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 q u ’en  Suède  et  dans les îles  britanniques  plus  qu’en Hollande  
 •où  l’on  ne  soupçonne pas  nne  origine  étrangère  ’ 
 Les  noms  de  l’espèce  confirment  une  habitation  primitive  à  
 l ’est  plutôt  qu’à  l’ouest  de  l ’Europe;  ainsi  le  nom  C h r e n ,   en  
 russe  fe  se  retrouve  dans  toutes  les  langues  slaves  :  K r e n a i   en  
 lithuanien,  C h r e n   en  illyrien  fe  etc.  Il  s’est  introduit  dans  quelques  
 dialectes  allemands,  par  exemple  autour  de  Yienne  ou  
 bien  il  a  persisté  dans  ce  pays,  malgré  la  superposition  de  la  
 langue  allemande.  Nous  lui  devons aussi  le  mot  français  C r m   
 ou  C r a n s o n .   Le  mot  usité  en  Allemagne, M e e r r e t i g ,   et  en  Hollande, 
   M e e r - r a d y s ,   d’où  notre  dialecte  de  la  Suisse  romande  a  
 tiré  le  mot  M é r i d i   ou  M é r é d i ,   signifie  radis  de  mer  et  n ’a  pas  
 ■quelque  chose  de  primitif comme  le  mot  C h r e n .   Il  résulte  probablement  
 de  ce  que  l ’espèce  réussit  près  de  la  mer,  circonstance  
 commune  avec  beaucoup  de  Crucifères  et  qui  doit  se  
 présenter  pour  celle-ci,  car  elle  est  spontané  dans  la  Russie  
 orientale,  où  il  y  a beaucoup  de  terrains  salés.  Le  nom  suédois  
 P e p p a r - r o t   '^yeuiÎBÎve  penser  que  l’espèce  est  plus  récente  en  
 Suède^que  l ’introduction  du  poivre  dans  le  commerce  du  norc  
 de  l ’Europe.  Toutefois  ce  nom  pourrait  avoir  succédé  à  un  
 autre  plus  ancien  demeuré  inconnu.  Le  nom  anglais  H o r s e   
 r a d i s h   (radis  de  cheval)  n’est  pas  d’une  nature  originale,  qui  
 puisse  faire  croire  à  l ’existence  de  l’espèce  dans  le  pays  avant  
 la  domination  anglo-saxonne.  Il  veut  dire  radis  très  fort.  Le  
 nom  gallois  R h u d d y g l   m a u r t h   ^  n’est  que  la  traduction  du  
 mot  anglais,  d ’où  l ’on  peut  inférer  que  les  Celtes  de  la  Grande-  
 Bretagne  n’avaient  pas  un  nom  spécial  et  ne  connaissaient  pas  
 Tespèce.  Dans  la  France  occidentale,  le  nom  de  R a i f o r t ,   qui  
 est le  plus  usité,  signifie  simplement  racine  forte.  On  disait  autrefois  
 en  France  M o u t a r d e   d e s   A l l e m a n d s ,   M o u t a r d e   d e s   c a p u c 
 i n s ,   ce  qui  montre  une  origine  étrangère  et  peu  ancienne.  Au  
 contraire,  le mot  C h r e n  de  toutes  les  langues  slaves,  mot  qui  a  
 pénétré  dans  quelques  dialectes  allemands  et  français  sous  la  
 forme  de  K r e e n   et  C r a n   ou  C r a n s o n ,   est  bien  d’une  nature  
 primitive, montrant  1 antiquité de  l’espèce  dans  FEurope  orientale  
 tempérée.  Il  est  donc  infiniment  probable  que  la  culture  a  
 propagé  et  naturalisé  la  plante  de  l’est  à  l’ouest,  depuis  environ  
 un  millier  d’années.  » 
 R a v e s   e t   N a v e t s   à   r a c in e s   c h a rn u e s .   —  B r a s s i c æ   s p e -   
 c i e s   e t   v a r i e t a t e s   r a d ï c e   i n c r a s s a t a . 
 1.  Fines,  Summa,  p.  3 0 . 
 2.  Miquel,  Disquisiiio  pl.  regn.  Bat. 
 3.  Moritzi,  Dict.  inéd.  des  noms  vulgaires. 
 L  Moritzi,  ib id .;  Visiaui,  Fl.  daim.,  111,  p.  322. 
 5 .  Neilreich,  Fl.  Wien,  p.  502. 
 6.  Linné,  Fl.  suecica,  n®  540. 
 7.  H.  Davies,  Welsh  Botanology,  p.  63. 
 Les  innombrables  variétés  connues  sous  les  noms  de  R a v e s ,   
 N a v e t s ,   C h o u x - r a v e s ,  R u t a b a g a s ,   T u r n e p s ,   avec  leurs  sous-  
 variétes,  se  rapportent  à  quatre  espèces  de  Linné  :  B r a s s i c a   
 N a p u s   ,  B r .   o l e r á c e a ,   B r .   R a p a   et  B r .   c a m p e s t r i s   ,  ces  deux  
 dernières  devant  être  plutôt  réunies  en  une,  d’après  les  auteurs  
 modernes.  D’autres  variétés  des  mêmes  espèces  sont  cultivées  
 pour les feuilles  (choux):  inflorescences  (choux-fleurs),  ou  encore  
 pour  l’huile  qu’on extrait des  graines  (colza,  navette,  etc.).  
 Quand  la  racine  ou  le  bas  de  la  tige  ‘  sont  charnus,  les  graines  
 n ’abondent  pas,  et  il  ne  vaut pas  la  peine  d’en  tirer  de  l ’huile;  
 quand  ces  organes  sont  minces,  c’est  au  contraire  la  production,  
 de  graines  qui  l’emporte  et  qui  décide  de  l'emploi  économique.  
 En  d’autres  termes,  les  réserves  de  matières  nutritives  se  déposent  
 tantôt dans  la  partie  inférieure  et  tantôt  dans  la  partie  
 supérieure  de  la  plante,  quoique  l’organisation  de  la  fleur  et  du  
 fruit  reste  semblable  ou  à  peu  près. 
 Nous  n’avons  pas  à  nous  occuper  pour  la  question  d’origine  
 des  limites  botaniques  des  espèces  et  de  la  classification  des  
 races,  variétés  et  sous-variétés  fe  attendu  que  tous  les  B r a s s i c a   
 sont  originaires  d’Europe  et  de  Sibérie  et  s’y  voient  encore,  
 sous  quelque  forme,  à  l’état  spontané  ou presque  spontané. 
 Des  plantes  aussi  communes  dans  les  cultures  et  dont  la  germination  
 est  si facile  se  répandent  fréquemment  autour  des  te rrains  
 cultivés.  De  là  quelque  incertitude  sur  la  spontanéité  de&  
 pieds  que  l ’on  rencontre  en  rase  campagne.  Gependant  Linné  
 indique  le  B r a s s i c a   N a p u s  dans les  sables  du  bord  de  la  mer,  en  
 Suède  (Gotland),  en  Hollande  et  en  Angleterre,  ce  qui  e st/on -  
 firmé  pour  ia  Suède méridionale  par  Fries  lequel,  toujours-  
 attentif  aux  questions  de  cette  nature,  mentionne  le  B r a s s i c a   
 c a m p e s t r i s   L.  (type  du  R a p a ,   avec  racines  grêles)  comnie  vraiment  
 spontané  dans  toute  la  péninsule  Scandinave,  la  Finlande  
 et  le  Danemark.  Ledebour  ^  l’indique  dans  toute  la  Russie,  la  
 Sibérie  et  sur  les  rives  de  la mer  Caspienne. 
 Les  flores  de  l’Asie  tempérée  et  méridionale  mentionnent  les  
 raves  et  navets  comme  cultivés,  jamais  comme  se  répandant  
 hors des  cultures  fe  C’est déjà  un  indice  d’origine  étrangère.  Les-  
 documents  linguistiques  ne  sont pas moins  significatifs. 
 1. Dans  les raves  et  navets,  la  partie  renflée  est,  comme  dans  le  radis,  le  
 bas  de la  tige  (au-dessous  des  cotylédons) avec  une  portion  plus  ou moins  
 persistante  de  la  racine  (Voir  Turpin,  Ann.  sc.  nat.,  _sér.  1,  vol.  21);  dans  
 le  cboux-rave  {Brassica  olerácea  caulo-Bapa),  c’est  la tige. 
 2.  Cette  classification a  été  le  sujet  d’un  mémoire  d’Augustin  Pyramus  
 de  Candolle,  couronné  par  la  Société  d’horticulture  de  Londres,  qui  se  
 trouve  dans  les  Transactions  de  cette  Société,  vol.  V,  dans  les  Annales  de  
 Vagric.  franç.,  vol.  19  et,  en  abrégé,  dans  le  Systema  regni  veget.,  vol.  2,  
 p .'582. 
 3.  Fries,  Summa  veget.  Scand.,  I,  p.  29. 
 4.  Ledebour,  F l.  ross.,  I,  p.  216. 
 5. Boissier, Flora  orientalis;  Sir  J.  Hooker,  Flora  o f britisli  In d ia ; Tbunî 
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