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les décombres et les terrains abandonnés. La même chose a été
observée ailleurs, par exemple dans les sables de I t e s / r i , dans
l ’Asie orientale. Ce serait une raison pour se defier de la localité
des sables du Niger, si la petitesse des fruits dans cet endroit ne
rappelait les formes spontanées de ITnde.
La culture du Melon, ou de diverses variétés du Melon, a pu
commencer séparément dans l’Inde et en Afrique.
Son introduction en Ghine paraît dater seulement du vin® siecle
de notre ère, d’après l’époque du premier ouvrage qui en ait
uarlé ‘ Gomme les relations des Chinois avec la Bactriane et le
Lrd-oues t de l ’Inde, par l’ambassade de C /n g -K ien , remonte /
au 11® siècle avant Jésus-Ghrist, il est possible que la culture te
l ’esüèce ne fût pas alors très répandue en Asie. La petitesse du
fruit spontané n’encourageait pas. On ne connaît aucun nom
sanscrit, mais un nom tamoul, probablement moins ancien,
17o/am fe qui ressemble au nom latin i¥e/o.
11 n’est pas prouvé que les anciens Egyptiens aient_ cultive te
Melon Le fruit figuré par Lepsius ^ n’est pas reconnaissable. Si
la culture avait été usuelle et ancienne dans ce pays les Grecs
et tes Romains en auraient eu connaissance te bonne heure. Or
il est douteux que 1e Sikua d’Hippocrate et te Tteopteaste ou
le Pepôn de Dioscoride, ou le Mdopepo de Plme fussent _ le
Melon. Les textes sont brefs et insignifiants; Galien est moins
obscur lorsqu'il dit qu’on mange l’intérieur des Melopepones
mais non des Pepones. On a beaucoup disserté sur ces noms ,
mais il faudrait des faits plutôt que des mots La meilleure
preuve que l ’aie pu découvrir de l’existence du Melon chez tes
Romains est un fruit figuré très exactement tens la belle mosaïque
des fruils au musée du Vatican. Le D‘- Gomes certifie, en
outre que la moitié d’un Melon est représentée dans un dessin
d’Derculannm fe L ’espèce s’est introduite dans 1e monde gréco-
romain probablement à l ’époque de l’empire, au commencement
de fè re chrétienne. La qualité en était, je suppore, mediocre
vu 1e silence ou tes éloges modérés des auteurs, dans un
pays où tes gourmets ne manquaient pas. Depuis la Renaissance,
une culture plus perfectionnée et des r a p / r t s avre 1 Orient et
rEsëvpte ont amené de meilleures variétés dans les jardins. Nous
savons cependant qu’elles dégénèrent assez souvent, soit par des
intempéries ou de mauvaises conditions du sol, soit par un
croisement avec des variétés inférieures de l’espèce.
1. Bretschneider, lettre du 26 août 1881.
3 ] ? (û rk ?o p ie ^ d an s Unger, Pflanzen des alten Ægyptens, fig. 25.
4 Galien. De alimentis, 1. 2, c. 5. . . . . ■ ■ t
5 '. Voir toutes les Flores de Virgile, et Naudm, Ann. sc. nat., sene t,
^^^6. ^CÔmes^,^7ZZ. piante nei dipinti pompeiani, in-4, p. 20, d’après Museo
nazion., vol. 3, pl. 4.
P a s t è q u e . — Citrullus v u lg a n s , Schrader — Cucurbita
Citrullus, Linné.
L ’origine de la Pastèque, appelée aussi Melon d'eau, a été
longtemps méconnue ou inconnue. D’après Linné, c était une
plante du midi de l’Italie fe L ’assertion / a i t tirée de Matthiole,
sans faire attention que cet auteur disait 1 espèce cultivée.
Seringe fe en 1828, la supposait d’Afrique et de ITnde, mais il
n ’en donnait aucune preuve. Je l ’ai crue de l’Asie méridionale,
à cause de sa culture très commune dans cette région. On ne la
connaissait pas à l’état spontané. Enfin on l’a trouvée indigène
dans l’Afrique intertropicale, en deçà et au delà de l’équateur
ce qui tranche la question. Livingstone ^ a vu des terrains qui en
étaient littéralement couverts. L’homme et plusieurs espèces
d’animaux recherchaient ces fruits sauvages avec avidité. Ds
sont ou ne sont pas amers, sans que rien 1e montre à l ’extérieur.
Les nègres frappent 1e fruit avec une hache et goûtent 1e suc
pour savoir sTl est bon ou mauvais. Cette diversité dans des
plantes sauvages, végétant sous 1e même climat et dans 1e même
sol, est propre à faire réfléchir sur 1e peu de valeur du caractère
dans tes Gucurbitacées cultivées. Du reste, l’amertume fréquente
de la Pastèque n’a rien d’extraordinaire, puisque l’espèce la
plus voisine est la Coloquinte [Citrullus Colocynthis). M. Naudm
a obtenu des métis féconds d’un croisement entre une Pastèque
amère, spontanée au Gap, et une Pastèque cultivée, ce qui confirme
l ’unité spécifique accusée par tes formes extérieures.
On n’a pas trouvé l’espèce sauvage en Asie.
Les anciens Egyptiens cultivaient la Pastèque. Elle est nguree
dans teurs dessins fe G’est déjà un motif pour croire que les
Israélites connaissaient l’espèce et l ’appelaient AbbatUchmi.
comme on le dit; mais en outre le mot arabe Battich, BattecOEj
qui dérive évidemment du nom hébreu, est le nom actuel de la
Pastèque. Le nom français vient de l ’hébreu, par l’arabe. Une
preuve de l’ancienneté de la plante dans la culture du nord de
l ’Afrique est 1e nom berbère, Tadellaât fe trop différent du nom
arabe pour n’être pas antérieur à la conquête. Les noms e s p /
gnols Zandria, Cindria et de l ’île de Sardaigne Sindria \ que je
ne puis rapprocher d’aucun autre, font présumer aussi une am-
cienne culture dans la région méditerranéenne occidentale. En
Asie, la culture s ’est répandue de bonne heure, car on connaît un
1. Habitat in Apulia, Calabria, Sicilia. (Linné, Species, ed. 1763, p. 1435.)
2. Seringe, àaa?, Prodromus, 3, p. 301. .
3. Naudin, Ann. sc. n a t ., série 4, vol. 12, p. 101 ; sir J. Hooker, dans
'Oliver, Flora o f tropical Africa, 2, p. 549.
4. Traduction française, p. 56. , , . ^ __
5. Unger a copié les figures de l’ouvrage de Lepsius, dans son mémoire
Die Pflanzen des alten Ægyptens, fig. 30, 31, 32.
6. Dictionnaire français-berbère, a u m o t P a s t e q u e .
7. Moris, Flora sai'doa.
De Candolle.
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