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270 PLANTES CULTIVÉES POUR LEURS GRAINES
depuis l’époque romaine, où l ’on employait un nom différent.
Ges détails appuient l’idée de M. Bianca d’une origine plus
méridionale que la Sicile. D’après Pline, Pespèce était de Syrie,
Ionie, Gnide et Bhode, mais il ne dit pas si dans ces localités elle
était sauvage ou cultivée.
Selon le même auteur, le Caroubier n’existait pas en Egypte.
égyptiens, Kontrates ou J i r i ». Lepsius
a donné la figure d’un légume qui paraît bien une caroube, et
le botaniste Kotschy ayant rapporté une canne, sortie d’un
cercueil, s ’est assuré, par l ’observation au microscope, quelle
est de bois de Caroubier fe On ne connaît aucun nom hébreu
de cette espèce, dont l’Ancien Testament ne parle pas. Le Nouveau
en fait mention, avec le nom grec, dans la parabole de
l ’enfant prodigue. La tradition des chrétiens d’Orient porte que
saint Jean se serait nourri de Caroubes dans le désert, et c’est
de là que dans le moyen âge on a tiré des noms, commePam de
S a in t-Jean , et Johannis brodbaum, pour le Caroubier.
Evidemment, cet arbre a pris de l’importance au commencement
de fè re chrétienne, et ce sont les Arabes qui font surtout
propagé vers l ’Occident. S ’il avait existé antérieurement en
Algérie, chez les Berbères, et en Espagne, on aurait conservé
des noms antérieurs à farabe, et l ’espèce aurait probablement
été introduite aux Ganaries par les Phéniciens.
Je résume l’ensemble des données comme suit ;
Le Caroubier était spontané à l’orient de la mer Méditerranée,
probablement sur la côte méridionale d’Anatolie et en Syrie,
peut-être aussi dans la Gyrénaïque. Sa culture a commencé depuis
les temps historiques. Les Grecs l ’ont étendue dans leur pays et
en Italie; mais plus tard les Arabes s ’en sont occupés davantage
et l ’ont propagée jusqu’au Maroc et en Espagne. Dans tous ces
pays, l ’espèce s’est naturalisée çà et là, sous une forme moins productive,
qu’on est obligé de greffer pour avoir de meilleurs fruits.
Jusqu’à présent, on n’a pas trouvé le Caroubier fossile dans les
tufs et dépôts quaternaires de l ’Europe méridionale. Il est seul
de son espèce, dans le genre Ceratonia, qui est assez exceptionnel
parmi les Légumineuses, surtout en Europe. Bien ne
peut faire supposer qu’il ait existé dans les anciennes flores tertiaires
ou quaternaires du sud-ouest de l’Europe.
H a r i c o t c om m u n . — Phaseolus vulgaris Savi.
Lorsque j ’ai voulu m’occuper, en 1855 ®, de forigine des P h a -
1. Lexicon oxon., cité dans Pickering, Chronological hist. o f plants, p. 141.
2. Le dessin est reproduit dans Unger, Pflanzen des alten Ægyptens,
fig. 22, L’observation qu’il cite de Kotschy aurait besoin d’être confirmée
par nn anatomiste spécial.
3. A. de Candolle. Géogr. bot. raisonnée, p. 961.
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HARICOT COMMUN 271
seolus et Dolichos, la distinction des espèces était
et les flores de pays tropicaux si rares que j avais du laisser te
c l t fp lu a i ë ë s qWrtions“ Aujourd'hui, grâce à des mémoires de
M Bentham et de M - George von Martens complétant ceux / t e
L r s d ^ S a v i f e Ire Légumineuses des pays chauds sont mieux
connues • enfin tout récemment des graines tirees des tombea.ux
péruviens d’Ancon, examinées p / M. Wittmack, ont modifie
ler lie reuite d’autres espèces, sans énumérer toutes celles qui se
c u " t ! car plusieurs d’entre elles sont encore mal défîmes
Les botanistes ont cru pendant longtemps que le Dm icot co
mum était originaire de flnde. Personne ne 1 avait t r o u v / a u -
va°-e ce qui est encore le cas actuellement ; et 1 on s était figure
u?e origine indienne, quoique fespèce fût cultivée aussi en
Afriaue et en Amérique dans les régions temperees ou chaudes,
K ë n s clTnréeëiesfeui ne sont pas d’une chaleur excessive e
humide Je fis remarquer qu’elle n’a pas de nom sanscrit et / e
les iardiniers du xvi® siècle appelaient souvent le H a i/o t /eye
w X c ^ outre, coteme tout le monde, que les Grecs
• ten i iH rÀ pptfp n i a n t e s o u s le s n om s d e /^ a s z o fo s e t
r fn i “ 'h y S e s ë f e ë ë l f à ï i r o r i g i n a i r e de i'Asie o c c id en t^
IO? de l’Inde. George de Martens adopta c / t e maniere de voir
11 s’en faut de beaucoup cependant que les
Théonhraste, Fasiolos de Dioscoride, Faseolus et Phasiolus des
Homains ® soient assez définis dans les textes p o / qu on puisse
les attribuer avec sûreté au Phaseolus v u l g a n s . f f i n j u r s L / u
à raines, et le Fasiolos le haricot nam de nos cultures, qui co
■ 1 Bentham, dans Ann. wiener Mueewn. vol 2 ; Martens (George von).
Die' Gartenbohnen, in-4», Slnttgard *860 ; ed. 18|9.
2. Savi, Oesere. sopra Phaseolus i c. Í30 ; Pline, Hist.,
e la s s ..'v p ; Lenz,
i J l i i k d 'a l L Grie ekenmd Hoemer, p. 731 ; Mertens, l. c., p . 1.
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