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 lui-même  au  hasard  ,  et  non  cultivé,  donnait  des  siliques  de  
 RaphaniUrum  .  Une  autre  différence  entre  les  deux  plantes  est  
 celle  des  racines,  charnues  dans  le  R.  sativus,  grêles  dans  le  
 Ii.  naphamstrum,  mais  cela  change  selon  les  cultures,  d’après  
 des  experiences  de  M.  Carrière,  jardinier  en  chef des  pépinières  
 du Museum  d histoire naturelle  de  Paris fe II a eu l ’idée  de  semer  
 dans un  terrain  fort  et  dans  un  terrain  léger  du  Raphanistrum  
 a  racine  grele,  et  dès  la  quatrième  génération  il  a  récolté  des  
 radis  charnus,  de  forme  et  de  couleur  variées,  comme  ceux  des  
 jardins.  Il  en  donne  même  les  figures,  qui  sont  véritablement  
 curieuses  et  probantes.  Le  goût  piquant  du  radis  ne faisait  pas  
 ûetaut.  Pour  obtenir  ces  changements,  M.  Carrière  semait  au  
 mois  de  septembr/  de  manière à  rendre  la  plante  presque  bisannuelle, 
  au lieu d annuelle. On comprend qu’il en résulte l’épaississement  
 de  la  racine,  car  beaucoup  de  plantes  bisannudles  
 ont des  racines  charnues. 
 Il  resterait  à  faire  l ’expérience  inverse, de semer des  radis culd 
 Z Î   terrain. Probablement, les  racines  deviendraient  
 de  plus  en  plus  maigres  ,  comme  les  siliques  deviennent, 
   en  pareil  cas,  de  plus  en  plus  articulées. 
 D après 1 ensemble des expériences dont nous venons de parler,  
 le  Raphanus  sativus  pourrait  bien  être  une  forme  du  R.  Rapha-  
 mstrum,  forme peu stable, déterminée par l’existence de quelques  
 generations dans  un  terrain  fertile. On  ne  peut  pas  sn p p 7 e r 7 u e 
 ti um v L f e i   P“   des  Maphanis-   venus dans des  terrains  fortement  fumés,  ayant des  racines 
 v t  fo c r r n f  -   p“ 
 Je   ferai  cependant  une  objection  tirée  de  la  géographie  botanique. 
   Le Raphanus Raphanistrum  est  une  plante  d’Europe  qui 
 Labbiutalnftes Xde  1r .In rdief,e d-u   Japon et de  la PG"h^i ne  ont pu etsirpeèro leesX  rfaedëiss 
 R"r.   RRalpnhhalnnisltTru^m  ,  qu on  suppose  transformé  en  Eurocopme,m  aeunrta itl-e 
 T  dans  ces  temps  anciens  au travers de  toute  l ’Asie? 
 ad ’AAssiier ëenn TELumrop  e. Gr ih“an*g*-'!k ien  atait bien  a“p»p■o■rcthéé  dceosm  lém©uunmémese  dnet 
 Bactnane  en Ghine  dans le  ii-  siècle  avant Jésus-Christ  Z i s   Z   
 ne  cite  pas  le  radis  comme  étant  du nombre. 
 C ran ,  C ran so n ,  R a i f o r t   s a u v a g e   
 racia,  Linné. Cochlearia  Armo- 
 1.  Webb,  Iter  hispaniense,  1838,  p.  72. 
 Radis  démontrée  par  la  culture  du 
 A m S ;  1» «ore  de  la 
 Cette  Crucifère,  dont  la  racine  d’une  consistance  assez  dure  a  
 le  goût  de moutarde,  était  appelée quelquefois  Cran  ou  Cranson  
 de Bretagne.  C’était  une  erreur,  causée par un  ancien  nom  botanique, 
   Armoracia,  qu’on  prenait  pour  Armorica  (de  Bretagne).  
 Armoracia  est  déjà  dans  Pline  et  s ’appliquait à  une  Crucifère  de  
 la  province  du  Pont  qui  était  peut-être  le  Raphanus  sativus.  
 Après  avoir  signalé  jadis  ^  cette  confusion, je m’exprimais  de  la  
 manière  suivante  sur  l’origine méconnue  de l ’espèce  : 
 «  Le Cochlearia Armoracia n’est pas sauvage  en Bretagne. C’est  
 constaté  par  les  botanistes  zélés  qui  explorent  aujourd’hui  la  
 France  occidentale. M.  l ’abbé Delalande  en  parle  dans  son  opuscule  
 intitulé  Hoedic  et  Houat  où  il  rend  compte  d’une  manière  
 si  intéressante  des  usages  et  des  productions  de  ces  deux  
 petites  îles  de  la  Bretagne.  Il  cite  l ’opinion  de M.  Le Gall,  qui,  
 dans  une  Flore  (non  publiée)  du  Morbihan,  déclare  la  plante  
 étrangère  à  la  Bretagne.  Cette  preuve,  du  reste,  est moins  forte  
 que  les  antres,  parce  que  le  côté  septentrional  de  la  péninsule  
 bretonne  n’est  pas  encore  assez  connu  des  botanistes,  et  que  
 l ’ancienne  Armorique s ’étendait sur une portion de  la Normandie  
 où  maintenant  on  trouve  quelquefois  le  Cochlearia  sauvage  
 Ceci me  conduit  à  parler  de  la  patrie  primitive  de  Pespèce. 
 Les  botanistes  anglais  findiquent  comme  spontanée  dans  la  
 Grande-Bretagne,  mais  ils  doutent  de  son  origine.  M.  H.-G.  
 Watson  ^  la  regarde  comme  introduite.  La  difficulté,  dit-il,  de  
 l’extirper  des  endroits  où  on  la  cultive  est  bien  connue  des  ja r diniers. 
   Il  n’est  donc  pas  étonnant  que  cette  plante  s ’empare  
 des  terrains  abandonnés  et  y   persiste,  au  point  de  paraître  
 aborigène.  M.  Babington  ®  ne  mentionne  qu’une  seule  localité  
 où  l’espèce  ait  véritablement  fapparence  d’être  sauvage,  savoir  
 Swansea,  dans  le  pays  de  Galles.  Tâchons  de  résoudre  le  problème  
 par  d’autres  arguments. 
 Le  Cochlearia Armoracia  est  une  plante  de  l ’Europe  tempérée, 
   orientale  principalement.  Elle  est  répandue  de  la  Finlande  
 à  Astrakhan  et  au  désert  de  Guman  ®.  Grisebach  l’indique  
 aussi  dans  plusieurs  localités  de  la Turquie  d’Europe,  par   
 exemple  près  d’Enos,  où  elle  est  abondante  au  bord  de  la  
 mer^. 
 Plus  on  avance  vers  l ’ouest de  l ’Europe, moins  les  auteurs  de  
 Flores  paraissent  certains  de  la  qualité  indigène,  plus  les  localités  
 sont  éparses  et  suspectes. L ’espèce  est  plus  rare en Norwège 
 1. A.  de  Candolle,  Géographie  botanique  raisonnée.  p.  654. 
 2.  Delalande,  Eoedic  et  Houat,  brochure  in-8,  Nantes,  1850,  p.  109. 
 3.  Hardouin,  Renou  et  Ledere,  Catal.  du  Calvados,  p.  85;  de  Brebisson,  
 Fl.  de  Normandie,  p.  25. 
 4.  W'atson,  Cybele,  I,  p.  159. 
 5.  Babington,  Manual  o f Brit.  bot.,  2®  éd.,  p.  28. 
 6.  Ledebour,  Fl.  ross.,  I,  p.  159. 
 7.  Grisebach,  Spicilegium  Fl.  rumel.,  I,  p.  265. 
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