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156 PLANTES CULTIVÉES POUR LEURS FRUITS
Font reçue au commencement de notre ère, et que ces derniers
l ’ont portée en Barbarie et en Espagne, où elle s’est naturalisée
partiellement, d’une manière souvent douteuse, à la suite des;
cultures.
Ju ju b ie r Lotus. — Zizyphus Lotus, Desfontaines.
Le fruit de ce Jujubier ne mérite pas d’attirer l ’attention, si
ce n’est au point de vue historique. C’était, dit-on, la nourriture
des Lotophages, peuple de la côte de Lybie, dont Homère et
Hérodote ‘ ont parlé avec plus ou moins d’exactitude. H fallait
qu’on fût bien pauvre ou bien sobre dans cette contrée, car une
baie de la grosseur d’une petite cerise, fade ou médiocrement
sucrée, ne contenterait pas des hommes ordinaires.
Rien ne prouve que les Lotophages eussent l’habitude de cultiver
ce petit arbre ou arbuste. Ils en recueillaient sans doute
les fruits dans la campagne, car l ’espèce est assez commune
dans l ’Afrique septentrionale. Une édition de Théophraste porte
cependant qu’il y avait des Lotos sans noyaux, ce qui suppose
une culture On les plantait dans les jardins, comme cela se
fait encore de nos jours en Egypte mais il ne semble pas que
l ’usage en ait été fréquent, même chez les anciens.
Du reste, il a été émis des opinions très différentes sur le
Lotos des Lotophages et il ne faut pas insister sur un point
aussi obscur, où l ’imagination d’un poète et l’ignorance populaire
ont pu Jouer un grand rôle.
Le Jujubier Lotus est sauvage maintenant, dans les localités
arides, depuis l ’Egypte jusqu’au Maroc, dans le midi de l ’Espagne,
àTerracine et autour de Palerme fe Dans ces localilés italiennes
isolées, c’est le résultat probablement de cultures.
Jujubier de l ’Inde -— Zizyphus Jujuba, Lamarck. — Ber.,
des Hindous et Anglo-Indiens. — Masson, à l ’île Maurice.
Ce Jujubier est cultivé plus au midi que le commun, mais
dans une étendue de pays non moins grande. Le fruit ressemble
tantôt à une cerise avant maturité, tantôt à une olive, comme
on peut le voir dans la planche publiée par Bouton dans
Hooker, Jou rn a l o f botany, 1, pl. 140. Le nombre des variétés
1. Odyssée, 1. 1, v. 8 4 ; Hérodote, I. 4, p. 177; traduits dans Leuz,
Botanik der Alten, p. 653.
2. Théophraste, Hist., 1. 4, c. 4, éd. de 1644. L’édition de 1613 ne contient
pas les mots relatifs à ce détail.
3. Schweinfurth et Ascherson, Beitr., zur Flora /Ethiopiens, p. 263.
4. Voir l ’article sur le Caroubier.
5. De sfontaines, Fl. allant., 1, p. 200; Munby, Oatal. Alger., ed. 2, p. 9;
Bail, Spicil. Fl. Max'oc., p. 301 ; Willkomm et Lange, Prodr. fl. hisp., 3,.
p. 481 ; Bertoloni, Fl. ital., 2, p. 664.
6. Ce nom, peu usité, est déjà dans Bauhin, sous la forme de Jujuba
indica.
JUJUBIER DE L’INDE 157
Maroc et même au Sénégal, en bumee q/idub
se voit également à l’île Maurice, mais il ne parait pas qu on
l ’ait introduite jusqu’à présent en Amérique, si ce n est au Brésil,
d’après un échantillon de mon herbier'. Le fruit est préférable
à la iuiube ordinaire, d’après ce que disent les auteurs.
Quelle était l’habitation de l’espèce avant toute culture? Ce
n’ est pas aisé à savoir, parce que les noyaux se sement facilement
et naturalisent la plante hors des lardms .
Si nous nous laissons guider par la fréquence a 1 état sauva2;
e, il semble que le pays des Burmans et 1 Inde anglaise
seraient la patrie ancienne. Je possède dans mon herbier plu-
• ___ ___ lYiiir Wnllip.h dans le rovaume burpays,
autour üA v a ei ue jriumc .
comme spontanée dans les forêts de l’ Inde anglaise, mais Brandis
l ’a trouvée seulement dans des localités de ce genre ou il y avait
eu des établissements d’indigènes fe Avant ces auteurs, dans le
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A Tappui de cette origine maieiine, u idut
tance de trois noms sanscrits et de onze autres noms dans les
langues indiennes modernes fe p a ,.
Ltetrodnction à Amboine, dans la partie orientale de l Ai-
chipel, était récente lorsque Bumphius y séjournait , et il dit
lui-même que Tespèce est indienne. Peut-etre etait-elle a n / e i /
nement à Sumatra et dans d’autres îles rapprochées de la
péninsule malaise. Les anciens auteurs chinois n en ont pas
parlé • du moins Bretschneider ne Ta pas connu. L extension et
les naturalisations au midi et à Test du continent indien paraissent
donc peu anciennes. ^ A
En Arabie et en Egypte, l’introduction doit etre encore plus
récente. Non seulement on ne connaît aucun nom ancien, mais
Forskal, il y a cent ans, et Delile, au commencement du siecle
actuel, n’ont pas vu l’espèce, dont Schweinfurth a parle recem-
ment comme cultivée. Elle doit s’être répandue d Asie a Zan-
1 Sir J. Hooker, Flora of brit. India, 1, p. 632 ; Brandis, Forest flora of
India, 1, p. 87; Bentham, Fl. ausùril., 1, p. 412 ; Boissier, Fl. oi lent., 2, p. 13,
Oliver, Fl. of tropical Africa, 1, p. 379.
2. Venant de Alartius, n" 1070, du Oabo fno. r / ^
3. Bouton, l. c. ; Baker, Fl. of Mauritius, p. 61 ; Brandis, l. c.
k Knrz Forest flora of Burina.^ 1, p. 266. ^ i o -i.
s' S d o n e , Forest flora of India, 1, pl. 149 (représentant le fruit sau -
vage, plus petit que le cultivé) ; Brandis, l. c.
6. Rbeede, 4, pl. 141.
7. Piddington, Index.
8. Rumphius, Amb., 2, pl. 36.
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