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294 P L A N T E S CU L T IV É E S POUR L EU R S G R A IN E S
une seule. Celle-ci serait le Locular. Rien ne prouve qu’il fût ha-
bituelleraent cultivé chez les Grecs et les Latins. Leurs descendants
ne l ’emploient pas aujourd’hui ».
I] n’a pas de nom sanscrit, ni même persan ou arabe. J ai
émis jadis l’hypothèse que le Kussemeth des Hébreux pourrait
se rapporter a cette plante, mais cela me parait maintenant
difficile à ‘soutenir.
Marschall Bieberstein^ avait indiqué le Tr. monococcum spontané,
au moins sous une forme p/ t iculiè re, en Grimée et dans
le Gaucase oriental. Aucun botaniste n’ a confirmé cette asser-
tion. Steven fe qui vivait en Grimée, déclare qu’il n’a jamais vu
l’espèce autrement que cultivée par les Tartares. D’un autre côté,
la plante que M. Balansa a récoltée, dans un état spontané,
près du mont Sipyle, en Anatolie, est le Tr. monococcum, d après
J . Gay », lequel assimile à cette forme le Triticum bæoticum,
Boissier, spontané dans la plainne de Béotie ^ et en Servie ®. _
En admettant ces faits, le Triticum monococcum serait originaire
de Servie, Grèce et Asie Mineure, et, comme on n est pas.
parvenu à le croiser avec les autres Epeautres ou les froments,
on a raison de l ’appeler une espèce, dans le sensdinnéen.
Quant à la séparation des froments à grains libres et des Epeautres,
elle serait antérieure aux données historiques et peut-être
aux commencements de toute agriculture. Les froments se
seraient montrés les premiers, en Asie ; les Epeautres ensuite,
plutôt dans l’Europe orientale et l’Anatolie. Enfin, parmi les
Epeautres, le Tr. monococcum serait la forme la plus ancienne,
dont les autres se seraient éloignées, à la suite de plusieurs
milliers d’années de culture et de .sélection.
Org e à- d e u x r a n g s . — Hordeum distichon, Linné.
Les Orges sont au nombre des plus anciennes plantes cultivées.
Gomme elles ont à peu près la même manière de vivre et les
mêmes emplois, il ne faut pas s’attendre à trouver chez les ai\-
teurs de l’antiquité et dans les langues vulgaires la précision
qui permet de reconnaître les espèces admises par les botanistes.
Dans beaucoup de cas, le nom Orge a été pris dans un sens vague
1 . Heldreich, Nutzpflanzen cl. Grichentands.
2 . M. Bieherstein, FZora tauro-caucasica, vol. 1, p. 85.
3 . Steven, Verzeichniss taur. Halbinseln Pflanzen, p. 354.
4. Bull. Soc. bol. de France, 1860, p. 3 0 ,
5 . Boissier, Diagnoses, s é r ie l , vol. 2 , fasc. 13, p . 6 9 .
6. Balansa, 1854, n. 137, dans VHerbier Boissier, où l’on voit aussi un
échantillon trouvé dans les champs en Servie et une variété a harhes
brunes envoyée par M. Pancic, croissant dans les prés de Servie. Le meme
botaniste de Belgrade vient de m'envoyer des échantillons spontanés de
Servie que je ne saurais distinguer du Tr. monococcunn 11 me certilie
qu’on ue cultive pas celui-ci en Servie. M. Bentham m’écrit que le Tr .
hæoticum, dont il a vu plusieurs échantillons d’Asie Mineure, est, selon lui,
la monococcum.
ORGE A DEUX RANGS
ou tenérinue. C’est une difficulté dontnous devons tenir compte.
Par exemple, les expressions de l'Ancien Testament, de Berose,
f e Mofee de Chorène" Pausanias, Mareo Polo, et pU* ùecemmen
d’Olivier, qui indiquent . l ’orge spontanée ou
ou tel pays, ne prouvent rien, parce qu on P f
espèce il s’agit. Même obscurité pour la Chine Ç,® ® ^0 ,
schneider» dit que, d’après un ouvrage publie en U n /O de
notre ère les Ghinois cultivaient une « Orge », mais il n explique
nas laquelle. A l’extrémité occidentale de 1 ancien monde
les Guanches cultivaient aussi de l ’Orge dont on connaît le nom,
^^L’t?r?e à deux rangs, sous sa forme ordinaire dans laquelle
les graîns sont couverts à maturité, a été trouvée sauvage dans
f i l e occidentale, savoir : dans l ’Arabie Pétrée fe autour du
mont Sinaï fe sur les ruines de P e r s /o l i s , P’’
nienne fe entre Lenkoran et Baku, dans le desert de Ghirvan /
Awhasie également an midi du Gaucase et en Turremanie .
Aucun auteur ne l ’indique en Grimée, en Grèce, en Egypte ou
à l ’orient de la Perse. Willdenow ® findique a Samara, d / ® 1®
sud-est de la Bussie ; ce que les auteurs plus
ment pas. L a patrie actuelle est donc de la mei Bouge au Gau
‘ ’T a t i r i c f e a r o S f l T e u x rangs devait être une des formes
cultivées par les peuples sémitiques et touramens. Cependant on
ne l’a pas trouvée dans les monuments d Egyp . „ „ „ fe e
les Aryas ont dû la connaître, mais je n en vois pas de preuve
/lans les noms vulgaires ou dans 1 histoire. + ^ rir»
Théophraste » parle de l’Orge à deux rangs Ces lacustres de
la Suisse orientale la cultivaient avant de posséder des métaux ,
mais TOrge à six rangs était plus « ^ n iu i ie chez e u ^ ¿¡.(ichon
T 1 race dans laquelle le grain est nu a matuiite {II. disticnon
nudum, Linné), qu’on appelle en français d® ¿ é
noms ¿bsurdes. Orge à café, 0 . du Pérou, etc., n a jamais
X t T Z Z n t a i l [Hordeum Zeocnton, Linné) me parait une
forme feltivée de l’O rfe à deux rangs. On ne la connaît pas a 1 état
I Rppt.i^chneider, On the s tud y e t c , , p . 8. ^ ^
2 ' Herbier Boissier, échantillon bien p ig
3 . Figari et de Notaris, ^ o n t 'je possède nn
4 . Plante très maigre, recueillie P /K o t e c h y n
échantillon. M. Boissier l a determinee ^ échantillons vus aussi
5 . C . -A . Meyer, Verzeichniss, p. 26, ci après ues
par Ledebour, F l. ross., 4 , p. 3 2 7 .
6. Ledebour, L e . r ^ q n
7 . Regel, Descr. plant, nov., 1881, tasc. 8, p. 37.
8. Willdenow, Sp. plant., 1, p. 473.
-13; Messicommer. Flora lot. 7.ei.
iung, 1869, p. 3 2 0 .
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