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PLANTES CULTIVÉES POUR LEURS FRUITS
avant les Aryens on aurait peut-être quelque nom particulier
dans la langue basque, ou 1 on aurait trouvé des graines dans les
habitations lacustres de Suisse et Savoie, mais cela ne s’est pas
présenté. Les peuples voisins du Gaucase ont des noms tout
différents du grec ; en tartare K lar, en Kalmouk Chaja, en
arménien K cltciu L Le nom Chiav existe aussi en arabe pour
quelque variété ^ de Concombre fe Ge serait donc un nom
touranien, antérieur au sanscrit, par où la culture dans l ’Asie
occidentale aurait plus de 3000 ans.
On dit communément que le Concombre était le Kischschuim,
un des fruits d’Egypte regrettés par les Israélites dans le désert fe
Je ne vois cependant aucun nom arabe, parmi les trois cités par
Forskal, qui se rattache à celui-ci, et jusqu’à présent on n'a pas
trouvé d’indication de la présence du Concombre dans l ’ancienne
Egypte.
C o n c om b r e A n g u r i a . — Cucumis Anguria. Linné.
Cette petite espèce de Concombre est désignée dans le Bon
ja rd in ie r sous le nom de Concombre Le fruit, de la grosseur
d un oeuf, est très épineux. On le mange cuit ou conservé
au vinaigre. Gomme la plante est productive, sa culture est fréquente
dans les colonies américaines. Descourtilz et sir J . Dooker
en ont publié de bonnes figures coloriées, et M. Cogniaux une
planche contenant des analyses détaillées de la fleur fe
L ’indigénat aux Antilles est affirmé par plusieurs botanistes.
P. Browne fe dans le siècle dernier, appelait la plante Petit Con-
coïïibve sOEuvcigs (à la JamaïquG). Descourtilz s’est servi des
expressions suivantes : « Le Concombre croît partout naturellement,
et principalement dans les savanes sèches et près des
rivières dont les rives offrent une riche végétation. » Les habitants
l’appellent Concombre marron. Grisebach ® a vu des échantillons
de plusieurs autres îles Antilles et paraît admettre leur qualité
spontanée. M. E. André a trouvé l’espèce sur le bord de la
mer, dans les sables, à Porto-Gabello, et Burchell, dans le même
genre de stations, au Brésil, dans une localité non désignée, ainsi
que Riedel, près de Rio-de-Janeiro fe Pour une infinité d’autres
échantillons recueillis dans l ’Amérique orientale, du Brésil à la
Floride, on ne sait s’ils étaient spontanés ou cultivés.
Une plante spontanée, du Brésil, fort mal dessinée dans Piso fe
L Nemnich, ibid.
2. Forskal, Flora ægypt., p. 76.
3. Rosenimiller, Biblische Alterthunskunde, d, p. 97; Hamilton, Botanique
de la Bible, p. 34. jt ? >
4. Descourtilz, Flore médicale des Antilles, S, pl. 329 ; Hooker, Botanical
magazine, t. 5817; Cogniaux, dans Flora brasiliensis, fasc. 78 pl. 2.
5. Browne, Jamaica, éd. 2, p. 353.
6. Grisebach, Flora of british W. India islands, p . 288.
7. Cogniaux, l. c.
8. Guanerva-oba, dans Piso, Brasil., éd. 1658, p. 264; Marcgraf, éd.
BENINCASA
est citée comme appartenant à 1 espèce, mais j en doute beau-
Les botanistes, depuis Tournefort jusqu’à nos jours, ont considéré
l ’Anguria comme originaire d’Amérique, en particulier
de la Jamaïque. M. Naudin fe le premier, a fait observer que
tous les autres Cucumis sont de l’ancien monde^ principalement
d’Afrique. D s’est demandé si celui-ci n’aurait point été introduit
en Amérique par les nègres, comme beaucoup d’autres
plantes qui s’y sont naturalisées. Gependant, n ayant pu trouver
aucune plante africaine qui fût semblable, il s’est rangé à l’opinion
des auteurs. Sir Joseph Dooker, au contraire, incline à
croire le C. Anguria une forme cultivée et modifiée de quelque
espèce africaine voisine des C. prophetarum et C. F ig a re i, bien
que ceux-ci soient vivaces. En faveur de cette hypothèse, j ’ajouterai
que : 1° le nom de Concombre marron, donné dans les
Antilles françaises, indique une plante devenue sauvage, car tel
est le sens pour les nègres marrons ; 2® la grande extension /
Amérique, du Brésil aux Antilles, toujours sur la côte ou la
traite des nègres a été le plus active, paraît un indice d’origme
étrangère. Si l’espèce était américaine, antérieure à la découverte
avec une habitation d’une pareille étendue elle se rerait
trouvée aussi sur la côte occidentale d’Amérique et dans l ’intérieur,
ce qui n’est pas. .
La question ne sera résolue que par une connaissance plus
complète des Cucumis d’Afrique, et par des expériences de fécondation,
si quelqu’un a la patience et l ’habileté nécessaires pour
opérer’ sur le genre Cucumis comme M. Naudin sur les Gucur-
^^En terminant, je ferai remarquer la bizarrerie du nom vulgaire
des Etats-Unis pour l ’Anguria : Jerusalem Cucumber, Concombre
de Jérusalem fe Prenez ensuite les noms populaires pour
guide dans la recherche des origines !
B e n in c a s a . — Benincasa hispida, Thunberg. — Benincasa
cerifera, Savi. .
Cette espèce, qui constitue a elle seule le genre Benincasa,
ressemble tellement aux Courges que d’anciens auteurs l ’avaient
prise pour la Courge Pépon fe malgré l’efflorescence cireuse de
la surface du fruit. Elle est d’une culture générale dans les pays
tropicaux. On a peut-être eu tort de la négliger en Europe après
l ’avoir essayée, car M. Naudin et le Bon ja rd in ie r s accordent a
la recommander.
1648, p. 44, sans figure, en parle sous le nom de Cucumis sylvestris lira -
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1. Naudin, Ann. sc. nat., série 4, vol. 11, p. 12.
2. Darlington, Agricultural botany, P- 68.
3. C’est le Cucurbita Pepo de Loureiro et de Roxburgti.
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