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Probablement il faut chercher l ’origine tens l’Afrique intertropicale,
où l’espèce est généralement cultivée. S irW. Hooker
cite des échantillons des bords du fleuve Nun, qui étaient peut-
être sauvages. La publication prochaine des Grammees dans la
Flore de l’Afrique tropicale jettera probablement du jour sur
cette question. , „ . . +
L^expansioïi de la culture de 1 Afrique intérieure a 1 Egypte,
depuis les Pharaons, à l ’Arabie, l ’archipel indien et, après
l ’époque du sanscrit, à l ’Inde, enfin à la Chine, vers le commen
cernent de notre ère, concorderait avec les indications historiques
et n’est pas difficile à admettre. L ’hypothèse inverse, d’une transmission
de l ’est à l’ouest, présente une foule d’objections.
Plusieurs autres formes de Sorgho sont cultivées en Asie et en
Afrique, par exemple le cernuus, à épis penchés, dont p / l e
Roxburgh et que Prosper Alpin avait vu en Egypte; le bicolor,
qui par sa taille ressemble au saccharatus ; et les niger, rubcns,
qui paraissent encore plus des variétés de culture. A u c u / n a
été trouvée sauvage, et il est probable qu’un monographe les
rattacherait comme de simples dérivations aux espèces sus-mentionnées.
C o r a c a n . Eleusine Coracana, Gærtner.
Gette Graminée annuelle, qui ressemble aux Millets, est cultivée
surtout dans l ’Inde et l ’archipel indien. Elle l ’est aussi en
Egypte ^ et en Abyssinie ® ; mais le silence de b e / c o u p de
botanistes qui ont parlé des plantes de l ’Afrique intérieure ou
occidentale fait présumer que la culture en est peu répandue
sur ce continent. Au Japon » elle s’échappe quelquefois hors
des endroits où on la cultive. Les graines mûrissent dans le
midi de fEurope ; mais la plante y est sans mérite, excepté comme
fourrage ®. ^, . . * •
Aucun auteur ne dit l’avoir trouvée à 1 état spontané, en Asie
ou en Afrique. Roxburgh ®, le plus attentif à ces sortes de questions,
après avoir parlé de sa culture, ajoute \ « Je ne 1 ai
jamais vue sauvage. » Il distingue, sous le nom d’A leusine stricta,
une forme encore plus fréquemment cultivée dans l’Inde, qui
paraît une simple variété du Coracana, et qu’il n a également
pas rencontrée hors des cultures.
La patrie nous sera indiquée par d’autres moyens.
Et d’abord les espèces du genre Eleusine sont plus nombreuses
dans l ’Asie méridionale que dans les autres régions tropicales.
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1 . w . Hooker, Niger Flora.
2 . Schweinfurth et Ascherson, Aufzahlung, p. 299.
3 . Bon jardinier, 1880, p. 585.
4 . Franchet et Savatier, Enum. plant. Japon., 2 , p. 172.
5. Bon jardinier, ihid.
6. Boxhurgh, Flora indica, ed. 2 , vo l. 1 , p. 343.
Outre la plante cultivée, Royle » mentionne d’autres espèces
dont les habitants pauvres de l’Inde recueillent les graines dans
la campagne. -x o ••7
D’après VIndex de Piddington, il y a un nom sanscrit, Rajtka,
et plusieurs autres noms dans les langues modernes de l’Inde.
Gelui de Coracana vient du nom usité à Geylan, Kourakhan fe
Dans farchipel indien, les noms paraissent moins nombreux et
moins originaux.
En Egypte, la culture de cette espèce ne peut pas etre ancienne.
Les monuments de l ’ antiquité n’en indiquent aucune trace. Les
auteurs gréco-romains, qui connaissaient le pays, n en ont pas
parlé, ni plus tard Prosper Alpin, Forskal, Delile. Il faut a r r / e r
à un ouvrage tout récent, comme celui de MM. Schweinfurth et
Ascherson, pour trouver l’espèce mentionnée, et je ne puis même
découvrir un nom arabe ®. .
Ainsi toutes les probabilités botaniques, historiques et linguistiques
concourent à démontrer une origine indienne. ^
La flore de l ’Inde anglaise, dont les Graminées n ont pas
encore paru, nous dira peut-être si l ’on a trouvé la plante spontanée
dans des explorations récentes. _ ,
On cultive en Abyssinie une espèce très voisine, Eleusine
Tocussa, Fresenius », plante fort peu connue, qui est peut-être
originaire d’Afrique.
R iz . — Oryza sativa, Linné. ^
Dans la cérémonie instituée par l ’empereur Ghm-Nong, 2800
ans avant Jésus-Ghrist, le Riz joue le rôle principal. G est 1 em-
pereur régnant qui doit le semer lui-meme, tandis que les quatie
autres espèces sont ou peuvent être semées par les princes de sa
famille ®. Les cinq espèces sont regardées par les /m o i s comme
indigènes, et il faut convenir que c ’est bien probable p / r le riz,
vu son emploi général et ancien, dans un pays coupé te canaux
et de rivières, si favorable aux plantes aquatiques. Les botanistes
n’ont pas assez herborisé en Ghine pour qu’on sache jusqu a
quel point le Riz s’y trouve hors des cultures ; mais Loureiro
l ’a vu dans les marais de la Gochinchine. , . x . x- p-
Rumphius et les auteurs modernes sur 1 archipel indien 1 indiquent
seulement comme cultivé. L a multitude des noms et dre
variétés fait présumer une très ancienne culture. Dans 1 Inde
1. Royle, III. Himal. plants.
2 . Thwaites, Enam.pZ anZ.ZeyZ., p. 3 7 1 . x. Tirxr,¿ UpIíIp pIc
3 . Plusieurs des synonymes et le nom
s ’appliquent au Dactgloctenium ægyptiacum, Willden ow , soit Eleusine
de quelques auteurs, qu’on ne cultive pas. p ,
41 Fresenius, Catal. sem. liorü Francof., 1 8 3 4 , Beitrage zur F loi a
^^ffi^sTauisSas^ Julien, daus Loiseleur, Consid. sur les céréales, part, t , p. 29 ;
Bretschneider, On the study and value o f botanical chínese works, p. 8 et 9 .
6. Loureiro, F l. cochinch., 1, p . 267.
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