Une
autre espèce, plus souvent cultivée au Japon, se propage çà et
la dans la campagne, d’après les mêmes auteurs. Ils la rapportent
au Dioscorea sativa de Linné, mais on sait que l ’illustre
Suédois avait confondu plusieurs espèces asiatiques et américaines
sous ce nom, qu’il faut ou abandonner, ou restreindre à
7 9}obosa, alata, rubella, purpurea, fasciciilata, dont deux
ou trois paraissent de simples variétés. ^
2. Piddington, Index.
3. Thwmtes, Enum. plant. Zexjlan, p. 326.
/ D e c / s n e , Histoire et culture de Vlgname de Chine, dans Revue horti-
-T des serres et jardins X, pl. 971.
/ Rretschneider, Study and value of Chinese botanical works, p. 12.
6. Franchet et Savatier, Enum. plant. Japoniæ, 2, p. 47.
1’ o dPQ psnèces de l’Archipel indien. Si l ’on adopte ce dernier
narti le vrai D. sativa serait la plante cultivée à Geylmi, dont
Liiîné avait en connaissance, et que Thwaites nomme
Linne aval Linné. Divers auteurs admettent 1 identité
d f l a niante de Geylan avec d’autres cultivées au Malabar, a
ä r ir ira à Java aux Philippines, etc. Blume ‘ pretend que J e
L auquel il attribue la planche 5 1 de Rbeede (MavM
8? croltdans les lieux humides des montagnes de Ja v a
Ä M a ablV Ä pour ajouter foi à ces asseyions, que
t question de l’espèce eût été étudiée soigneusement, d après des
^^L>^name la plus généralement cultivée
Pacifriue s o 7 noTi de Ubi (prononcez OuùQ, est le Dioscorea
S de Linné. Les auteurs des xvii® et xviir siecles en parlent
o Plant très répandue à Taïti, à la Nouvelle-Guinee, aux
M u q u e s , etc. L On en distingue plusieurs yariétés ^
fnëmë dës rhizomes. Personne ne prétend avoir trouve ceUe
forme cQiwa©e mais la flore des îles d ou elle est proba-
Wemeni originaire, en particulier celle des Gélèbes, de la Nouvelle-
® t r f n ’s p r it ô S ë E ” e 7 1 f e ” ’L à aussi, p /s^ ^
fë oe e Ä T s Ä t o K Ä Ä t t été
niiitôt introduites. En effet, les auteurs indiquent peu de variétés
fu fe fe ë ë e cul vées (Plumier une, Sloane deux), et peu de noms
™ l™ r ë s Le plus répandu est Y am , I g n am e on In h a ,n e , qui
est d’origine africaine, suivant Hugues, ainsi que la plante cul-
" t dans les idiomes de
nlusiems des nègre! de la côte de Gainée. Il est vrai que deiK
Voyageurs plus rapprochés de la découverte de 1 Amérique, cites
nar M de Humboldt fe auraient entendu prononcer le nom
d’Ianame sur le continent américain : Vespucci, en 1497, sm la
e ù t f d é paria Cabrai, en 1300, au Brésil. D’après celui-ci, le
nom s’appliquait à une racine dont on faisait du pain, ce qui
?oTviLdr^a^i?m ieux au Manioc et me fait craindre une erreur
d ’autant plus qu’un passage de Vespucci, cité ailleurs pai M. de
Humboldt fe montre la confusion qu’il faisait entre e anioc
rigname. Le V. Cliffortiana Lam. croit s a u / g e f e / ®
au Brésil mais U ne m’est pas prouve qu on le cultive. Presi
V Blutne, Enum* plnnt. Javæ,iFovsiev, Plant, esculent., p. 22. vn1 H ni 12fl p. 56; Rumphius , Ambotn.,yol. o, pl. 12U,
^^3 ! Hughes, Hist. nat. Barb., p. 226 et 1 7 5 /
4. Ue Humholdt, Nom. Esp., 2^ ed., vol. 2, p. 468.
5. De Humholdt, ibid., p. *^63.
6. Hænke, dans Presl, ReZ., p. 133.
7. Martius, Flora bxmsihensis, V, p. 43.
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