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ans, qui sernblent alors d’une antiquité trop reculée Les tumuli
ou mounds de l ’Amérique septentrionale et les monuments de
anciens Mexicains et Péruviens ont fourni des documents sur les
plantes qu on cultivait dans cette partie du monde. Il s’agit alors
de temps moins anciens que celui des pyramides d’Egypte
Les dépôts des lacustres ou palafittes de Suisse ont donné
lieu a des mémoires tres importants, parmi lesquels il faut citer
en première ligne celui de Heer, mentionné tout à l ’heure Des
travaux an a lo p e s ont été faits sur les débris végétaux t rou v é
dans d autres lacs ou tourbières de Suisse, Savoie, Allemagne
^ Italie. Je les mentionnerai à l ’occasion de plusieurs esoèces
M. le p-- Gross a eu l ’obligeance de me communiquer des fruits
/ graines tires des palafittes du lac de Neuchatel, et mon col
legue le professeur Heer m’a favorisé, de quelques rSTsei^ne
ments recuei lis à Zurich depuis sa publicatfen 7 t S e ¡
dépôts appelés KjOkkenmôddings dans les pays Scandinaves
n ont fourni aucune trace de végétaux cultivés.
Les tufs du midi de la France contiennent des feuilles et autres
ebris de ÿa iite s qui ont été déterminés par MM. Martins
Planchón de Saporta et autres savants. Leur date n’est neut-
etre pas toujours plus ancienne que les premiers dépôt? des
lacustres, et il est possible qu’elle concorde avec celle d’anciens
monuments d’Egypte et d’anciens livres des Chinois L fm fes
couches minerales, dont les géologues s’occupent spécialement
appiennent deja beaucoup sur la succession des formes végétales
dans divers pays; mais il s’agit alors d’époques bien antérieures
a 1 agriculture, et ce serait un hasard singulier, et assuré^i^^en?
precieux, SI I on découvrait à l’époque tertiaire européenne une
espece actuellement cultivée. Gela n’est pas arrivé jiisquA présent,
d une maniere tout à fait certaine? quoique des espècL
non cultivées aient été reconnues dans des couches antérieures à
notre epoque glaciaire de l’hémisphère boréal. Du reste si l’on
ne parvient pas à en trouver, le? conséquences ne S n t n a ?
claires, attendu qu on pourra dire : telle plante est arrivée de
pui d une autre région, ou bien elfe avait jadis une forme difft"
Tente, qui n a pas permis de la reconnaître dans les fossiles.
§ 4. — Hisitoire.
■defeuîeu™: assertions
La plupart des anciens historiens ont confondu le fait de la
culture d’une espèce dans un pays avec celui de son habitation
antérieure, à l’état sauvage. On a dit communément, — même de
nos jours — d’une espèce cultivée en Amérique ou en Ghine
qu’elle habite l’Amérique ou la Ghine. Une erreur non moins
fréquente a été de croire une espèce originaire d’un pays, parce
qu’on l ’a reçue de là et non du pays véritablement de son origine.
Ainsi les Grecs et les Romains ont appelé pomme de Perse
la pêche, qu’ils avaient vue cultivée en Perse, qui n’y était probablement
pas sauvage et que j ’ai prouvée naguère être originaire
de Ghine. Ils ont appelé pomme de Garthage (Malum
punicum) la grenade, qui s ’était répandue progressivement dans-
les jardins, de Perse en Mauritanie. A plus forte raison, les
très anciens auteurs, tels que Bérose et Hérodote, ont pu se
tromper, malgré leur désir d’être exacts.
Nous verrons, à l’occasion du maïs, que des pièces historiques
entièrement forgées, peuvent tromper sur l ’origine d’une espèce.
C’est singulier, car pour un fait de culture il semble que personne
n’a intérêt à mentir. Heureusement les indices botaniques-
ou archéologiques aident à faire présumer les erreurs de cette
nature.
La principale difficulté — celle qui se présente ordinairement
pour les anciens historiens — est de traduire exactement les
noms des plantes qui, dans leurs livres, sont toujours des noms
vulgaires. Je parferai bientôt de la valeur de ces noms et des
ressources de la linguistique dans les questions qui nous occupent
; mais il faut indiquer auparavant quelles notions historiques
sont le plus utiles dans l ’étude des plantes cultivées.
L ’agriculture est sortie anciennement, du moins en ce qui
concerne les principales espèces, de trois grandes régions où
croissaient certaines plantes et qui n’avaient aucune communication
les unes avec les autres. Ce sont : la Ghine, le sud-ouest
de l ’Asie (lié avec l ’Egypte) et l’Amérique intertropicale. Je ne
veux pas dire qu’en Europe, en Afrique ou ailleurs des peuples
sauvages n’aient cultivé quelques espèces, à une époque reculée,
d’une manière locale, comme accessoires de la chasse ou
de la pêche ; mais les grandes civilisations, basées sur l ’agriculture,
ont commencé dans les trois régions que je viens d’indiquer.
Chose digne de remarque, dans l ’ancien monde, c’est sur
le bord des fleuves que les populations agricoles se sont surtout
constituées, tandis qu’en Amérique c’est sur les plateaux dn
Mexique et du Pérou. 11 faut peut-être l’attribuer à la situation
primitive des plantes bonnes à cultiver, car les rives du Missis-
sipi, de rOrénoque et de l ’Amazone ne sont pas plus malsaines
que celles des fleuves de l ’ancien monde.
Quelques mots sur chacune des trois régions.
L a Ghine avait depuis des milliers d’années une agriculture
et même une horticulture florissantes lorsqu’elle est entrée,
pour la première fois, en communication avec l’Asie occideni}
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