n
l ’augmentation considérable
des Anonacees décrites, on ne pouvait citer aucun Anona et
meme aucune Anonacée à ovaires soudés qui fût originaire
d Asie. J admettais la probabilité que l ’espèce venait des Antilles
ou de la parbe voisine du continent américain: mais par
inattention j / t r ib iia i cette opinion à M. Brown, qui s’était
borne a revendiquer une origine américaine en général ^
« Depuis des faits de diverse nature ont confirmé cette maniéré
de voir.
« L Anona squamosa a été trouvé sauvage en Asie, avec fa p -
parence plutôt d une plante naturalisée; en Afrique, et surtout
aborigène. En
e / t , d après e D^ Royle ri cette, espèce a été naturalisée dans
plus ieu/ loc / ites de 1 Inde ; mais il ne f a vue, avec l ’apparence
d une plante sauvage, que sur les flancs de la montagne
ou est le fort de Adjeegurh, dans le Bundlecund, parmi des
pieds de Teck. Lorsqu’un arbre aussi remarquable, dans un pays
î?® bo/nistes, n’a été signalé que dans une
seule localité hors des cultures, il est bien probable qu’il n ’est
pas originaire du pays. Sir Joseph Hooker f a trouvé dans l ’île
de S a / ia g o , du Cap-Vert, formant des bois sur le sommet des collÎw
Samt-Dominique fe Gomme l ’A. squamosa
n est qu a l état de culture sur le continent voisin ri* que même
Thonning ri ni au Congo ri ni
dans la Senegambie , ni en Abyssinie ou en Egjmte, ce qui
introduction récente en Afrique; enfin, comme les
lies du Gap-Vert pnt perdu une grande partie de leurs forêts
primitives, je crois dans ce cas à une naturalisation par des
graines échappées de jardins. Les auteurs s ’accordent à dire
a la Jamaïque. On a pu autrefois négliger l’assertion
de Sfoane et de P. Brown mais elle est confirmée
p / Mac-Fadyen De Martius a trouvé l ’espèce dans les forêts
ae Para localité assurément d ’une nature primitive. Il dit
meme : « Sylvescentem m nemoribus paraënsibus inveni, » d’où
1 on peut croire que les arbres formaient à eux seuls une forêt.
Splitgerber l avait trouvée dans les forêts de Surinam, mais il
' 2 ri f f i - f f i p- du mém. tiré à part.
Brown fini Va f f i f f i v* fraduction allemande des oeuvres de
Q D ’ T 3. frPfr® alphabétiques. Royle, III. Himal., p. 60.
r Webb, dans Fl. Nigr., p. 97.
5. Ibid., p. 204. . ^
, 6. Thonning, Pl. Guin.
7 . / o w n , Conç-o, p. 6.
10. p Brown, Jam., p. 257.
IL M a c /a d j e n , Fl. Jam., p. 9.
i1l3'. ÎSÎÎpihut gerber, UNe' derl. Kruidk.2 ;A rPc- h1.,5 .i, p. 230.
i
:
dit an spontanea? Le nombre des localités dans cette partie de
l ’Amérique est assez significatif. Je n’ai pas besoin de rappeler
qu’aucun arbre, pour ainsi dire, vivant ailleurs que sur les côtes,
n’a été trouvé véritablement aborigène à la fois dans l’Asie,
l ’Afrique et l ’Amérique intertropicales fe L ’ensemble de mes recherches
rend un fait pareil infiniment peu probable, et, si un
arbre était assez robuste pour offrir une telle extension, il serait
excessivement commun dans tous les pays intertropicaux.
« D’ailleurs les arguments historiques et linguistiques se sont
aussi renforcés dans le sens de forigine américaine. Les détails
donnés par Rumphius ^ montrent que VAnona squamosa était
une plante nouvellement cultivée dans la plupart de îles de
l ’archipel Indien. Forster n’indique aucune Anonacée comme
cultivée dans les petites îles de la mer Pacifique fe Rbeede ** dit
VA. squamosa étranger au Malabar, mais transporté dans
l’Inde, d’abord par les Ghinois et les Arabes, ensuite par les
Portugais. H est certain qu’il est cultivé en Ghine et en Gochinchine
ri ainsi qu’aux Philippines r ima is depuis quelle époque?
G’est ce que nous ignorons. H est douteux que les Arabes le
cultivent fe Dans ITnde on le cultivait du temps de Roxburgh
qui n’avait pas vu fespèce spontanée, et qui ne mentionne
qu’un seul nom vulgaire de langue moderne (bengali), le nom
Ata, qui est déjà dans Rbeede. Plus tard, on a cru reconnaître
le nom Gunda-Gatra comme sanscrit ri mais le D*'Royle “
ayant consulté le célèbre Wilson, auteur du dictionnaire sanscrit,
sur fancienneté de ce nom, il répondit qu’il avait été
tiré du Sabda chanrika, compilation moderne comparativement.
Les noms de Ata, AH se trouvent dans Rbeede et Rumphius
‘ fe Voilà sans doute ce qui a servi de base à f argumenta-
1. A. de Candolle, Géogr. bot. raisonnée, cbap. X.
2. Rumphius, 1, p. 139.
3. Forster, Plantæ esculentæ.
4. Rbeede, Malab., I ll, p. 22.
5. Loureiro, Fl. coch., p. 427.
6. Blanco, Fl. Filip.
I. Cela dépend de l’opinion qu’on se formera sur \A. glabra, Forsk.
(A.asiatica B. Dun., Anon., p. 71 ; A. Forskalii, D C., Syst,. 1, p. 472), qui é tait
cultivé quelquefois dans íe s jardins de l’Egypte, lorsque lo r sk a l visita ce
pays, sous le nom de Keschta, c'est-à-dire lait coagulé. La rareté de sa culture
et le silence des anciens auteurs montrent que c ’était une introduction
moderne en Egypte. Ebn Baithar (trad. allem. de Sontheimer, 2 vol., 1840)
médecin arabe du xiii® siècle, ne parle d’aucune Anonacée et ne mentionne
pas de nom de Keschta. Je ne vois pas comment la description et la figure
de Forskal [Descr., p. 102, ic. tab. 15) diffèrent de VA. squamosa. L’é chantillon
de Coquebert, cité dans le Systema, concorde assez avec la planche
de Forskal; mais, comme il est en fleur et que la planche donne le fruit,
l ’identité ne peut être bien prouvée.
8. Roxburgh, Fl. Ind., ed . 1832, v . 2. p. 657
9 . Piddington Index, 6 p.
10. Royle, III. Him., p. 60.
I I . Rbeede et Rumphius, 1, p. 139.