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plus on avance vers l’ouest, plus les stations mentionnées sont
les champs, les terrains cultivés, etc. ; aussi les auteurs attentifs
ont-ils soin de noter que l ’espèce est probablement sortie des
cultures fe Je ne crains pas de dire qu’une plante de cette sorte
si elle était originaire de l ’Europe méridionale, y serait beaucoup
plus commune et ne manquerait pas, par exemple, aux
flores insulaires, comme celles de Sicile, d’Ischia et des Baléares fe
L ’ancienneté de l ’espèce et de son emploi dans l’Inde est
appuyée par l’existence de plusieurs noms différents, selon les
peuples, et surtout d’un nom sanscrit et hindou moderne, Methi fe
Î 1 existe un nom persan, Sclieinlit, et un nom arabe, Helbeh
très connu en Egypte; mais on ne cite aucun nom hébreu®.
L ’un des noms de la plante en grec ancien, Tailis (TïiXtç), sera
peut-être pour les philologues un dérivé du nom sanscrit fe ce
dont je ne suis pas juge. L ’espèce pourrait avoir été introduite
par les Aryens et le nom primitif n’avoir laissé aucune trace
dans les langues du nord, parce qu’elle ne peut vivre que dans
le midi de l ’Europe.
S e r r a d e l le . — Ornithopus sativus, — Brotero. — 0. isthmo-
carpus, Cosson.
La véritable Serradelle, spontanée et cultivée en Portugal, a
été décrite pour la première fois, en 1804, par Brotero fe et
M. Cosson l ’a distinguée plus clairement des espèces voisines^.
Quelques auteurs 1 avaient confondue avec VOrnithopus roseus
de Dufour, et les agriculteurs lui ont attribué quelquefois le
nom d ’une espèce bien différente, l’O. p e rpu s illu s , qui serait
par son extrême petitesse impropre à la culture. Il suffit de
voir le fruit ou légume de VO. sativus pour être certain de
l’espèce, car il est, à maturité, étranglé de place en place et ■
arqué fortement. S ’il y a dans les champs des individus de
même apparence, mais à légumes droits et non étranglés, ils
doivent provenir de quelque mélange de graines avec l ’O. roseus,'^
et, si' le légume est courbé, mais non étranglé, ce serait TQ.
compressus. D’après l’aspect de ces plantes, elles paraissent
pouvoir être cultivées semblablement et auraient, je le suppose,
les mêmes avantages.
1. Caruel, Fl. tosc., p. 256; Willkomm et Lange, l. c.
2. Les plantes qui se répandent d’un pays à l ’autre arrivent plus difficilemen
t dans les îles, selon les observations que j ’ai publiées autrefois {Géogr. bot. raisonnée, p. 706).
3. Piddington, Index.
4. Ainslie, Mat. med. ind., I, p. 130.
5. Rosenmüller, Bibl. Alterkunde.
_ / Comme d’ordinaire le dictionnaire c las s ique de Fick, des langue s
indo-européennes, ne mentionne pas le nom de cette plante, que les Anglais
disent être sanscrit.
7. Brotero, Flora lusilanica, II, p. 160.
8. Cosson, Notes sur quelques plantes nouvelles ou critiques du midi de
l Espagne, p , 36. ^
La Serradelle ne convient que dans les terrains sablonneux
et arides. C’est une plante annuelle, qui fournit en Portugal un
fourrage très précoce au printemps. Sa culture, introduite dans
la Campine, a bien réussi I.
L ’O. sativus paraît spontané dans plusieurs localités de Portugal
et du midi de l ’Espagne. J ’en ai un échantillon de Tanger
(Salzmann), et M. Cosson l ’a récolté en Algérie. Souvent on le
trouve dans des champs abandonnés et même ailleurs. Il peut
être difficile de savoir si les échantillons ne sont point échappés
des cultures, mais on cite des localités oiicela riest pas probable,
par exemple un bois de pins, près de Ghiclana, dans le midi de
l ’Espagne (Willkomm).
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S p e r g u le ou S p a r g o u le . — S p e rgu la arvensis, Linné.
Cette plante annuelle, sans apparence, de la famille des Ca-
ryophyllées (tribu Alsinées), croît dans les champs sablonneux
et terrains analogues en Europe, dans l ’Afrique septentrionale
même en Abyssinie ^ et dans l’Asie occidentale jusque dans
rinde ® et même à Ja v a fe II est difficile de savoir dans quelle
étendue de l ’ancien monde elle était primitivement indigène.
Pour beaucoup de localités, on ignore si elle est vraiment spontanée
ou si elle provient des cultures. Quelquefois on peut soupçonner
une'introduction récente. Dans l’Inde, par exemple, on
en a recueilli depuis quelques années de nombreux échantillons
mais Roxburgh n’a pas mentionné l’espèce, lui qui avait tant
herborisé à la fin du siècle dernier et au commencement de
celui-ci. On ne lui connaît aucun nom sanscrit ou de l ’Inde moderne
®, et on rie l ’a pas récoltée dans les pays entre l’Inde et
la Turquie.
Les noms vulgaires peuvent indiquer quelque chose sur for i-
gine de l ’espèce et sa culture.
On ne connaît aucun nom grec ni des auteurs latins. Celui de
Spe rgula, en italien S pe rgola, a toute l ’apparence d’un nom
vulgaire ancien en Italie. Un autre nom italien, E r b a renaiola,
indique seulement la croissance dans le sable {rena). Les noms
français, espagnol {E sp a rc illa s ) , portugais {Esparguta), allemand
{Spark) ont la même racine. Il semble que dans tout
le midi de l ’Europe l ’espèce ait été portée de pays en pays par
les Romains, avant la division des langues latines. Dans
nord, c’est toute autre chose. Il y a un nom russe, Toritsa
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1. Bon jardinier, 1880, p. 512.
2. Boissier, F /, or. 1, p. 731. .
3. Hooker, Fl. brit. India, 1, p . 243, et plusieurs échantillons des Nilgluries
et de Ceylan dans mon herhier.
4. Zollinger, n® 2556, dans mon herbier.
5. Piddington, Index.
6. Sobolewski, F/o?’« p e /rop ., p. 109.
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