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guebar, et de proche en proche au travers de l ’Afrique ou par
la navigation des Européens jusqu’à la côte occidentale. Ce
serait même assez récent, puisque Robert Brown {Bot. o f
Congo) et Thonning n’ont pas eu connaissance de l ’espèce en
Guinée fe
Pommier d’Acajou.
Cashew, des Anglais.
Anacardium occidentale, Linné.
Les assertions les plus fausses ont +té émises autrefois sur
l’origine de cet arbre fe et, malgré ce que j ’en ai dit en 1855 %
je les vois reproduites çà et là.
Le nom français de Pommier d’Acajou est aussi ridicule que
possible. 11 s ’agit d’un arbre de la famille des Térébintacées (soit
Anacardiacées), très différente des Rosacées et des Méliacées
auxquelles appartiennent les Pommiers et l’Acajou. La partie
que l ’on mange ressemble plus à une poire qu’à une pomme, et,
botaniquement parlant, ce n’est pas un fruit, mais le pédoncule
ou support du fruit, lequel ressemble à une grosse fève. Les
deux noms, français et anglais, dérivent d’un nom des indigènes
du Brésil, Acaju, Acajaiba, cité par d’anciens voyageurs fe
L ’espèce est certainement spontanée dans les forêts de l’Amérique
intertropicale et même dans une grande étendue de cette
région, par exemple au Brésil, à la Guyane, dans l ’isthme de
Panama et aux Antilles Le D'" Ernst ** la croit originaire
seulement de la contrée voisine du fleuve des Amazones, bien
qu’il la connaisse aussi de Cuba, Panama, l’Equateur et la Nouvelle
Grenade. Il se fonde sur ce que les auteurs espagnols du
temps de la conquête n’en ont pas parlé, preuve négative,
qu’il faut prendre pour une simple probabilité.
Bheede et Rumphius avaient aussi indiqué cet arbre dans
l’Asie méridionale. Le premier le dit commun au Malabar fe
L ’existence d’une même espèce tropicale arborescente en Asie
et en Amérique était si peu probable qu’on a soupçonné d’abord
quelque différence spécifique ou au moins de variété, qui ne
s’est pas confirmée. Divers arguments, historiques et linguistiques,
m’avaient démontré une origine étrangère à l ’Asie. D’ailleurs
Rumphius, toujours exact , parlait d ’une introduction
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1. Le Zizyphus alnjssinicus, Höchst., paraît une espèce différente.
2. Tnssa,c, Flore des Antilles, 3, p. 55 (où se trouve une exce llente figure,
pl. 13), dit que c ’est uue espèce des Indes orientales, aggravant ainsi
l ’erreur de Linné, qui l ’avait crue d’Amérique et d’Asie.
3. Géogx-aphie botanigue raisonnée, p. 873.
4. Piso et Marcgraf, Historia rerum naturalium Bxmsiliæ, 1648, p. 57.
5. Voir Piso et Marcgraf, l. c. ; Auhlet, Guyane, p. 392 ; Seeman, Botany
of the Herald, p. 106 ; Jacquin, Amériq., p. 124 ; Mac Fadyen, Pl. Jamaîc.,
p. 119 ; Grisebach, Fl. of bint. W. India, p. 176.
6. Ernst, dans Seemann, Journal ofbot., 1867, p. 273.
7. Rheede, Malabar, 3, pl. 54.
ancienne, par les Portugais, d’Amérique dans l ’archipel asiatique
fe Le nom malais qu’il cite, Cadju, est américain; celui
usité à Amboine signifiait fruit de Portugal ; celui de Macassar
était tiré d’une ressemblance avec le fruit du Jambosa. L ’espèce,
dit Bumphius, n’était pas très répandue dans les îles ;
Garcia ab Orto ne l’ avait pas trouvée à Goa en 155 0, mais
Acosta l’avait vue ensuite à Gouchin, et les Portugais favaient
multipliée dans l’Inde et l’Archipel indien. D’après Blume et
Miquel, l ’espèce est seulement cultivée à Ja v a . Rheede dit, il
est vrai, qu’elle abonde au Malabar (provenit ubique), mais il
cite un seul nom qui paraisse indien, Kapa-mava, et les autres
dérivent du nom américain. Piddington n’indique aucun nom
sanscrit. Enfin les botanistes anglo-indiens, après avoir hésité
sur l’origine, admettent aujourd’hui l ’importation d’Amérique
à une époque déjà ancienne. Ils ajoutent que l’espèce s’est naturalisée
dans les forêts de l’Inde anglaise fe
L ’indigénat en Afrique est encore plus cqnte s t/ le , et il est
aisé d’en montrer la fausseté. Loureiro ■* avait vu 1 espèce sur la
côte orientale de ce continent, mais il la supposait d’origine
américaine. Thonning ne l ’a pas vue en Guinée, et Brown ne
l’indiquait pas au Congo fe II e s t vrai que l’herbier de Kew a
reçu des échantillons de ce dernier p a / et des îles du golfe de
Guinée, mais M. Oliver parle de l ’espèce comme cultivée fe Un
arbre dont l ’habitation est vaste en Amérique, et qui s’est naturalisé
dans plusieurs régions de l’Inde depuis deux siècles, existerait
dans une grande étendue de l’Afrique intertropicale s’il
était indigène dans cette partie du monde.
M a n g u ie r . — Alangifera indica, Linné.
De la même famille que le Pommier d’Acajou, cet ai+re
donne cependant un véritable fruit, de la forme et de la couleur
à peu près de l ’abricot _ . i v* •
On ne peut douter qu’il ne soit originaire de 1 Asie méridionale
ou de l’archipel indien quand on voit la multitude des
variétés cultivées dans ces pays, la quantité des i /m s vulgaires
anciens, en particulier un nom sanscrit /, et 1 a b o t e a n / dans
les jardins du Bengale, de la péninsule indienne et de Geylan,
même à fépoque de Rbeede. Du côté de la Chine la / I tu r e en
était moins répandue, car Loureiro la mentionne seulement /
Gochinchine. D’après Bumphius fe elle avait été introduite, de
1. Rumphius, Herè. ATOÔom., 1, p. 177, 178.
2. Beddone, FZom sylvatica, t. 163 ; Hooker, Flora of brit. India, 2, p. 2 .
3. Loureiro, Fl. cochinch., p. 304.
4. Brown, Congo, p. 12 et 49.
5. Oliver, Flora of tropical Africa, 1, p. 443.
6 Voir la planche 4510 du Botanical magazine.
1. Roxburgh, Flora indica, ed. 2, vol. 2, p. 435; Piddington, Index.
8. Rumphius, Herb. Amboin., 1, p. 95.
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