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368 OBSERVATIONS GÉNÉRALES
VI. Subspontanées, c’est-à-dire presque sauvages, semblables à l’une
des formes cultivées, mais avec la chance que ce soient des plantes
échappées des cultures, d’aprés les circonstances locales . . . . 2 4
Ag a ve americana, Amarantus gangeticus, Amygdalus Persica,^ Areca
Catechu, Avena orientalis *, Avena sativa, Gajanus ludicus , Cwer
arietinum, Citrus decumana, Cucurbita moschata, Dioscorea japonica,
E rvum Ervilia, Ervum Lens, Fa gop y rum emarginatum, Gossypium
barbadense, Holcus saccharatus, Holcus Sorghum, Indigofera tinctoria,
Lepidium sativum, Maranta arundinacea, Nicotiana rustica, Panicum
miliaceum, Raphanus sativus, Spergula arvensis.
VII Subspontanées comme les précédentes, mais ayant une forme assez
différente des variétés cultivées pour que la majorité des auteurs les
considèrent comme des espèces d is t in c te s .................................... 3
Allium ascalonicum * (forme de VA. Cepa ?), Allium Scorodoprasum *
(forme de l ’A. sativum?), Secale cereale (forme de 1 un des Secale
vivaces ?).
VIII Non découvertes dans un état sauvage, ni même dans un état
subspontané, issues peut-être depuis le commencement des cultures
d’espèces cultivées, mais trop différentes pour n’être pas appelées
ordinairement des e s p è c e s .......................................................................... ^
Hordeum hexastichon (dérivé de VH. distichon ?), Hordeum vulgare (dérivé
de VH. distichon ?), Triticum Spelta (dérivé du T. vu lg a re ? ).
IX. Non découvertes dans un état sauvage, ni même subspontané, mais
originaires de pays qui ne sont pas suffisamment explorés, et qu on
soupçonne devoir être plus tard réunies à des espèces sauvages encore
mal connues de ces p a y s .............................................................................. 6
Arachis hypogæa, Caryophyllus aromaticus, Convolvolus Batatas, Dolichos
Lubia *, Manihot ùtilissima, Phaseolus vulgaris.
X. Non découvertes dans un état sauvage, ni même subspontané, mais
originaires de pays qui ne sont pas suffisamment explorés, ou de pays
de même nature qu’on ne peut pas préciser, plus distinctes que les
précédentes des espèces c o n n u e s ...........................................................
Amorphophallus Konjak, Arracacha esculenta, Brassica chineuMs, Cap-
■ sicum annuum, Chenopodium Quinoa, Citrus nobilis, Cucurbita flci-
folia, Dioscorea alata, Dioscorea Batatas, Dioscorea sativa. Eleusine
Coracana, Lucuma mammosa, Nephelium Litchi, Pisum sativum
Saccharum offlcinariuu. Sechium edule, Trichosanthes anguina ,
Zea Maïs. _______
Total 247
D’après ces chiffres, il y a 193 espèces reconnues sauvages,
27 douteuses, en tant que subspontanées, et 27 qu’on n’a pas
trouvées sauvages.
Il est permis de croire qu’on découvrira tôt ou tard ces dernières,
si ce n’est sous une des formes cultivées, au moins sous
une forme voisine, appelée espèce ou variété, selon l ’idée de
.chaque auteur. Il faudra pour y parvenir que les pays t r o p i c / x
aient été mieux explorés, que les collecteurs aient fait plus d’attention
aux localités et qu’on ait publié beaucoup de flores des
pays actuellement mal connus et de bonnes monographies de
OBSERVATIONS GÉNÉRALES 369
certains genres, en s’appuyant sur les caractères qui varient le
moins dans la culture.
Quelques espèces originaires de pays assez bien explorés et
impossibles à confondre avec d’autres, parce qu’eJles sont uniques
chacune dans son genre, n’ont pas été trouvées à l’état sauvage,
ou l ’ont été une fois seulement, ce qui peut faire présumer
qu’elles sont éteintes dans la nature, ou en voie d’extinction. Je
veux parler du Maïs et de la Fève (voir p. 3 1 1 et 253). J ’indique
aussi, dans l’article 4, d’autres plantes qui paraissent en voie
d’extinction depuis quelques milliers d’années. Ges dernières
appartiennent à des genres nombreux en espèces, ce qui rend
l ’hypothèse moins vraisemblable »; mais, d’un autre côté, elles
se montrent rarement loin des cultures, et on ne les voit guère
se naturaliser, — j ’entends devenir sauvages, — ce qui montre
une certaine faiblesse ou trop de facilité à devenir la proie d’animaux
et de parasites.
Les 67 espèces mises en culture depuis moins de 2000 ans (G, F)
se trouvent toutes à l’état sauvage excepté onze marquées *
qu’on n’a pas rencontrées ou sur lesquelles on ades doutes. G’est
une proportion de 83 0/0.
Ge qui est plus singulier, la grande majorité des espèces cultivées
depuis plus de 4000 ans (A), ou en Amérique depuis 3 ou
4000 (D), existent encore sauvages, dans un état identique avec
l ’une des formes cultivées. Leur nombre est de 3 1 , sur 49, c’est-à-
dire 63 0/0. Si l ’on ajoute celles des catégories II, III, IV et V,
la proportion est de 81 à 82 0/0. Dans les catégories IX et X, on
ne compte plus que deux de ces espèces très anciennes de culture,
soit 4 0/0, et ce sont deux espèces qui n’existent peut-être
plus comme plantes spontanées.
Je croyais, à priori, qu’un beaucoup plus grand nombre des
espèces cultivées depuis plus de 4000 ans auraient dévié de leur
état ancien, à un degré tel qu’on ne pourrait plus les reconnaître
parmi les plantes spontanées. Il paraît, au contraire, que
les formes antérieures à la culture se sont ordinairement conservées
à côté de celles que les cultivateurs obtenaient et propageaient
de siècle en siècle. On peut expliquer ceci par deux
causes : l ® L a période de 4000 ans est courte relativement à la
durée de la plupart des formes spécifiques dans les plantes
phanérogames. 2° Les espèces cultivées reçoivent, hors des
cultures, des renforts incessants par les graines que l ’homme,
les oiseaux et divers agents naturels dispersent ou transportent
de mille manières. Les naturalisations ainsi produites confondent
souvent les pieds issus de plantes sauvages, avec ceux
issus de plantes cultivées, d ’autant mieux qu’ils se fécondent
mutuellement, puisqu'ils sont de même espèce. Ge fait est claijt
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1 . P a r des raisons que je ne puis développer ici, les genres monotypes sont
ordinairement en voie d’extinction.
De Gandolle.