nom sanscrit, Chaya-pula », mais les Ghinois n’ont reçu la
plante qu’au x® siècle de l ’ère chrétienne. Ils la nomment S i km ,
qui veut dire melon de l ’ouest fe
La Pastèque étant annuelle mûrit, au delà des tropiques, dans
les pays où l’été est suffisamment chaud. Les Grecs modernes la
cultivent beaucoup et la nomment Carpousea ou Carpousia fe
mds on ne trouve pas ce mot dans les auteurs de l ’antiquité, ni
même dans le grec de la décadence et du moyen âge G’est un
mot commun avec le Karpus des Turcs de Gonstantinople fe qui se
trouve aussi en russe sous la forme de Arhus ® et en bengali et
hindoustani sous celle de Tarbuj, Turbouz fe Un autre nom de
Gonstantinople, cité par Forskal, Chimonico, se trouve en albanais,
Chimico fe L ’absence d’un ancien nom grec qu’on puisse
attribuer avec sûreté à l ’espèce fait présumer qu’elle s’est introduite
dans le monde gréco-romain à peu près au commencement
de Père chrétienne. Le poème Copa, attribué à Virgile et Pline,
en a peut-être parlé (livre 19, cap. 5), comme le présume Naudin,
mais c ’est douteux.
Les Européens ont transporté le Melon d’eau en Amérique,
où maintenant on le cultive du Chili jusqu’aux Etats-Unis. Le
Jacé des Brésiliens, figuré dans Pison et Marcgraf, est évidemment
introduit, car le premier de ces auteurs dit la plante cultivée
et quasi naturalisée
*
C o n c om b r e . — Cucumis sativus, Linné.
Malgré la différence bien visible du Melon et du Concombre,
ou Cornichon, qui appartiennent tous deux au genre Cucumis,
les cultivateurs supposent que des croisements de ces espèces
peuvent avoir lieu et nuisent quelquefois aux qualités du Melon.
.VI. Naudin “ s’est assuré par expérience que cette fécondation
n’est pas possible, et il a montré ainsi que la distinction des
deux espèces est bien fondée.
Le pays d’origine du Cucumis sativus était réputé inconnu par
Linné et de Lamarck. En 1805, Willdenow “ a prétendu que
c’était la Tartarie et l’Inde, sans en fournir aucune preuve. Les
botanistes subséquents n ’ont pas confirmé cette indication.
1. Piddington, Index.
2. Bretschneider, Studij and value, etc., p. 17.
3. Heidreich, Pflanzen d. atiischen Ebene, p . Nutzpflanzen Ginechen-
land's, p. 50. > © > n
4. Langkavei, Botanik der spateren Ginechen.
5. Forskai, Flora ægypto-arabica, part. 1, p. 34.
6. Nemnich, PolygÎ. Lexicon, 1, p. 1309.
7. Piddington, /ncZeæ; Pickering, Chronological ax'rangement, p. 72.
8. Heidreich, Nutzpflanzen, p. 50.
ffi « Sativa planta et tractu temporis quasi nativa facta. » (Piso, éd.
1658, p. 233.)
10. Naudin, dans Axin. sc. nat., série 4, vol, 11, p. 31.
11. Willdenow, Species, 4, p. 615.
Lorsque j ’ai examiné la question, en 1855, on n’avait trouvé l’espèce
sauvage nulle part. D’après divers motifs, tirés de son
ancienne culture en Asie et en Europe, et surtout de l’existence
d’un nom sanscrit, Soukasa », je disais : « La patrie est probablement
le nord-ouest de l’Inde, par exemple le Caboul ou quelque
pays adjacent. Tout fait présumer qu’on la découvrira un
jour dans ces régions encore mal connues. »
G’est bien ce qui s ’est réalisé, si l ’on admet, avec les auteurs
actuels les mieux informés, que le Cucumis Hardwickii,^ Royle
rentre dans les formes du Cucumis sativus. On peut voir dans
l ’ouvrage intitulé Illustrations o f Himalayan plants de Royle,
p. 220, pl. 47, une figure coloriée de ce Concombre récolté au
pied des monts Dimalaya. Les tiges, feuilles et fleurs sont tout
à fait celles du C. sativus. Le fruit, ellipsoïde et lisse, aune saveur
amère ; mais dans le Concombre cultivé il y a des formes analogues,
et l ’on sait que dans d’autres espèces de la famille, p /
exemple dans la Pastèque, la pulpe est douce ou amère. Sir
Joseph Dooker, après avoir décrit la variété remarquable de
Concombre dite de Sikkim fe ajoute que la forme Hardwickn,
spontanée de Kumaon à Sikkim, et dont il a recueilli des échantillons,
ne diffère pas plus des plantes cultivées que certaines
variétés de celles-ci ne diffèrent les unes des autres, et M. Go-
gniaux, après avoir vu les plantes de l’herbier de Kew, adopte
cette opinion fe . . . -n -,
Le Concombre, cultivé depuis au moins trois mille ans dans
l’Inde a été introduit en Ghine seulement au deuxième siècle
avant Jésus-Ghrist, lors du retour de Ghang-Kien, envoyé en
Bactriane fe Du côté occidental, la propagation de l ’espèce a
marché plus vite. Les anciens Grecs cultivaient le Concombre
sous le nom de Sikuos fe qui est resté dans la langue moderne,
sous la forme de Sikua. Les Grecs actuels disent auQ?>\ Aggouria,
d’une ancienne racine des langues aryennes, appliquée quelqu/
fois à la Pasteque, et qui se retrouve pour le Concombre dans le
bohème Agurka, l’allemand Gurke, etc. Les Albanais (Pélasges?)
ont un tout autre nom, Kratsavets ®, qu’on reconnaît dans le
slave Krastavak. Les Latins appelaient le Concombre Cucumis.
Ges noms divers montrent l ’ancienneté de l ’espèce en E / o p /
Je citerai même un nom esthonien, Uggurits.,^ Ukkurits., Unts^ .
Il ne semble pas finnois, mais plutôt emprunté à la même racine
aryenne que Aggouria. Si le Concombre était parvenu en Europe
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1. Piddington, Index.
2. Botanical magazine, pl. 6206. m, - o /qq
3 Cogniaux, dans de Candolle, Monogr. Phaner., 3, p. 499.
4*. Bretschneider, lettres des 23 et 26 août 188L
5. Theophrastes, Hist., i. 7, c., 4; Lenz, Botanik der alten Griechen und
Roemer, p. 492. . r, ■ , , kg
6 De Heldreich, Nutzpflanzen Griechenlands, p. 50.
7'. Nemnich, Polygl. Lexicon, 1, p. 1306.