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 Jes  régions  élevées,  où  l ’espèce  ne  peut  pas  vivre.  Depuis  qu’on  
 a  su  extraire  la  partie  essentielle  du  Goca  et  qu’on  a  reconnu  
 ses  avantages  comme  tonique,  propre  à  faire  supporter des  fatigues  
 sans  avoir  les  inconvénients  des  boissons  alcooliques,  il  
 est  probable  qu’on  essayera  d’en  répandre  la  culture,  soit  en  
 Amérique,  soit  ailleurs.  Ce  sera,  par  exemple,  dans  la  Guyane,  
 l’archipel  Indien  ou  les  vallées  de  Sikkim  et Assam,  dans  l’Inde»  
 car  il  faut  de  l ’humidité  dans  l ’air  et  de  la  chaleur.  La  gelée  
 surtout  est  nuisible  à  l ’espèce.  Les  meilleures  localités  sont  sur  
 les  pentes  de  collines,  où  Teau  ne  séjourne  pas.  Une  tentative  
 faite  autour  de  Lima  n’a  pas  réussi,  à  cause  de  la  rareté  des  
 pluies  et  peut-être  d’une  chaleur  insuffisante  fe 
 Je   ne  répéterai  pas  ici  ce  qu’on  peut  trouver  dans  plusieurs  
 excellentes  publications  sur  le  Coca  ^ ; je  dirai  seulement  que  la  
 patrie  primitive  de  fespèce,  en Amérique,  n’est  pas  encore  suffisamment  
 certaine.  Le  D»  Gosse  a  constaté  que  les  anciens  
 auteurs,  tels  que  Joseph  de  Jussieu,  de  Lamarck  et  Gavanilles,  
 n’avaient  vu  que  des  échantillons  cultivés.  Mathews  en  avait  
 récolté  au  Pérou  dans  le  ravin  (quebrada)  de  Chinchao  fe  ce  qui  
 paraît  devoir  être  une  localité  hors  des  cultures.  On  cite  aussi  
 comme  spontanés  des  échantillons  de  Guchero,  rapportés  par   
 Poeppig  ^  ;  mais  le  voyageur  lui-même  n ’était  pas  assuré  de  la  
 condition  spontanée  fe  D’Orbigny  pense  avoir  vu  le  Coca  sauvage  
 sur  un  coteau  de  la  Bolivie  orientale  fe  Enfin  M.  André  a  
 eu  l ’obligeance  de  me  communiquer  les  Erythroxylon  de  son  
 herbier,  et j ’ai  reconnu  le  Goca  dans plusieurs  échantillons  de  la  
 vallée  de  la  rivière  Gauca,  dans  la  Nouvelle-Grenade,  portant  
 l’indication  :  en  abondance,  spontané  ou  subspontané.  M.  Triana  
 cependant  ne  reconnaît pas  l’espèce  comme  spontanée  dans  son  
 pays,  la  Nouvelle-Grenade  L ’extrême  importance  au  Pérou,,  
 sous  le  régime  des  Incas,  comparée  à  la  rareté  de  l ’emploi  à  la  
 Nouvelle-Grenade,  fait  penser  que  les  localités  de  ce  dernier  
 pays  sont  en  effet  des  cultures,  et  que  l ’espèce  est  originaire  
 seulement  de  la  partie  orientale  du  Pérou  et  de 'la Bolivie,  conformément  
 aux  indications  de  divers  voyageurs  susnommés. 
 I n d i g o t i e r   d e s   t e in t u r i e r s .  —  Indigofera  tinctoria,  Linné..  
 Il  a  un  nom  sanscrit,  JSili  ®.  Le  nom  latin  Indicum  montre  
 que  les  Romains  connaissaient  l ’indigo  pour  une  substance- 
 1.  Martine t,  dans  le  Bull,  de la Soc.  d’acclimatation,  1874,  p  449 
 2.  En  p a r t icu lie r   dans  le  résumé  très  bien  fait  dn  D>  Gosse,  intitulé  
 Monographie  de VErythroxylon  Coca,  br.  in-8<>,  1861  (tirée  à  part  des  Mém.  
 de l’Àcad.  de Bruxelles,  v o l.  12). 
 3.  Hooker,  Companion to the Bot.  mag.,  2,  p.  25. 
 4.  Peyr itsch,  dans  FZom  brasil.,  fase.  81,  p.  156. 
 5.  Hooker,  l.  c. 
 6.  Gosse, Monogr.,  p.  12. 
 7.  / i a n a   et  Planchón,  dans  Ann.  sc.  nat.,  sér.  4,  v o l.  18,  p .   338.. 
 8.  Roxburgh,  Flora  indica,  3,  p .  379. 
 INDIGOTIERS,  HENNÉ 109 
 venant  de  l ’Inde.  Quant  à  la  qualité  spontanée  de  la  plante,  
 Roxburgh  dit  :  «  Lieu  natal  inconnu,  car,  quoique  commune  
 maintenant  à  l ’état  sauvage  dans  la  plupart  des  provinces  de  
 finde,  elle  n’est pas  éloignée  ordinairement des  endroits  où  elle  
 est  cultivée  actuellement  ou  f a   été.  » Wight  et  Royle,  qui  ont  
 publié  des  figures  de  fespèce,  n ’apprennent  rien  à  cet  égard,  et  
 les  flores  plus  récentes  de  find e  mentionnent  la  plante  comme  
 cultivée fe Plusieurs  autres Indigofera sont spontanés dans l’Inde. 
 On  a  trouvé  celui-ci  dans  les  sables  du  Sénégal  fe mais  il  n’est  
 pas  indiqué  dans  d’autres  localités  africaines,  et  il  est  souvent  
 cultivé  au  Sénégal,  ce  qui me  fait  présumer  une  naturalisation.  
 L ’existence  d’un  nom sanscrit  rend  l ’origine  asiatique  assez  probable. 
 Indigotier  argenté.  —  Indigofera  argentea,  Linné. 
 Celui-ci  est  décidément  spontané  en  Abyssinie,  Nubie,  Kor-  
 dofan  et Sennàar fe On  le  cultive  en Egypte et en Arabie. D’après  
 cela, on  pourrait  croire  que  c’est  l ’espèce dont  les anciens  Eg yptiens  
 tiraient  une  couleur  bleue  mais  ils  faisaient  peut-être  
 venir  findigo  de  l’Inde,  car  la  culture  en  Egypte  ne  remonte  
 probablement  pas  au  delà  du moyen  âge  fe 
 Une  forme  un  peu  différente  que  Roxburgh  désignait  comme  
 espèce  (Indigofera  cærulea), et  qui  paraît  plutôt  une  variété,  est  
 sauvage  dans  les  plaines  de  la  péninsule  indienne  et  du Belouchistan. 
 Indigotiers  d’Amérique. 
 Il  existe  probablement  un  ou  deux  Indigofera  originaires  
 d ’Amérique,  mais  mal  définis,  souvent  mélangés  dans  les  cultures  
 avec  les  espèces  de  fancien monde  et  naturalisés  hors  des  
 cultures.  La  synonymie  en  est  trop  incertaine  pour  que  j ’ose  
 faire  quelque  recherche  sur  leur  patrie.  Quelques  auteurs  ont  
 pensé  que  1’/.  A n ü   de  Linné  était  une  de  ces  espèces.  Linné  dit  
 cependant  que  sa  plante  était  de  find e   (Mantissa,  p.  273).  La  
 teinture  bleue  des  anciens  Mexicains  était  tirée  d’un  végétal  
 bien différent  des  Indigofera, d’après ce  que raconte Hernandez fe 
 Henné.  —  Lawsonia  alba  ,  Lamarck  [Lawsonia  inermis  et  
 L .  spinosa  de  divers  auteurs). 
 L ’usage  des  femmes  de  l ’Orient  de  se  teindre  les  ongles  en 
 1.  Wight,  Icones,  t .  365;  R o / e ,   III.  Himal,  t.  195;  Baker,  dans  Flora  
 of british India,  2,  p.  98;  Brandis,  Forest  flora,  p.  136. 
 2.  Gnillemin,  Perrottet  et Richard»  Floræ  Seneg.  tentamen,  p.  178. 
 3.  Richard,  Tentamen  fl.  abyss.,  1,  184;  Oliver,  Fl.  of trop.  Africa,  2,  
 p .  97;  Schweinfurth  et  Ascherson,  Aufzählung,  p.  256. 
 4  Unger,  Pflanzend, alten Ægyptens,  p .  66;  Pickering,  Chronol. arrang.  
 p .  443. 
 5.  Reynier,  Economie des  Juifs,  p.  439;  des Egyptiens,  p .  354. 
 6.  Hernandez,  Thes.,  p .   108. 
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