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Toutes ces Avoines étant cultivées sans qu’on ait découvert ni
les unes ni les autres à l’état vraiment spontané, il est bien probable
qu’elles proviennent d’une seule forme préhistorique, dont
la patrie était l’Europe tempérée orientale et la Tartarie.
M i l l e t c om m u n . — Panicum mtliaceum, Linné.
La culture de cette Graminée est préhistorique dans le midi
de l ’Europe, en Egypte et en Asie. Les Grecs en ont parlé sous
le nom de Kegchros et les Latins sous celui de MUium ». Les
lacustres suisses, à l ’époque de la pierre, faisaient grand usage
du Millet fe On l’a trouvé aussi dans les restes des palafittes du
lac de Varèse en Italie fe Gomme on ne retrouve pas ailleurs des
échantillons de ces anciens temps, il est impossible de savoir quel
était le Panicum ou le Sorghum mentionné parles auteurs latins,
dont les habitants de la Gaule, de la Pannonie et autres pays se
nourrissaient.
Unger » compte le P .. miliaceum paTmi les espèces de l ’ancienne
Egypte, mais il ne paraît pas qu’il en eût des preuves
positives, car il n’a indiqué ni monument ou dessin ni graine
trouvée dans les tombeaux. On n’a pas non plus de preuves matérielles
d ’ancienne culture en Mésopotamie, dans l ’Inde et en
Ghine. Pour ce dernier pays, la question s’est élevée de savoir si
le Shu, une des cinq céréales que les empereurs sèment en grande
cérémonie chaqueannée, aAlaPanicum mi/mce?iW2,uneespèce voisine,
ou le Sorgho ; mais il paraît que le sens du mot Shu a varié,
et que jadis on semait peut-être le Sorgho fe
Les botanistes anglo-indiens ® attribuent à l ’espèce actuelle deux
noms sanscrits, Unoo (prononcez Ounou) et Vreehib-heda (prononcez
Vrihib-heda), quoique le nom moderne hindou et bengali
et le nom telinga Worga soient tout autres. Chema (prononcez
China]. Si les noms sanscrits sont réels, ils indiquent une ancienne
culture dans l ’Inde. On ne connaît pas de nom hébreu ni berbère ;
mais il y a des noms arabes, Dokhn, usité en Egypte, et Kosjæjb
en Arabie fe Les noms européens sont variés. Outre les deux noms
grec et latin, il y a un nom vieux slave, Proso conservé en Russie
et en Pologne, un nom vieux allemand, Æ m , et un nom lithuanien,
Sora »®. L ’absence de noms celtiques est remarquable. Il
1 . Les passages de Théophraste, Gaton et autres sont traduits dans
Leiiz, Botanik der Alten, p. 2 3 2 .
2 . Heer, Pflanzen der Pfahlbauten, p . 17.
3 . Regazzoni, Riv. arch. prov. di Como, 1880, fasc. 7.
4 . Unger, Pflanzen des alten Ægyptens, p. 3 4 .
5 . Bretschneider, Study and value of chinese bot. works, p. 7 , 8, 4 5 .
■ 6 Roxburgh, F l. md., ed. 1832, p. 3 1 0 ; Piddington, Index.
1 0 . Ad. Pictet, l. e.
semble que fespèce aurait été cultivée spécialeinent dans l’Europe
orientale et se serait répandue vers 1 ouest a la fin de la
domination gauloise. Yoyons si elle est sp o n t /é e q u e l / e part.
Linné » disait qu’elle habite d / s Vlnàe et la p lu p / t tes auteurs
le répètent; mais les botanistes anglo-mdiens 1 mdiquent
toujours comme cultivée. Elle n’est pas dans es flores du J a p / .
Au nord de la Ghine, M. de Bunge l’a vue seulemete cultivée et
M Maximowicz près de l’Ussuri, au bord des près et dans dre localités
voisines des habitations chinoises ». D’apres Ledebour fe elle est
presque spontanée dans la Sibérie a lta ï/ ie et la Russie moyenn/
et spontatee au midi du Gaucase et dans le p / s de Talysch
Pour cette dernière localité il cite Hohenaker. telm-ci c /en d an t
dit « presque spontanée » fe En Grimée, où elle fournit le pain
des Tartares, on la trouve çà et là presque spontanée , ce qui
arrive également dans le midi de la / a n c e , en Italie et en Au-
HfinLA 8 wHp. n ’e st nas süontanée en Grèce , et personne ne 1 a
-*^ 6 J i r ’ - I * - -
dique en Arabie *». . . . „ „Ua
L ’espèce pourrait s’être naturalisée dans ces regions a la suite
d’une feltufe fréquente, depuis les anciens Egyptiens. Cependant
la qualité spontanée est si douteuse ailleurs que la probabilité
est bien pour une origine égypto-arabique.
P a n i c d ’ I t a l i e ou M i l l e t à, g r a p p e . — Panicum italicum,
L in n é . — ‘S e i a r i a i i a t e a , Beauvois. ^
La culture de cette espèce a été une des plus répandues dmis
ies parties tempérées de l’ancien monde, a 1 epoque prehisto-
riq u ? Ses graines servaient à la nourriture de l homme, tandis
que maintenant on les donne surtout aux oiseaux.
En Ghine, c’est une des cinq plantes que 1 empereur te it semer
chaque année dans une cérémonie P f e © fe fe
dontes par Chen-nung, 2700 ans avant Jesus-Christ ■ Le
ordinair! est Siao-mi (petit grain), et le nom plus ancien e ait K u
mais celui-ci paraît s’être applique aussi a une espece bien dil
1. Linné, Species plant. 1, p. 86.
2. Roxbuirgh, L c.; Aitchison, Punjab, p. lo ..
3. Runge, Enwmro., n. 400.
4 . Maximowicz, Pn’mihæ Amur., p. 3oU.
5 . Ledebour, Fl. ross., 4, p. 4 6 9 .
6. Hohenacker, Plant. Talysch., p. 13.
7. Steven, Verzeichniss Halbins. Taifl-7 V- «fel- visiani
8 Mutel, EZ. franç ., k, p. 20; Parlatore, / . ital., 1, p. 122, Visai ,
F ldn lm ia t 1 U 60 ; Neilreich, F l. Nied- OEsterr., p. 32.
9 HeTdreich ^Nutzkfl. Griechenl., p. 3; Pflanzen Attisch Ebene, p. 516
10 M Ascherson m’avertit dans une lettre que, dans lAufzahlung, on a
omis par erreur le mot cuit, après le Panicum miliaceum.
\k. BreTsc^neMWT study and value o f chinese bot. works, p. 7, 8.