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la Gourde tabatière. On reconnaît toujours l’espèce à sa fleur
blanche, et à la dureté de la partie extérieure du fruit, qui permet
de l’employer comme vase pour les liquides ou réservoir d ’air,
propre à soutenir les nageurs novices. La chair intérieure est
tantôt douce et mangeable, tantôt amère et même purgative.
Linné ‘ disait l’espèce américaine. De Candolle ^ i ’a considérée
comme probablement d’origine indienne, et la suite a confirmé
cette opinion.
On a trouvé, en effet, le Lagenaria vulgaris sauvage au Malabar
et dans les forêts humides de Deyra Doon fe Roxburgh'»
le considérait bien comme spontané dans l ’Inde, quoique les
flores subséquentes l’aient dit seulement cultivé. Enfin Rumphius
® indique des pieds sauvages, sur le bord de la mer, dans
une localité des îles Moluques. Les auteurs mentionnent ordinai-
’’ement la pulpe comme amère dans ces individus sauvages,
mais elle l ’est quelquefois aussi dans les formes cultivées. La
langue sanscrite distinguait déjà la Gourde ordinaire, Ulavou,
et une autre, amère, Kulou-Toumbi, à laquelle A. Pictet attribue
aussi le nom Tiktaka ou Titkikâ'^. Seemam^ a vu l’espèce « cultivée
et naturalisée » aux îles Fidji. Thozet f a recueillie sur la
côte de Queensland, en Australie fe mais c’était peut-être le
résultat de cultures dans le voisinage. Les localités de i ’Inde
continentale paraissent plus sûres et plus nombreuses que celles
des îles du midi de l ’Asie.
L ’espèce a été trouvée, également sauvage, en Abyssinie,
dans la vallée de Dieha, par Dillon, et parmi des buissons et
des rocailles d’une autre localité, par Schimper
De ces deux régions de l ’ancien monde, elle s’est répandue
dans les jardins de tous ies pays tropicaux et des pays tempérés
ayant une chaleur estivale suffisante. Parfois elle s’est naturalisée
hors des cultures, comme on l ’a observé en Amérique
Le plus ancien ouvrage chinois mentionnant la Gourde est
celui de Tchong-tchi-chou, du i®' siècle avant Jésus-ChriM, cité
dans un ouvrage du v® ou vi® siècle, selon le D® Bretschneider
1. Liuné, Species plantarum, p. 1434, sous Cucurbita.
2. A. P. de Candolle, Flore française (1805), vol. 3, p. 692.
3. Rheede, Malabar, 8, pl. 1, 5; Royle, lit. Himal., p. 218.
4. Roxburgh, Flora indica, éd. 1832, v. 3, p. 719.
5. Rumphius, Amboin., vol. 5, p. 397, t. 144.
6. Piddington, Index, au mot Cucurbita lagenar ia (en changeant la
cacographie anglaise) ; Ad. Pictet, Origines indo-europ., éd. 3, vol. 1,
p. 386.
7. Seemann, Flora Vitiensis, p. 106.
8. Bentham, Flom ausiraliensis, 3, p. 316.
9. Décrite d’abord sous le nom de Lagenaria idolatrica. A. Richard,
Tentamen fl. abyss., 1, p. 293, et ensuite Naudin et Cogniaux ont reconnu
l’identité avec le L. vulgaris.
10. Torrey et Gray, FZom o f Noi'th America, 1, p. 343; Grisebach, Flora
o f british W. India islands, p. 288.
11. Bretschneider, lettre du 23 août 1881.
GOURDE, COUGOURDE, CALEBASSE 197
D s’asit dans ce cas de plantes cultivées. Les formes actuelles
des jardins de Peking sont la Gourde massue, qui est mangeable,
et la Gourde bouteille. ^ i
Les auteurs grecs n’ont pas mentionne cette plante, mais fees
Bomains en ont parlé depuis le commencement de 1 empire.
Elle est assez clairement désignée par des vers s / v e n t cites du
livre X de Golumelle. Après avoir décrit les différentes formes
du fruit ;
................ ■........ dabit ilia capacem,
Nariciæ picis, aut Actæi melhs Rymetti,
Ant hahilem lympiiis hamulam, Bacchoye lagenam.
Turn pueros eadem ilnviis innare docebit.
Pline ^ parle d'une Gucurbitacée dont on faisait des vases et des
barriques pour le vin, ce qui ne peut s’appliquer qu a celle-ci.
D ne paraît pas que les Arabes en aient eu connaissance de
bonne heure, ca r ibn Alawàin et Ibn Baithar n ’en ont rien dit .
Les commentateurs des livres hébreux n’ont pu attribuer aucun
nom d’une manière positive à cette espèce, et cependant le
climat de la Palestine était bien de nature à populariser i usage
des Gourdes, si on les avait connues. Il me paraît assez douteux,
d’après cela, que les anciens Egyptiens aient possédé cette
plante, malgré une figure unique de feuilles, vue dans une
tombe, qui lui a été attribuée quelquefois fe Alexandre Braun,
Ascherson et Magnus, dans leur savant mémoire sur les restes
de plantes égyptiennes du musée de Berlin fe, i / iq u e n t plusieurs
Gucurbitacées sans mentionner celle-ci. Les prenaiers
voyageurs modernes, comme. Bauwolf ®, en 1574, 1 ont vue dans
les iardins de Syrie, et la Gourde dite des pelerms, bguree, en
1539, par Brunfels, était probablement connue des ie moyen
âge en Terre sainte. , i n Ar.
Tous les botanistes du xvi® siècle ont donne des figures de
cette espèce, plus souvent cultivée alors, en Europe, qu elle
ne l ’est aujourd’hui. Le nom ordinaire dans ces vieux o u v r a g /
était Cameraria, et l ’on distinguait trois formes de fruits. A ta
couleur blanche de la fleur, toujours mentionnée, on ne peut
douter de l’espèce. Je remarque aussi une figure, très mauvaise,
il est vrai, où la fleur manque, mais où le fruit est exactement
1. Tragus, Stirp., p. 285; Ruellias, De naiura stirpium, p. 498; Naudm,
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3 ! JbffiAAawâm, d’après È! Meyer, Geschichte der Botanik, 3, p. 60; Ibn
alten 'Ægyptens, p. 59; Pickering, Chronol. arrangement.
p. 137.
5. h-i-8, 1877, p. 17.
6. Rauwoif, Flora orient., p. 125.
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