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Jamaïque ». Gependant P . Browne fe dans le milieu du siècle
dernier, disait positivement quelle y est à l ’état de culture, et
avant lui Sloane n’en a pas par lé . Jacquin ® dit qu’elle
« habite et qu’on la cultive à Cuba », et Richard a copié cette
phrase dans la flore de R. de La Sagra, sans ajouter quelque
preuve. M. Naudin ^ a dit : « Plante du Mexique », mais il ne
donne pas les motifs de son assertion. M. Cogniaux fe dans sa récente
monographie, cite un grand nombre d’échantillons recueillis
du Brésil aux Antilles, sans dire qu’il en ait vu aucun
qualifié de spontané. Seemann ® a vu la plante cultivée à Panama,
et il ajoute une remarque importante, si elle est exacte ;
c’est que le nom de Chayote, usité dans l’isthme, est une corruption
d’un nom atztec, ChayotL Yoiià un indice d’ancienne
existence au Mexique, mais je ne trouve pas ce nom dans Hernandez,
l’auteur classique sur les plantes mexicaines antérieures
à la conquête. La Chayóte n’était pas encore cultivée à Cayenne
il y a dix ans fe Au Brésil, rien ne fait présumer une ancienne
culture. L ’espèce n’est pas mentionnée dans les anciens auteur/
tels que Piso et Marcgraf, et le nom Chuchu, donné comme brésilien
®, me parait venir de Chocho, usité à la Jamaïque, lequel
est peut-être une corruption du mot mexicain.
Les probabilités sont, en résumé : 1® une origine du Mexique
méridional et de l’Amérique centrale ; 2® un transport aux
Antilles et au Brésil à peu près dans le xviii® siècle. _
On a introduit plus tard l ’espèce dans les jardins de l’île
Maurice et récemment en Algérie, où elle réussit à merveille
O p u n t i a F i g u e d ’In d e . — Opuntia Ficus indica, Miller.
L a plante grasse, d e là famille des Cactacées, sur laquelle
vient le fruit appelé dans le midi de l ’Europe F igue d'Inde, n’a
aucun rapport avec les F igu ie r s , ni le fruit avec la figue. H
n’est pas originaire de l ’Inde, mais d’Amérique. Tout est faux
et ridicule dans ce nom vulgaire. Gependant Linné en ayant
fait un nom botanique, Cactus Ficus indica, rapporté ensuite au
genre Opuntia, il a fallu conserver le nom spécifique, pour éviter
les changements, sources de confusion, et rappeler la dénomination
populaire. Les formes épineuses et plus ou moins dépourvues
d’épines ont été désignées par quelques auteurs comme des
espèces distinctes, mais un examen attentif porte à les réunir »fe
1. Grisebach, Flora o f brit. W. India Islands, p. 286.
2. firowne, Jamaica, p. 355.
3. Jacquin, Stv'p. amer, hist., p. 259.
4. Naudin, Ann. sc. nat., série 4, vol. 18, p. 205.
5. Dans Monogr. Phaner., 3, p. 902.
6. Seemann, Bot. o f Herald, p. 128.
7. Sagot, Journal de la Soc. ahortic. de France, 1872.
8. Cogniaux, Flora brasil., fasc. 78.
9. Sagot, t. c., 19.
10. webb et Berthelot, Phytographia canariensis, sect. I, p. 208.
riétés, ce qui montre i ancienneté uts m uuituxo. o. v. "
peu près sans épines, paraît avoir nourri plus sp é c ia lem/ t que
les autres l ’insecte appelé cochenille, qifon a transporte a v /
la plante aux îles Ganaries et ailleurs. On ne peut pas savoir
iusqu’où s’étendait fhabitation en Amérique avant que 1 homme
eût transporté les fragments de la plante, en forme dferaquette,
et les fruits, qui sont deux moyens faciles de p ro p a / t ion . Peut-
être les individus sauvages dans la Jamaïque et / t i e s des
Antilles dont parlait Sloane fe en 1725, etaient-ils le résulte!
d’une introduction par les Espagnols Assurément 1 e / e / _s / t
naturalisée dans cette direction aussi loin que le climat le lui permet,
par exemple jusqu’à 1a Floride méridionale _
G’est une des premières plantes que les Espagnols aient transportées
dans le vieux monde, soit en Europe, soit en Asie. Son
apparence singulière frappait d’autant plus 1 attention / / -
cune espèce de 1a famille n avait encore ete vue . fous 1 /
botanistes du xvi® siècle en ont parlé et en m/ne temps la
plante s’est naturalisée dans le midi de 1 Europe et en Afrique a
mesure qu’on se mettait à 1a cultiver. G est en Espagne que
rOpuntia a d’abord été connu sous le nom américain te lu n a
et probablement se sont les Maures qui 1 ont porte en B a r b / e
quand on les a chassés de la Péninsule. Ils le nommaient Pig
te chrétien fe L ’usage d’entourer les propriétés de F ig / e r s
d’Inde comme clôture, et 1a valeur nutritive des fruits assez
fortement sucrés, ont déterminé fextension autour mer
Méditerranée et en général dans les pays voi/ns des tiopiques.
L ’élève de 1a cochenille, qui nuisait à 1a production des fruits ,
est en pleine décadence depuis 1a fabrication des matières colorantes
par des procédés chimiques.
G r o s e i l l i e r à, m a q u e r e a u x . — Ribes Grossularia et R. üva-
" ’Lra’foëmët cultivées présentent ordinairement un fruit lisse
ou qui porte quelques gros poils raides, tandis que le fruit de
la forme sauvage (A. f/ua-cmioa) a despoils mous etmomslongs ,
m r i on a consfeié souvent de! intermédiaires, et i l a ete prouv«
par expérience, qu’en semant des graines du 0 ] , °
olitient des pieds ayant des poils ou sans poils . Il n y a, pai
conséquent, qu’une seule espèce, qui a donne par la culture une
1. Hernandez, Thesaurus Novæ Hispaniæ, p .78,
2. Sloane, Jamaica, 2, p. 150. ^
3. Chapman, Flora o f south. United states, p. 144.
4. Le Cactos des Grecs était to u t autre chose.
5 Steinheil, dans Roissier, Voyage bot. en Espagne, 1, p. 25.
6. Webb et Berthelofi Phyt. canar.
7. Robson, cité dans English botany, planche 2057i
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