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OU Ogla et Kouton Gomme il n’existe pas de nom sanscrit
pour cette espèce, ni pour les suivantes, je doute beaucoup de
l ’ancienneté de leur culture dans les montagnes de l ’Asie centrale.
Il est certain que les Grecs et les Romains ne connaissaient
pas les Fagopyrum. Ce nom grec a été fait par les botanistes
modernes, à cause de la ressemblance de forme de la graine avec
le fruit du Hêtre, de la même façon qu’on dit en allemand
Buchweitzen ^ et en italien Faggina.
Les langues européennes d’origine aryenne n’ont aucun nom
de cette plante indiquant une racine commune. Ainsi les Aryens
occidentaux ne connaissaient pas plus l ’espèce que les orientaux
de langue sanscrite, nouvel indice qu’elle n’existait pas autrefois
dans l’Asie centrale. Aujourd’hui encore, elle n’est probablement
pas connue dans le nord de la Perse et en Turquie, puisque les
flores ne la mentionnent pas fe Bosc a mis dans le Dictionnaire
d’agriculture qu’Olivier l ’avait vue sauvage en Perse, mais je ne
puis en trouver la preuve dans la relation imprimée de ce naturaliste.
L ’espèce est arrivée en Europe, au moyen âge, par la Tartarie
et la Bussie. La première mention de sa culture en Allemagne,
se trouve dans un registre du Mecklembourg, en 1436 ». Au
XVI« siècle, elle s ’est répandue vers le centre de l’Europe, et dans
les terrains pauvres, comme ceux de la Bretagne, elle a pris une
place importante. Reynier, ordinairement très exact, s ’était
figuré que le nom Sarrasin venait du celte ^ ; mais M. Le Gall m’a
écrit naguère que les noms bretons signifient simplement blé de
couleur noire [Fd-du) ou froment noir [Gwims-du). Il n’y a pas
de nom original dans les langues celtiques, ce qui nous paraît
naturel aujourd’hui que nous connaissons l ’origine de l’espèce
Quand la plante s’est introduite en Belgique, en France, et
qu’on l ’a connue même en Italie, c’est-à-dire au xvi® siècle, le
nom de Blé sarrasin ou Sarrasin a été communément adopté.
Les noms vulgaires sont quelquefois si ridicules, si légèrement
donnés, qu’on ne peut pas savoir, dans le cas actuel, si le nom
vient de la couleur de la graine, qui était celle attribuée aux
Sarrasins, ou de l’introduction, qu’on supposait peut-être venir
des Arabes ou des Maures. On ignorait alors que l’espèce n’est
pas du tout connue dans les pays au sud de la mer Méditerranée,
ni même en Syrie et en Perse. H est possible qu’on ait adopté
ridée d’une origine méridionale, à cause du nom Sarrasin,
»Y
1. Madden, Trans. o f Edinb. bot. Soc., 5, p. 118.
2. Le nom anglais Buckwheat et le nom français de quelques localités,
Buscail, viennent de l’allemand.
3. Boissier, Fl. orientalis; Buhse et Boissier, Pflanzen Transcaucasien.
4. Pritzel, Sitzungs bericht Naturforsch. freunde zu Berlin, 15 mai 1866.
5. Reynier, Economie des Celtes, p. 425.
6. J’ai discuté plus en détail les noms vulgaires dans la Géographie botanique
raisonnée, p. 953.
motivé par la couleur. L ’origine méridionale a été adinise jusqu à
r f i n d fs te c le dernier et même dans le siècle actuel ». Reynier
l’a combattue le premier, il y a plus de c / / a n t e mis.
Le Sarrasin s’échappe quelquefois des f e f eW X r c e f f i s !
spontané. Plus on avance vers son pays d origine, plus cela se
voit fréquemment, et il en résulte qu on aurait de la ^
déterminer la limite, comme plante spontanée sur Ire confins
de l’Europe et de l’Asie, dans THimalaya ou en Chine. Au Japon,
ces demi-naturalisations ne sont pas rares .
S a r r a s i n ou B l é n o i r d e T a r t a r i e . — Polygonum tata-
r'mim Linné. — Fagopyrum tataricum, Gærtner.
E n f e e n s ib l e an V ofd que le Sarrasin ordinaire mais don
nant un grain médiocre, on le cultive quelquefois en Europe et
“ As™ për exemple dans l’Himalaya «. C’est une culture peu
aëciëirie.fees auteÎrs des xvi« et xvii« siècles n’ont pae me'>
Donné la plante; c’ est Linné qni en a parlé, un des p remi/ s ,
comme originaire de Tartarie. Roxburgh et Hamilton ne 1 avaient
pas vue dans l’Inde septentrionale au commencement du siecle
L tu e l et ie ne la trouve pas indiquée en Chine et au Japon.
Elle’ est bien spontanée en Tartarie et en Siberie, jusqu en
Daourie »; mais les botanistes russes / l’ont pas trouvée plus a
l’ocf r\iiv pypTnnle dans la région du fleuve Amour ,
‘ t im m e c f e r p L u î e est arrivée par la Tartarie dans l ’Europe
orientale après le Sarrasin ordinaire, c est celui-ci qui port
dans nlusieurs langues slaves le nom de Tatrika, la ta r lîa o B
quëTuvieridrait mieux, vu l’origine, au Sarrasin de Tar-
»fefeemble que les peuples aryens ont dû f e f e r é “ ® ;
et cenendant on ne mentionne aucun nom dans les l a n / r e
rid oæ “ op™ unes. Jusqu’à présent on n’en a P®« trouve te
trace dans les restes des habitations lacustres en Suisse ou en
Savoie.
S a r r a s i n ém a r g ln é . — Polygonum emarginalum, Roth. -
" " S f t o i s i r r r i p l r ’d e fe r a r t n est cultivée dans les par-
lie rh lu të sT t oëentaïes du nord de l’Inde, sous le nom de Phariëu"
vëp o™ tlve qu’on l ’ait trouvée sauvage.
fflaïaé, p . 317; Madden, Tram. hot. Soc. m n b . . 5. p. H8.
7. Roth, Catalecta botanica, 1, p. 48.
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