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404 PLANTES CULTIVÉES POUR LEURS TIGES OU FEUILLES
Le C. capsularis a un fruit presque sphérique, déprimé an
sommet et bordé de côtes longitudinales. On peut en voir une
coloriée dans l ’ouvrage de Jacquin fils, Eclogæ,
pl. 119. Le 6. olitorius, au contraire, ann fruit allongé, comme
une /hque de crucifère II est figuré dans le Botanical magazine,
t. 2810, et dans Lamarck, lllustr., t. 478.
Les espèces du genre sont distribuées assez également dans les-
régions chaudes d’A s ie , d Afrique et d’Amérique ; par conséquent,
l ’origme de chacune ne peut pas être présumée. Il faut la
chercher dans les flores et les herbiers, en s’aidant de données-
historiques ou autres.
Le Corchorus capsularis est cultivé fréquemment dans les iles-
de la Sonde, à Geylan, dans la péninsule indienne, au Bengale
dans la Chine méridionale, aux îles Philippines ‘ • en général’
dans lAsie méridionale. Forster n’en parle pas dans son volume
sur les plantes usitées par les habitants des îles de la mer Pacifique,
d’où l ’on peut inférer que, lors du voyage de Cook il y
a un siècle, la culture ne s’en était pas répandue dans cette direction.
On peut même soupçonner, d’après cela, qu’elle ne date pas
d une epoque très reculée dans les îles de l ’archipel Indien.
Blume dit que le Corchorus capsularis croît dans les terrains
marécageux de Ja v a , près de Parang fe et je possède deux écban-
tdlons de Ja v a qui ne sont pas donnés pour cultivés fe Thwaites-
1 indique a Geylan comme « très commun » fe Sur le continent
indien, les auteurs en parlent plutôt comme d ’une espèce cul-
üvée au Bengale et en Ghine. Wight, qui a donné une bonne
bgure de la plante, n’indique aucun lieu de naissance
Edgeworth fe, qui a vu de près la flore du district dé
Banda, indique « les champs ». Dans la flore de l ’Inde anglaise
m. Masters, qui a rédigé l ’article des Tiliacées, d’après les her^
hiers de Kew, s’exprime ainsi : « Dans les parties les plus chaudes
de 1 Inde ; cultivé dans la plupart des pays tropicaux fe » J ’aù
un échantillon du Bengale qui riest pas donné pour cultivé
L om w o dit : «sauvage, et cultivé dans la province de Canton en!
Chine fe » ce qui signifie probablement sauvage en Gochinchine
et cultive dans la province de Canton. Au Japon, la plante croît
dans les terrains cultivés ®. En somme, je ne suis pas persuadé
que 1 espèce existe, à l ’état vraiment spontané, au nord de Cal
CLitta. Elle s’y est peut-être semée çà et là par suite des cultures
L Rumphius, Ambozn., vol. 3, p. 212; Roxhurgh, Fl. indica 2. u
Loureiro, Fl. cochinch., 1, p. 408, etc., etc. ^ ^
2. ffiume, Bijdragen, 1, p. 110.
à. Zolhnger, u»s 1698 et 2761.
Thwaites, Fnww. Zeylan., p. 31.
o Linnæan Soc. journ., IX.
/ Masters, dans Hooker, Fl. ind., 1, p. 397.
7. Loureno, Fl. cochinch., 1, p . 408.
8. Franchet et Savatier, Fnum., 1, p. 66
. 381 L
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Le C. capsularis a été introduit dans divers pays intertropicaux
d ’Afrique ou même d’Amérique, mais il riest cultivé en-
grand, pour la production des fils de jute, que dans l ’Asie méridionale.
surtout au Bengale,
Le Corchorus olitorius est plus usité comme légume que pour
les fibres. Hors d’Asie, il est employé uniquement pour les feuilles.
C’est une des plantes potagères les plus communes des Egyptiens
et Syriens modernes, qui la nomment en arabe Melokych, mais il
riest pas probable que les anciens en aient eu connaissance, carón
ne cite aucun nom hébreu fe Les habitants actuels de la
Crète la cultivent sous le nom de Mouchlia^, évidemment tiré do
l ’arabe, et les anciens Grecs ne la connaissaient pas.
D’après les auteurs fe ce Corchorus est spontané dans plusieurs
provinces de l’Inde anglaise, Thwaites dit qu’il est commun
dans les parties chaudes de Geylan, mais à Ja v a Blume
l ’indique seulement dans les décombres (in ruderatis). Je ne le
vois pas mentionné en Gochinchine et au Japon. M. Boissier
{Fl. or.) a vu des échantillons de Mésopotamie, de l ’Afghanistan,
de Syrie et d’Anatolie, mais il donne pour indication générale :
« Culta et in ruderatis subspontanea. » On ne connaît pas de nom
sanscrit pour les deux Corchorus cultivés
Quant à findigénat en Afrique, M. Masters, dans Oliver, Flora
of tropical Africa (1, p. 262), s’exprime ainsi : « Sauvage, ou cultivé
comme légume dans toute l ’Afrique tropicale, » Il rapporte-
à l a même espèce deux plantes de Guinée que G. Don avait décrites
comme différentes et sur la spontanéité desquelles il ne
savait probablement rien. J ’ai un échantillon du Gordofan recueilli
par Kotschy, n° 45, « au bord des champs de Sorgho. ».
Le seul auteur, à ma connaissance, qui affirme la spontanéité est
Peters. Il a trouvé le C. olitorius « dans les endroits secs et
aussi dans les prés aux environs de Sena et de Tette. » Schweinfurth
ne findique dans toute la région du Nil que comme cultivé
Il en est de même dans la flore de Sénégambie de Guillemin,
Perrotet et Richard.
En résumé, le C. olitorius paraît spontané dans les régions-
d’une chaleur modérée de ITnde occidentale, du Gordofan et
probablement de quelques pays intermédiaires. Il se serait répandu
du côté de Timor etjnsque dans l ’Australie septentrionale
(Bentham, Fl. austr.), en Afrique et vers l ’Anatolie à la suite d’une
culture qui ne date peut-être pas de plus loin que fè re chrétienne,
même dans son point d’origine.
Malgré ce qu’on répète dans beaucoup d’ouvrages, la culture de
1. Rosenmüller, Bibl. Naturgeschichte.
2. Von Heldreich, Die Nutzpflanzen Griechenlands, p . 33.
3. Masters, dans Hooker, Fl. brit. India, 1, p. 397; Aitchison, Catal.
Punjab, p. 23; Roxburgh, Fl. ind., 2, p. 381.
4. Piddington, Index.
3. Schweinfurth, Beiträge z. Fl. Æthiop., p. 264.
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