:
iré
wi.' i
seulement entre les tropiques ou dans des localités voisines un
peu exceptionnelles. En outre, il ne réussit pas loin de la mer.
Le Cocotier abonde sur le littoral des régions chaudes de l ’Asie
des îles au midi de ce continent, et dans les pays analogues en
Afrique et en Amérique, mais on peut affirmer qu’il date d’une
introduction de moins de trois cents ans au Brésil, aux Antilles
et sur la côte occidentale d’Afrique.
Pour le Brésil, Piso et Marcgraf i semblent admettre une origine
étrangère, sans le dire positivement. De Martius, qui a publié
sur les Palmiers un ouvrage très important ^ et a parcouru
les provinces de Bahia, Pernambouc et autres, où le Cocotier
abonde, ne dit pas qu’il y soit spontané. Ge sont les missionnaires
qui font introduit à la Guyane ®. Sloane » le dit d’origine
étrangère aux Antilles. Un vieux auteur du xvi® siècle. Martyr,
cité par lui, parle de cette introduction. Elle a eu lieu probablement
peu d’années après la découverte de l ’Amérique, car Joseph
Acosta ^ avait vu le Cocotier à Porto-Rico, dans le xvi® siècle.
D’après de Martius, ce sont les Portugais qui font introduit sur
la côte de Guinée. Beaucoup de voyageurs ne fon t pas même
mentionné dans cette région, où il joue apparemment un petit
rôle. Plus commun sur la côte orientale et à Madagascar, il n'est
pourtant pas nommé dans plusieurs ouvrages sur les plantes du
Zanzibar, les Seychelles, Maurice, etc., peut-être parce qu’on
l’ a considéré comme cultivé dans cette région.
Evidemment le Cocotier ne peut-être originaire ni d’Afrique
ni de la partie orientale de l ’Amérique intertropicale. Ces pays
étant éliminés, il reste la côte occidentale de l ’Amérique tropicale,
les îles de la mer Pacifique, l’archipel Indien et le midi du
continent asiatique , où l ’arbre abonde, avec toute l’apparence
d’être plus ou moins spontané et d’ancienne existence.
Les navigateurs Dampier et Yancouver ® font trouvé au commencement
du XVII® siècle, constituant des forêts, dans les îles
près de Panama, non sur la terre ferme, et dans f î le des Gocos,
située à 300 milles anglais du continent dans la mer Pacifique.
A cette époque, ces îles n’étaient pas habitées. On a trouvé plus
tard le Cocotier sur la côte occidentale, du Mexique au Pérou,
mais en général les auteurs n’affirment pas qu’il y fût sppntané,
à l ’exception cependant de Seemann fe qui a vu le Cocotier à la
fois sauvage et cultivé dans l’isthme de Panama. D’après Her-
1. Piso, B ra s il., p. 65 ; Marcgraf, p. 138.
2 . Martius, Historia naturalis Palmarum, 3 vol. in-folio. Voir vol. 2 ,
p. 125.
3 . Aublet, Guyane, suppL, p. 102.
4 . Sloane, Jamaica, 2, p. 9 .
5 . J . Acosta, Hist. nat. des Indes, traduction française, 1598, p. 178.
6. Vafer, Voyage de Dampier, éd. 1705, p. 1 8 6 ; Vancou ve r, éd. française,,
p. 325, cités par de Martius, Hist. nat. Palm., 1, p. 188.
7 . Seemann, Botany o f Herald, p. 204.
n
nandez », au xvi® siècle, les Mexicains l’appelaient Coy olii, mot
qui n’a pas l’apparence d’un nom indigène.
Oviedo fe qui écrivait en 1526, dès les premiers temps de la
conquête du Mexique, dit que le Cocotier abondait sur la côte
de la mer Pacifique, dans la province du cacique Ghiman, et il
décrit clairement l ’espèce. Gela ne prouve pas la qualité d’arbre
spontané.
Dans l ’Asie méridionale, surtout dans les îles, le Cocotier se
montre à l ’état sauvage ou cultivé. Plus les îles sont petites, basses
et sous l ’influence de l’atmosphère marine, plus les Cocotiers
prédominent et attirent l ’attention des voyageurs. Quelques-unes
en ont tiré leur nom, entre autres deux îles près de celles d’Anda-
man, et une près de Sumatra.
Le Cocotier, avec toutes les apparences d’un ancien état spontané,
se trouvant en Asie et dans l ’Amérique occidentale, la
question de l ’origine est obscure. D’excellents auteurs l’ont résolue
d’une façon différente. De Martius regarde comme probable
un transport, par les courants, des îles situées à fouest de l’Amérique
centrale à celles de l ’archipel asiatique. J ’inclinais autrefois
® vers la même hypothèse, admise depuis sans discussion par
Grisebach »; mais les botanistes du xvii® siècle regardaient souvent
fespèce comme asiatique, et Seemann après un examen
attentif, se déclare indécis. Je donnerai le pour et le contre sur
chacune des hypothèses.
En faveur d’une origine américaine, on peut dire ;
1 ° Les onze autres espèces du genre Gocos sont d’Amérique, et
même toutes celles que Martius connaissait bien sont du Brésil ®.
M, Drude fe qui s’occupe beaucoup des Palmiers, a écrit un article
pour soutenir que chaque genre de cette famille est propre
à l’ancien ou au nouveau monde, excepté le genre Elaeis, et encore
il soupçonne le transport de TE. Guineensis d’Amérique en
Afrique, ce qui n’est pas du tout probable (voir ci-dessus, p. 344).
La force de cet argument est un peu atténuée par la circonstance
que le Gocos nucifera est un arbre du littoral et des lieux
humides, tandis que les autres espèces vivent dans des conditions
différentes, fréquemment loin de la mer ou des rivières. Les
plantes maritimes, de marais ou d’endroits humides ont en général
une habitation plus vaste que leurs congénères,
2® Les vents alizés de la mer Pacifique, au sud et encore plus
1 . Hernández, Thesaw'us mexic., p. 71. Il attribue le même nom, p. 7 5 ,
au Cocotier croissant aux iles Philippines.
2 . Oviedo, traduction de Ramusio, 3, p. 5 3 .
3 . A. de Gandolle, Géogr. bot. rais., p. 976.
4 . Grisebach, Végétation der Erde, p. 1 1 , 323.
5 . Seemann, Flòra Vitiensis, p. 275.
6. L e Coco dit des Maldives appartient au genre Lodoicea. L e Coco m a -
millaris, Blanco, des Philippines, est une variété du Gocos nucifera cultivé.
7 . Drude, dans Bot. Zeitung, 1876, p. 801, et Flora brasiliensis, fasc. 85,
p. 405.
%
te ]
tré- il
) *Î
9 «tl.
ih
i'