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« Usfur. Cette plante fournit des matériaux pour la teinture.
Il y en a de deiix sortes, une cultivée et une sauvage, qui croissent
toutes les deux en Arabie et dont on appelle les graines
Elkurthum. » Abu Anifa peut bien avoir eu raison.
S a f r a n . — Crocus sativus, Linné.
La culture du Safran est très ancienne dans l’Asie occidentale.
Les Romains vantaient le Safran de Cilicie ; ils le préféraient à
celui cultivé en Italie fe L ’Asie Mineure, la Perse et le Gachemir
sont depuis longtemps les pays qui en exportent le plus. L ’Inde
le reçoit aujourd’hui du Gachemir fe Roxburgh et Wallicb ne
l ’indiquent pas dans leurs ouvrages. Les deux noms sanscrits
mentionnés par Piddington 3 s’appliquaient probablement à la
substance du Safran importé de l’ouest, car le nom Kasmira-
jamma semble indiquer le pays d’origine, Gachemir. L ’autre
nom est Kunkuma. On traduit ordinairement le mot hébreu
Karkom par Safran, mais il doit s ’appliquer plutôt au Carthame,
d’après le nom actuel de cette dernière plante en arabe. D’ailleurs,
on ne cultive pas le Safran en Egypte ou en Arabie fe Le
nom grec est ^ Krokos. Safran, qui se retrouve dans toutes nos
langues modernes d’Europe, vient de l ’arabe Sahafaran \
Zafran fe Les Espagnols, plus près des Arabes, disent Azafran.
Le nom arabe lui-même vient de Assfar, jaune.
De bons auteurs ont indiqué le C. sativus comme spontané en
Grèce et en Italie, dans les Abruzzes M. Maw, qui prépare
une monographie du genre Crocus, basée sur de longues observations
dans les jardins et les herbiers, rapporte au C. sativus
six formes spontanées dans les montagnes, d’Italie au Kurdistan.
Aucune,selon lui “ , n’est identique avec la plante cultivée; mais
certaines formes, décrites sous d ’autres noms {C. Orsinii, C. Carh
wrightianus, C. Thomasiï) en diffèrent à peine. Elles sont d’Italio
et de Grèce.
La culture du Safran, dont les conditions sont exposées dans
le Cours d'agriculture de Gasparin et dans le Bulletin de la Société
d'acclimatation de 1870, devient de plus en plus rare en
Europe et en Asie " . Elle a eu quelquefois pour effet de naturaliser,
au moins pendant quelques années, l’espèce dans des
localités où elle semble sauvage.
1. Pline, 1. 21, c. 6.
2. Royle, III. Him., p. 372.
3. Index, p. 25.
L D’après Forskal, Delile, Reynier, Schweinfurth et Ascherson 'Aufzählung)..
5. Théophraste, Hist., 1. 6, c. 6.
6. J. Rauhin, Hist., II, p. 637.
7. Royle, l. c.
8. Sibthorp, Prodr.; Fraas, Syn. fl. class., p. 292.
9. J. Gay, cité par Babington, Man. Brit. fl.
10. Maw, dans Gardeners’ chronicle, 1881, vol. 16.
11. Jacquemont, Voy., III, p. 238.
CHAPITRE IV
PLANTES CULTIVEES POUR LEURS FRUITS
Pomme Canelle. — Anona squamosa, Linné. — En anglais
Sweet sop, Sugar apple
La patrie de cette espèce et d’autres Anona cultivés a suscité
des doutes qui en font un problème intéressant. Je me suis
efforcé de les résoudre en 1855. L ’opinion à laquelle je m’étais
arrêté alors se trouve confirmée par les observations des voyageurs
faites depuis, et, comme il est utile de montrer à quel
point des probabilités basées sur de bonnes méthodes conduisent
à des assertions vraies, je transcrirai ce que j ’ai dit ^ ; après
quoi je mentionnerai ce qu’on a trouvé plus récemment.
« Robert Brown établissait en 1818 le fait que toutes les
espèces du genre Anona, excepté VAnona senegalensis, sont
d ’Amérique et aucune d’Asie. Aug. de Saint-Hilaire dit que,
d’après Vellozo, TA. squamosa a été introduit au Brésil, qu’il y
€st connu sous le nom de Pinha, venant de la ressemblance
avec les cônes de pins, et KAta, évidemment emprunté aux
noms Attoa et Atis, qui sont ceux de la même plante en Asie
et qui appartiennent aux langues orientales. Donc, ajoute de
Saint-Hilaire, les Portugais ont transporté VA. squamosa de
leurs possessions de Flnde dans celles d’Amérique, etc. » Ayant
fait en 1832 une revue de la famille des Anonacées je fis remarquer
combien l’argument botanique de M. Brown devenait
1. Le mot fruit est employé ici dans le sens vulgaire, pour tonte partie
•charnue qui grossit après la floraison. Dans le sens strictement botanique,
les Anones, Fraises, Pommes d’Acajon, Ananas et le fruit de l’Arbre à pain
ne sont pas des fruits.
2. Dans l’Inde anglaise Custard apple; mais c’est le nom 0.^1 Anona mu-
ricata en Amérique. L’A squamosa est figuré dans Descourtilz, Flore des
Antilles, 2, pl. 83 ; Hooker, Botanical magazine, t. 3095, et Tussac, Flore
des Antilles, 3, pl. 4.
3. A. de Candolle, Géographie botanique raisonnée, p. 859.
4. Aug. de Saint-Hilaire, Plantes usuelles des Bi'ésüiens, 6® livr., i). 5.
5. Aljm. de Candolle, dans Mém. Soc. plugs, et d’hist. nat. de Getxève.
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