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204 PLANTES CULTIVÉES POUR LEURS FRUITS
L o b e l, icones, 641, le caractère du pédoncule est nettement
accusé. Les noms donnés à ces plantes expriment une origine
étrangère ; mais les auteurs ne pouvaient rien affirmer à cet
égard, d’autant plus que le nom Inde signifiait ou l ’Asie méridionale
ou l’Amérique.
xAinsi les données historiques ne contredisent pas l ’opinion
d’une origine américaine, sans l’appuyer cependant.
Si l’habitation spontanée se confirme en Amérique, on pourra
dire désormais que les Courges cultivées par les Romains et
dans le moyen âge étaient le Cucurbita maxima et celles des
indigènes de l ’Amérique du Nord,^^ans le xvii® siècle, vues par
divers voyageurs, le Cucurbita Pepo.
C o u rg e m u sq u é e , ou me lonnée .
Cucurbita moschata,
Duchesne.
Le Bon ja rd in ie r cite comme principales formes de cette
espèce les Courges inuscade de Provence, pleine de Naples et de
Barbarie. Il va sans dire que ces noms ne signifient rien pour
l ’origine. L ’espèce est facile à reconnaître par sa pubescence
légère et douce, le pédoncule du fruit pentagone, épaté au
sommet, le fruit plus ou moins couvert d’une efflorescence
glauque, à chair copieuse, plus ou moins musquée. Les lo b /
du calice sont souvent terminés par un limbe foliacé ». Cultivée
dans tous les pays tropicaux, elle s’avance moins que les autres
Courges dans les pays tempérés. _ _ ^ ■
M. Cogniaux ^ soupçonne qu’elle est du midi de l ’Asie, sans
en donner la preuve. J ’ai parcouru les flores de l’ancien et du
nouveau monde et n’ai pu découvrir nulle part la mention d’un
état vraiment spontané. Les indications qui en approchent le
plus sont : 1“ en Asie, dans l’île de Rangka, un échantillon
vérifié par M. Cogniaux et que Miquel ^ ne dit pas culDvé ;
2® en Afrique, dans l’A n gola , des échantillons que Welwitsch
dit tout à fait spontanés, mais « à la suite probablement d’une
introduction te) ; 3® en Amérique, cinq échantillons du Rrésil, de
la Guyane ou de Nicaragua, mentionnés par M. Cogniaux, sans
qu’on sache s’ils étaient cultivés, naturalisés ou spontanés. Ce
sont des indices tout à fait légers, et l ’opinion des auteurs le
confirme. Ainsi, pour l’Asie, Rumphius, Rlume, Glarke (dans
Flora o f brit. India), et, pour l ’Afrique, Schweinfurth (dans
Raker, Tropical fo ra ), n’ont vu la plante absolument que_ cultivée.
En Chine, la culture n’ est pas ancienne fe En Amérique,
les flores mentionnent très rarement fespèce.
1. Voir l’excellente planche de Wight, Icones, t. 507, sous le nom faux
de Cucw'bita maxima.
2. Cogniaux, dans Monogr. Phaner., 3, p. 547.
3. Miquel, Sumatra, sous le nom de Gymnopetalum, p. 332.
4. Cogniaux, Ibid.
5. Bretschneider, lettre du 23 août 1881.
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MELON 205
On ne connaît aucun nom sanscrit, et les noms indiens, malais
et chinois ne sont ni très nombreux ni bien originaux, quoique
la culture paraisse plus répandue dans l ’Asie méridion/e que
dans les autres régions entre les tropiques. Elle 1 était déjà
au X V I I ® siècle, d’après VHortus Malabaricus, où l’on voit une
bonne planche (vol. 8, pl. 2).
D ne paraît pas que les botanistes du xvi® siècle aient connu
cette espèce, car la figure de Dalechamp [Hist., 1, p. 616), que
Seringe lui a attribuée, n’en a p / les caractères, et je ,ne puis
découvrir aucune autre figure qui lui ressemble.
C o u rg e à f e u i l le s de f ig u ie r . — Cucurbita ficifolia, Rouché.
— Cucurbita melanosperma, Braim.
D s’est introduit, depuis une trentaine d’années, dans les ja r dins,
une Courge à graines noires ou quelquefois brunes, qui
diffère des autres espèces cultivées en ce qu’elle est vivace. On
l ’appelle quelquefois Melon de Siam. Le Bon jaiMinier dit qu’elle
vient de Chine. Le D>- Bretschneider ne m’en a pas parlé d a n s /
lettre de 1881, où il énumère les Courges cultivées par les Chinois.
Jusqu’à présent, aucun botaniste ne l ’a trouvée à l’état spontané.
Je doute beaucoup qu’elle soit originaire d’Asie, car toutes
les espèces connues de Cucurbita vivaces sont du Mexique ou de
Californie.
Me lon. — Cucumis Melo, Linné.
La question de forigine du Melon a changé complètement
depuis les travaux de M. Naudin. Le mémoire qu il a publie,
en 1859, dans les Annales des sciences naturelles, série 4 , volume
11 sur le genre Cucumis, est aussi remarquable que celui
.sur le genre Cucurbita. Il rend compte d’observations et d / -
périences, suivies pendant plusieurs années, sur la variabiiite
•des formes et la fécondation croisée d’une multitude d especes,
races ou variétés venant de toutes les parties du monde. J ai
parlé ci-dessus (p. 199) du principe physiologique sur lequeUl
croit pouvoir distinguer des groupes de formes qu il nomme des
espèces, quoique certaines exceptions se soient manifestées et
rendent le critère de la fécondation moins absolu. Maigre ces
cas exceptionnels, il est évident que si des formes voisines se
croisent facilement et donnént des produits féconds, comme
cela se voit, par exemple, dans l ’espèce humaine, on est oblige
de les regarder comme constituant une seule espèce. _
Dans ce sens, le Cucumis Alelo , d’après les experiences et
observations faites par M. Naudin sur environ deux mille indi-
vidus vivants, constitue bien une espèce, laquelle comprmm un
nombre extraordinaire de variétés et même de races, c est-a-diie
•< de formes qui se conservent par hérédité. Ces v a r i/ e s ou races
peuvent se féconder entre elles et donnent des produits varies et
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