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lement, au lieu de dire qu’on ferait peut-être bien de réunir les
deux espèces, je les vois actuellement distinctes et me contente
de présumer une descendance, que du reste on ne pourra
pas facilement démontrer.
Pruniers cultivés.
Pline parle de l ’immense quantité de prunes qu’on connaissait
à son époque. « Ingens turba prunorum fe » Aujourd’hui, les horticulteurs
en comptent plus de trois cents. Quelques botanistes
ont essayé de les rapporter à des espèces sauvages distinctes,
mais ils ne sont pas toujours d’accord, et surtout, d’après les
noms spécifiques, ils semblent avoir des idées très différentes.
La diversité roule sur deux points : tantôt sur la descendance
probable de telle ou telle forme cultivée, et tantôt sur la distinction
des formes spontanées en espèces ou variétés.
Je n’ai pas la prétention de classer les innombrables formes
cultivées, et je crois ce travail assez mutile au point de vue des
questions d’origine géographique, car les différences existent
surtout dans la forme, la grosseur, la couleur et le goût du
fruit, c’est-à-dire dans des caractères que les horticulteurs ont
eu intérêt à propager quand ils se sont présentés et même à créer
autant qu’ils ont pu le faire. Mieux vaut s’attacher aux distinctions
des formes observées dans fétat spontané, surtout à celles
dont les hommes ne tirent aucun avantage et qui sont restées
probablement ce qu’elles étaient avant qu’il y eût des jardins.
G’est depuis une trentaine d’années seulement que les botanistes
ont donné des caractères vraiment comparatifs pour les
trois espèces ou races qui existent dans la nature fe On peut les
résumer de la manière suivante : ^■Ü^— ■HhB.I .1 .
Prunus domestica, Linné; arbre ou arbuste élevé, non é p in e u x ; jeu n e s
rameaux glabres ; fleurs naissant en même temps que les feuilles , à pédi-
eelles ordinairement pube se ents ; fruit penché, oblong, d’une saveur
douce.
Pncnus insititia, Linné ; arbre on arbuste élevé, non épineux ; jeu ne s
rameaux pubeseents v e lou té s ; fleurs nais sant en même temps q u e les
feuilles, à pédicelles finement pubeseents ou glabres ; fruit p e n c h é , g lo buleux
ou légè rement ellipsoïde, d’une saveur douce.
Prunus spinosa, Linné; arbuste très épineux, à rameaux étalés à an g le
droit; jeu ne s rameaux p u b e s e en t s ; fleurs épanouies avant la n a is sa n c e
des feuilles ; pédicelles glabres ; fruit dressé, g lob u leu x , de saveur
acerbe.
Evidemment, cette troisième forme, si commune dans nos
haies, s ’éloigne des deux autres. Aussi, à moins de vouloir
interpréter, par hypothèse, ce qui a pu arriver avant toute ob-
1. Pline, Hist , 1. io, c. 13.
2. Koch Synopsis fl. germ., ed. 2, p. 228 ; Cosson et Germain, Flore des
environs de Paris, 1, p. 16.5.
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servation, il me paraît impossible de considérer les trois formes
comme constituant une seule espèce, à moins qu’on ne montre
des transitions de l ’une à l’autre dans les organes que la culture
n’a pas altérés, ce qu’on n’a pas fait jusqu’à présent. Tout au
plus peut-on admettre la fusion des deux premières catégories.
Les deux formes à fruit naturellement doux se présentaient dans
quelques pays. Elles ont dû tenter les cultivateurs, plus que le
Prunus spinosa, dont le fruit est acerbe. G est donc à elles qu il
faut s’efforcer de rapporter les Pruniers cultivés.
Je vais en parler, pour plus de clarté, comme de deux espèces '.
Prunier domestique. — Prunus domestica, Linné. — Zw e iehen
des Allemands.
Plusieurs botanistes ’ font trouvé, à fétat sauvage, dans toute
PAnatolie, la région au midi du Gaucase et la Perse septentrionale,
par exemple autour du mont Elbrouz.
Je ne connais pas de preuve pour les localités du Gachemir,
du pays des Kirghis et de Ghine, dont il est question dans quelques
flores. L ’espèce en est souvent douteuse, et il s)agit plutôt
du Prunus insititia; dans d’autres cas, c’est la qualité de plante
spontanée, ancienne, qui est incertaine, car évidemment des
noyaux ont été dispersés à la suite des cultures. L a patrie ne
paraît pas s’étendre jusqu’au Liban, quoique les prunes cultivées
à Damas aient une réputation qui remonte au temps de
Pline. On croit que Dioscoride =* a désigné cette espèce sous le
nom de Coccumelea de S y r ie , croissant à Damas. Karl Koch
raconte que des marchands des confins de la Ghine lui ont
affirmé la fréquence de fespèce dans les forêts de la partie occidentale
de l’empire. Les Ghinois cultivent, il est vrai, divers
Pruniers depuis un temps immémorial, mais on ne les connaît
pas assez pour en juger, et l’on ignore s’ils sont vraiment indigènes.
Aucun de nos Pruniers n’ayant été trouvé sauvage au
Japon ou dans la région du fleuve Amur, il est assez probable
que les espèces vues en Ghine sont différentes des nôtres. Gela
paraît aussi résulter de ce que dit Bretschneider fe
L ’indigénat du P r . domestica est très douteux pour l ’Europe.
Dans les pays du Midi, où il est mentionné, on le voit surtout
dans les haies, près des habitations, avec les apparences d’un
arbre à peine naturalisé, maintenu çà et là par un apport incessant
de noyaux hors des plantations. Les auteurs qui ont vu
l ’espèce en Orient n’hésitent pas à dire qu’elle est subspontanée.
1. Hudson, Flora anglica (1778), p. 212, les réunit sous le nom de Prunus
■communis. . . • , . esn t/
2. Ledebour, Fl. ross., 2, p. 3 ; Boissier, Fl. orient, 2, p. 632 , K Kocli,
Dendrologie, 1, p. 94 ; Roissier et Ruhse, Aufzæhl Transcaucas., p. oU.
3. Dioscorides, t c., 174 ; Fraas, Fl. class., p. 69.
4. Bretschneider, On the study, etc., p. 10.
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