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L. angiisiifolium. Sur trois graines que Braun ‘ a vues dans le
musée de Berlin , mélangées avec d’autres de plantes diverses
cultivées, une lui a paru appartenir au L. angustifolium et les
deux autres au L. humile, mais il faut convenir qu’une seule
graine, sans la plante ou la capsule, n’est pas une preuve suffî-
sante Les peintures de rancienne Egypte montrent qu’on ne
récoltait pas le Lin comme les céréales avec une faucille. On
1 arrachait fe En Egypte, le Lin est une culture d’hiver, car la sécheresse
de 1 été ne permettrait pas plus d’une variété persistante
que le iroid dans les pays septentrionaux où l’on sème au printemps
pour récolter en été. Ajoutons que le Lin annuel, de la
lorme appelée humile, est le seul cultivé de nos jours en Abyssinie,
le seul également que les collecteurs modernes aient vu
cultive en Egypte
M. Heer soupçonne que les anciens Egyptiens auraient cultivé
le Linum angustifolium, de la région méditerranéenne, en le
semant comme uneplante'annuelle Je croirais plutôt qu’ils ont
emporté ou reçu leur Lin d’Asie, et déjà sous la forme de Vhu-
m/e Les usages et les figures montrent que leur culture du Lin
■datait d une antiquité très reculée. Or, on sait maintenant que
ies Egyptiens des premières dynasties avant Ghéops appartenaient
a une race proto-sémitique, venue par l’isthme de Suez fe
Le Lin a été retrouvé dans un tombeau de l’ancienne Ghaldée,
antérieur a Babylone fe et son emploi dans cette région se perd
•dans la mut des temps. Ainsi les premiers Egyptiens de la race
blanche ont pu transporter le Lin cultivé, et, à défaut, leurs suc-
ce/eurs immédiats ont pu le recevoir d ’Asie avant l’époque des
■colonies phemcmnnes en Grèce et avant les rapports directs de
la Grece avec 1 Egypte sous la XIV® dynastie fe
Une introduction très ancienne d’Asie en Egypte n’empêche
pas d admettre des transports successifs de l ’est à l ’ouest dans
■des temps moins anciens que les premières dynasties égyptiennes
Ainsi les Aryens occidentaux et les Phéniciens ont pu transpor-
r ir en Europe le Lm, ou un Lin plus avantageux que le L. anqus-
tifohum, pendant la période de 2500 à 1200 ans avant notre ère
L extension par les Aryens aurait marché plus au nord que
■celle par les Phéniciens. En Grèce, dans le temps de la guerre
de Iroie, on tirait encore les belles étoffes de Lin de la Golchide,
8 o [^ 1^ 7^P ^T ’ Pflanzenreste des Egyptischen Museums in Berlin, in-
\ ‘‘‘té par Unger, Bot. Streifzüge, n» E p. 62.
B r ^ n M c Ascherson, Boissier, Schweinfurth, cités dans AI.
4. Heer, Ueb. d. Flachs, p. 26.
p. 1 3 ^ e r S n ? 2 f ^ ^'Orient, éd. 3, Paris, 1878,
p- “ fr Heer,
7. Maspero, p. 213 et suivantes.
c’est-à-dire de cette région au pied du Caucase, où l’on a trouvé
de nos jours le Lin annuel ordinaire sauvage. Il ne semble pas
que les Grecs aient cultivé la plante à cette époque fe Les Aryens
•en avaient peut-être déjà introduit la culture dans la région voisine
du Danube. Gependant j ’ai noté tout à l’heure que les restes
des lacustres de Laybach et Mondsee n’ont indiqué aucun Lm.
Dans les derniers siècles avant l ’ère chrétienne, les Romains
tiraient de très beau Lin d’Espagne ; cependant les noms de la
plante dans ce pays ne font pas présumer que les^ Phéniciens en
aient été les introducteurs. Il n’existe pas en Europe un nom
•oriental du Lin, venant on de l’antiquité ou du moyen âge. Le
nom arabe Kattan, Kettane ou Kittane, d’origine persane fe s’est
propagé vers l’ouest seulement jusqu’aux Kabiles d’Algérie fe
L ’ensemble des faits et des probabilités me paraît conduire
à quatre propositions, acceptables jusqu’à nouvelles découvertes :
1. Le Linum angustifolium, ordinairement vivace, rarement
bisannuel ou annuel, spontané depuis les îles Ganaries jusqu’à
la Palestine et au Caucase, a été cultivé en Suisse et dans le
nord de l ’Italie par des populations plus anciennes que les conquérants
de race aryenne. Sa culture a été remplacée par celle
du lin annuel.
2 . Le Lin annuel {L. usitatissimum), cultivé depuis 4 ou 5000 ans
au moins dans la Mésopotamie, l ’Assyrie et l ’Egypte était spontané
et Test encore dans des localités comprises entre le golfe
Persique, la mer Caspienne et la mer Noire.
3. Ce Lin annuel paraît avoir été introduit dans le nord de
l ’Europe par les Finnois (de race touranienne) ; ensuite dans le
reste de l ’Europe par les Aryens occidentaux, et peut-être, çà et
‘là, par les Phéniciens ; enfin dans la péninsule indienne par les
Aryens orientaux, après leur séparation des occidentaux.
4. Ces deux formes principales ou états du Lin existent dmis
Jes cultures et sont probablement spontanées dans leurs localités
actuelles depuis au moins 5000 ans. D riest pas possible de
•deviner leur état antérieur. Leurs transitions et variations sont si
nombreuses qu’on peut les considérer comme une espèce, pourvue
de deux ou trois races ou variétés héréditaires, ayant elles-
,mêmes des sous-variétés.
J u t e . — Corchorus capsularis et Corchorus olitorius, L in n /
Les fils de Jute, qu’on importe en grande quantité depuis
quelques années, surtout en Angleterre, se tirent de la Uge de
ces deux Corchorus, plantes annuelles de la famille des Tiliacées.
iOn emploie aussi leurs feuilles comme légume.
i Les textes grecs sont cités surtout dans Lenz, Botanik der Alten Grie-
chen und Roemer, p. 672; Heh n, Culturpflanzen und Hausthiere, ed. 3,
,p. 144.
2. Ad. Pictet, l. c.
3. Dictionnaire français-berbère1 vol. in-S®, 1844.
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