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 364 OBSERVATIONS  GENERALES 
 les  lacustres  suisses.  Dans  la  nature,  les  espèces  vivaces  constituent  
 à peu  près  40 0/0  des Phanérogames  ». 
 A  et D  renferment  20  espèces  ligneuses,  sur  49,  soit  près  de  
 41  0/0.  Dans  l’ensemble  des  Phanérogames,  elles  entrent  pour  
 environ  43  0/0. 
 •  Ainsi,  les  premiers  cultivateurs  ont  employé  surtout  des  
 plantes  annuelles  ou bisannuelles,  un  peu  moins  de  plantes  ligneuses, 
   et  beaucoup  moins  encore  d’espèces  vivaces.  Ges  différences  
 doivent  tenir  à  la  facilité  des  cultures,  combinée  avec  
 la  proportion '  d’espèces  évidemment  utiles  de  chacune  des  
 divisions. 
 Les  espèces  de  l ’ancien  monde  marquées  B  sont  cultivées  
 depuis  plus  de  2000  ans, mais  quelques-unes appartiennent peut-  
 être  à  la  catégorie  A  sans  qu’on  le  sache.  Les  américaines marquées  
 E  étaient  cultivées  avant  Christophe Colomb,  depuis peut-  
 être  plus  de  2000  ans.  Beaucoup  d’autres  espèces  marquées  
 d’un(?)  dans  les  tableaux  datent  probablement  aussi  d’une  époque  
 ancienne;  mais,  comme  elles  existent  surtout  dans  des pays  
 sans  littérature  et  sans  aucun  document  archéologique,  on  
 ignore  leur  histoire.  Il  est  inutile  d’insister  sur  des  c a té / r ie s   
 aussi  douteuses;  au  contraire,  les  plantes  qu’on  sait  avoir  été  
 cultivées  dans  l ’ancien monde  depuis  moins  de  2000  ans,  ou  en  
 Amérique  depuis  l ’époque  de  la  découverte,  méritent  d’être  
 comparées  avec  les  plantes  très  anciennement  cultivées. 
 Ges  espèces,  de  culture  moderne,  s’élèvent  à  61  de  l ’ancien  
 monde,  marquées  G,  et 6  d’Amérique,  marquées  F ;   en  tout  67. 
 Classées  selon  leur  durée,  elles  comptent  37  0/0  annuelles,  
 7  à  8  0/0  bisannuelles,  33  0/0  vivaces  et  22  à  23  0/0  ligneuses. 
 La  proportion  des  annuelles  ou  bisannuelles  est  encore  ici  
 plus  forte  que  pour  l ’ensemble  des  végétaux,  mais  elle  est  
 moins  grande  que  parmi  les  espèces  de  culture  très  ancienne.  
 Les  proportions  de  plantes  vivaces  ou  ligneuses  sont  moindres  
 que  dans  le  règne  végétal tout  entier, mais elles sont plus élevées  
 que  parmi  les espèces A,  de  culture  très  ancienne. 
 Les  plantes  cultivées  depuis  moins  de  deux  mille  ans  sont  
 surtout  des  fourrages  artificiels,  que  les  anciens  connaissaient  à  
 peine;  ensuite  quelques  bulbes,  légumes,  plantes  officin/es  
 (Ginchonas),  plantes  à  fruits  comestibles,  ou  à  graines nutritives  
 (Sarrasins),  ou  aromatiques  (Caféier), etc.  Les  hommes  n’ont pas  
 découvert  depuis  2000 ans  et  cultivé  une  seule  espèce  qui  puisse  
 rivaliser  avec  le  Maïs,  le  Riz,  la  Batate,  la  Pomme  de  terre,  
 l’Arbre  à  pain,  le Dattier,  les  Céréales,  les  Millets,  les  Sorghos,  
 le  Bananier,  le  Soja.  Celles-ci  remontent  à  trois,  quatre  ou  
 cinq mille  ans,  peut-être  même,  dans  certains  cas,  à  six  mille 
 1.  Les proportions  que  j ’indique pour  l’ensemble  des  Phanérogames  ront  
 basées  sur  un  calcul approximatif,  fait au moyeu  des  deux cents premières  
 •âges  du Nomenclátor  de  Steiidel.  Elles  sont  justifiées  par  la  comparaison  
 æ  quelques  flores. 
 OBSERVATIONS  GÉNÉRALES 365 
 ans. Pendant  la  durée de la  civilisation  gréco-romaine  et  depuis,  
 les  espèces  mises  en  culture  répondent  presque  toutes  à  des  
 besoins  plus  variés  ou  plus  raffinés. Il  s ’est  fait  aussi  un  grand  
 travail d’extension des  espèces  anciennes  d’un  pays  à  l ’autre,  et  
 en  même  temps  de  sélection  de  variétés  meilleures  survenues  
 dans  chaque  espèce. 
 Les  introductions  depuis  deux  mille  ans  ont  eu  lieu  d’une  
 façon  très  irrégulière  et  intermittente.  Je   ne  pourrais  pas  citer  
 une  seule  espèce mise  en  culture  depuis  cette  date  par  les  Ghinois, 
   ces grands  cultivateurs des  temps  anciens.  Les  peuples  de  
 l’Asie méridionaleou  occidentale  ont  innové,  dans  une  certaine  
 mesure,  en  cultivant  les  Sarrasins,  plusieurs  Gucurbitacées,  
 quelques  Allium,  etc.  En  Europe,  les  Romains,  et,  dans  le  
 moyen  âge,  divers  peuples,  ont  introduit  la  culture  de  certains  
 légumes  ou  fruits  et  celle  de  plusieurs  fourrages.  En  Afrique,  
 un petit nombre de cultures ont commencé alors, isolément. Lorsque  
 les  voyages  de  Yasco  de  Gama  et  Christophe  Colomb  sont  
 survenus,  l ’effet  produit  a  été  une  diffusion  rapide  des  espèces  
 déjà  cultivées  dans  l ’un  ou  l ’autre  hémisphère.  Les  transports  
 ont  continué  pendant  trois  siècles,  sans  qu’on  se  soit  occupé  
 sérieusement de  cultures  nouvelles.  Dans  les  deux  ou  trois  cents  
 ans  qui ont précédé la découverte de l’Amérique  et  les  deux cents  
 qui  ont  suivi,  le  nombre  des  espèces  cultivées  est  resté  presque  
 complètement stationnaire. Les Fraisiers d’Amérique, le Diospyros  
 virginiana,  le  Sea-Kale  [Crambe  maritima)  et  le  Tetragonia  ex-  
 pansa,  introduits  dans  le  xviii®  siècle,  n’ont  guère  eu  d’importance. 
   Il  faut  arriver  au milieu  du  siècle  actuel  pour  constater  
 de  nouvelles  cultures  de  quelque  valeur  au  point  de  vue  utilitaire. 
   Je   rappellerai  VEucalyptus  globulus  d’Australie  et  les  
 Cinchonas  de  FAmérique méridionale. 
 Le  mode  d’introduction  de  ces  dernières  espèces  montre  le  
 changement énorme qui  s ’est  fait  dans  les moyens  de  transport.  
 Précédemment,  la  culture d’une  plante commençait dans le  pays  
 où  elle  existait,  tandis  que  l ’Eucalyptus  d’Australie  a  été  planté  
 et  semé d’abord en Algérie,  et  les  Ginchonas  d’Amérique,  dans  
 l’Asie méridionale.  Jusqu’à  Fépoque  actuelle,  les jardins  botanique  
 ou  d’amateurs  avaient  répandu  des  espèces  déjà  cultivées  
 quelque  part.  Maintenant  ils  introduisent  des  cultures  absolument  
 nouvelles.  Le  jardin  royal  de  Kew  se  distingue  sous  ce  
 rapport,  et  d’autres  jardins  botaniques  ondes  sociétés  d’acclimatation, 
   en  Angleterre  et  ailleurs,  font  des  tentatives  analogues. 
   Il  est probable  que  les  pays  tropicaux  en  profiteront  lar gement  
 d’ici  à  un  siècle.  Les  autres  y  trouveront  aussi  leur  
 avantage,  vu  les  facilités  croissantes  pour  le  transport  des  
 denrées. 
 Lorsqu’une  espèce  a été  répandue dans  les cultures,  il  est rare,  
 et  peut-être  même  sans  exemple,  qu’on  l’abandonne  complètement. 
   Elle  continue  plutôt  d’être  cultivée  çà  et  là  dans  des 
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