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tituent les deux races actuelles principales du Haricot commun,
avec une immense quantité de sous-races quant aux gousses et
aux graines. Je me contenterai de dire : G’est probable.
Si le.Haricot commun est arrivé jadis en Grèce, il n’a pas été
une des premières introductions, car le Faseolus n’était pas encore
à Rome du temps de Gaton, et c’est seulement au commencement
de l’empire que les auteurs latins en ont parlé.
M. Virchow a rapporté des fouilles faites à Troie plusieurs
graines de Légumineuses, que M. Wittmack ‘ certifie être les espèces
suivantes : Yé^e [Faba vulgaris), Pois des jardins [Pisum
sativum), Ers [Ervum Ervilia), et peut-être Jarosse? [Lathyrus
Cicera), mais aucun Haricot. De même, dans les habitations des
anciens lacustres de Suisse, Savoie, Autriche et Italie, on n’a
pas encore trouvé le Haricot.
D n’y a pas non plus de preuves ou d’indices de son existence
dans l’ancienne Egypte. On ne connaît pas de nom hébreu répondant
à ceux de Dolichos ou Phaseolus des botanistes. Un nom
moins ancien, car il est arabe, Loubia, se trouve en Égypte,
pour le Dolichos Lubia, et en hindoustani, sous la forme Loba,
pour le Phaseolus vulgaris fe Quant à cette dernière espèce, Piddington
n’indique dans les langues modernes de l’Inde que deux
noms, tous deux hindoustanis, Loba et Bakla. Ceci, joint à
l’absence de nom sanscrit, fait présumer une introduction peu
ancienne dans l’Asie méridionale. Les auteurs chinois ne mentionnent
pas le Haricot commun [Ph. vulgaris) fe nouvel indice
d’une introduction peu ancienne dans TInde, et aussi en Bactriane,
d’où les Ghinois ont tiré des légumes dès le ii® siècle
avant notre ère.
Toutes ces circonstances me font douter que l ’espèce ait été
connue en Asie avant Tère chrétienne. L ’argument des noms
grec moderne et italien pour le Haricot, conformes k Fasiolos, a
besoin d’être appuyé de quelque manière. On peut dire en sa faveur
qu’il a été employé dans le moyen âge, probablement pour
le Haricot commun. Dans la liste des légumes que Charlemagne
ordonnait de semer dans ses fermes, on trouve le Fasiolum fe
sans explic/ion. Albert le Grand décrit sous le nom de Faseolus
une Légumineuse qui paraît être le Haricot nain de notre époque
Je remarque d’un autre côté que des auteurs du xv® siècle ne
parlent d’aucun Faseolus ou nom analogue. C'est le cas de Pierre
1. Wittmack, Bot. Vereins Bx'andenb., 19 déc. 1879.
2. Delile, Plantes cultivées en Egypte, p. 14 ; Piddington, Index.
3. Bretschneider n ’en fait mention ni dans son opuscule On study, etc,,
ni dans les lettres qu’il m’a adressées.
4. E. Meyer, Geschichte dei' Botanik, 3, p. 404.
ffi « Faseolus est species leguminis et grani, quod est in quantitate parum
minus quam Faba, et in figura est columnare sicut faba, et herba ejus minor
est aliquantulum quam herba Fabæ. Et sunt faseoli mu torum colorum,
s / quodlibet granorum habet maculam nigram in loco cotyledonis. »
(Jessen, Alberti Magni, De vegetabilibus, ed. critica, p. 515.)
Grescenzio » et Macer Floridus fe Au contraire, après la découverte
de l ’Amérique, dès le xvi® siècle, tous les auteurs publient des
figures et des descriptions du Phaseolus vulgaris, avec une infinité
de variétés. ^ ^ .
Il est douteux que sa culture soit très ancienne dans 1 Afrique
tropicale. Elle y est indiquée moins souvent que celle d’autres
espèces des genres Dolichos et Phaseolus.
Personne ne songeait à chercher Torigine du Haricot commun
en Amérique, lorsque tout récemment des découvertes singuli/es
ont été faites de fruits et de graines dans les tombeaux péruviens
d’Ancon, près de Lima. M. de Bochebrune ® a publié une liste
des espèces de diverses familles d’après une collection de MM. de
Gessac et L. Savatier. Dans le nombre se trouvent trois Haricots,
dont aucun, selon Tauteur, n’est le Phaseolus vulgaris; mais
M. Wittmack », qui a étudié les Légumineuses rap p o r te s de
ces mêmes tombeaux par les voyageurs Beisset Stubel, dit avoir
constaté la présence de plusieurs variétés du Haricot commun,
parmi d’ autres graines appartenant au Phaseolus junatus\An.ue.
Il les a identifiées avec les variétés du Ph. vulgaris appelées par
les botanistes oblongus purpiireus (Martens) , ellipticus præcox
(Alefeld) et ellipticus atrofuscus (Alefeld), qui sont de la catégorie
des Haricots nains ou sans rames. . , , .
H n’est pas certain que les sépultures en question soieiit tmites
antérieures à l’arrivée des Espagnols. L ’ouvrage de MM. R e i /
et Stubel, actuellement sous presse, donnera peut-etre des explications
à cet égard ; mais M. Wittmack admet d après eux,
qu’une partie des tombeaux n’est pas ancienne. Je suis trappe
cependant d’un fait qui n’a pas été remarqué. Les cinquante
espèces de la liste de M. Bochebrune sont toutes américaines.
Je n’en vois pas une seule qu’on puisse soupçonner d origine
européenne. Evidemment, ou c e s plantes et graines ont ete depoe
sées avant la conquête, ou dans certains tombeaux, qui sont peutêtre
d’une époque subséquente, les habitants ont eu soin de ne
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1^01 pas venu ae la religion catholique, , „ . ,
tûmes et opinions des indigènes. L a présence d uH a r ic / commun
larmi ces plantes uniquement américaines me paraît donc signi-
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icative, quelle que soit la date des tombeaux.
On peut objecter que des graines sont insuffisantes pour determiner
Tespèce d’un Phaseolus, et qu’on cultivait dans i Ame-
1. P. Crescens, traduction française de 1539.
2 Macer Floridus, ed. 1485, et commentaire par C h o u l/t, 1832.
3 ! De Bochebrune, Actes de la Société hnnéenne de
janvier 1880, dont j ’ai vu Tanalyse dans Botamsches Cent? alblatt, 1880,
^ '4 . Wittmack, Sitzungsbericht des bot. Vet'eins Brandenburg, 19 déc. 1879,
et lettre particulière de lui.
De Candolle.
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