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Fraas ‘ affirme qu’elle n’est pas sauvage en Grèce, ce qui
est confirmé par M. de Heldreich ^ pour l’Attique ; Steven
l ’affirme également pour la Grimée fe S ’il en est ainsi près de
l ’Asie Mineure, à plus forte raison faut-il l ’admettre pour le
reste de l ’Europe.
Malgré l ’abondance des Pruniers cultivés jadis p a r les Romains,
les peintures de Pompeia n’en indiquent aucune sorte
Le Prunus domestica n’a pas été trouvé non plus dans les
restes des palafittes d’Italie, de Suisse et de Savoie, où l’on a
rencontré cependant des noyaux des Prunus insititia et spinosa.
De ces faits et du petit nombre de mots attribuables à l’espèce
dans les auteurs grecs, on peut inférer que sa demi-naturalisation
ou quasi-spontanéité en Europe a commencé tout au plus
depuis 2000 ans.
On rattache au Prunier domestique les pruneaux, prunes
Damas et formes analogues.
Prunier proprement dit. — Prunus insititia, Linné fe —
Pflauenbaum et Haferschlehen des Allemands.
D existé, à l ’état sauvage, dans le midi de l ’Europe On l’a
trouvé également en Gilicie, en Arménie, au midi du Gaucase et
dans la province de Talysch, vers la mer Gaspienne fe G’est surtout
dans la Turquie d’Europe et au midi du Gaucase qu’il
paraît bien spontané. En Italie et en Espagne il l ’est peut-être
moins, quoique de bons auteurs, qui ont vu la plante sur place,
n’en doutent pas. Quant aux parties de l ’Europe situées au nord
des Alpes, jusqu’en Danemark, les localités indiquées sont probablement
le résultat de naturalisations à la suite des cultures.
L ’espèce s’y trouve ordinairement dans les haies, non loin des
habitations, avec une apparence peu spontanée.
Tout cela s’accorde assez bien avec les données historiques et
archéologiques.
Les anciens Grecs distinguaient les Coccumelea de leur pays
d’avec ceux de Syrie % d’où fo u a inféré que les premiers étaient
les Prunus insititia. G’est d’autant plus vraisemblable que les
Grecs modernes l ’appellent Coromeleia fe Les Albanais disent
1. Fraas, Syn. fl. class., p. 69.
2. Heldreich, Pflanzen attischen Ebene.
3. Steven, Vex-zeichniss Halbixiscln, 1, p. 472.
4. Cornes, III. piante pompeiaxxe.
3. Insititia v eu t dire étranger. C’est an nom bizarre, puisque toute plante
est étrangère ailleurs que dans son pays.
6. Wilkomm et Lange, Prodx-. fl. hisp., 3, p. 244 ; Bertoloni, Fl. ital. 3.
p. 133; Grisebach, Spicilegium fl. Rumel., p. 85; Heldreich, Nutzpfl. Cx-ie-
chenlands, p. 68.
7. Boissier, Fl. orient., 2, p. 651 ; Ledebour, Fl. ross., 2, p. 5; Hohenacker,
Plantæ Talysch, p. 128
8. Dioscorides, L, c., 173; Fraas, l. c.
9. De Heldreich, Nutzpflanzen Griechenl., p. 68.
Coromhilé fe ce qui fait supposer une ancienne origine venant
des Pélasges. Du reste, il ne faut pas insister sur les noms vulgaires
des Pruniers que chaque peuple a pu donner à l’une ou
à l’autre des espèces, peut-être aussi à telle ou telle varíete
cultivée, sans aucune règle. En général, les noms sur lesquels
on a beaucoup écrit dans les ouvrages d’érudition me paraissent
s’appliquer à la qualification de prune ou prunier, sans avoir
un sens bien précis. . .
On n’a pas encore trouvé des noyaux de Prunus insititia dans
les « terramare » d’Italie, mais M. Heer en a décrit et figuré
qui proviennent des palafittes de Robenhausen fe Aujourdhui,
dans cette partie de la Suisse, l ’espèce ne semble pas indigène,
mais nous ne devons pas oublier que, d’après l’histoire du lin,
les lacustres du canton de Zurich à fépoque de ia pierre entretenaient
des communications avec l ’Italie. Ges anciens Sm s s /
n’étaient pas difficiles sur le choix de leur nourriture, car ils
récoltaient aussi les baies du Prunellier [Prunus spinosa), qui
nous paraissent immangeables. Probablement ils les faisaient
cuire, en marmelade.
A b r i c o t ie r . — Prunus Armeniaca, Linné. — Armeniaca vulqaris,
Lamarck. ,
Les Grecs et les Romains ont reçu 1 Abricotier au commenceinent
de fè re chrétienne. Inconnu du temps de Théophraste,
Dioscoride ^ le mentionne sous le nom de Mailon armeniacon.
Il dit que les latins l’appelaient Praikokion. G’est effectivement
un des fruits mentionnés brièvement par Plme / sous le nom do
Præcocium, motivé par la précocité de 1 espèce . L origine
arménienne était indiquée par le nom grec, mais ce nom pouvait
signifier seulement que l’espèce était cultivée en Armeme.
Les botanistes modernes ont eu, pendant longtemps, de b o / /
raisons pour la croire spontanée dans ce pays. P a i l / , Gul-
denstædt et Hohenacker disaient l’avoir trouvée autour du
Gaucase, soit au nord, sur les rives du Terek, soR au midi
entre la mer Gaspienne et la mer Noire . M. B p i s s / admet
ces localités, sans s ’expliquer sur la spontmieite D a vu un
échantillon recueilli par Hokenacker près d Elisabethpol. Dun
1. De Heldreich, Le. n
2. IRer, Pflanzen der Pfahlbauien, p. 27, hg. 16, c.
3. Dioscoride?, L 1, c. 163.
t L ? ’" n ôm M u ^ ? p a s s é dans le grec moderne [Prikokkia]. Les nom?
esnao-nol íAlbaxñcoque), français {Atx-icot), etc., pm-aissent venir daxbox
præcox ou Px-æcocium, tandis que les mots v ieu x fefe.fofe
ben Armenilli, etc., v iennent de Mailon m -w e rn a cow . Voir d auti es detaiR
sur les noms de l ’espèce dans ma Géographie bot. raisonnee, p. bbO.
6. Ledebour, Fl. ross., 2, p. 3.
7. Boissier, Fl. orient., 2, p. 652.
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