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tion de Saint-Hilaire; mais un nom bien voisin est donné au
Mexique à VAnona squamosa. Ce nom est Aie, Ahate de Pa-
nucho, qui se trouve dans Hernandez ‘ avec deux figures assez
semblables et assez médiocres, qu’on peut rapporter ou à l’A.
squamosa, avec Dunal ou à l ’A. Cherimolia, avec de Martius
Oviedo emploie le nom de Anon'’. H est très possible que le
nom de Ata soit venu au Brésil du Mexique et des pays voisins.
Il se peut aussi, je le reconnais, qu’il vienne des colonies portugaises
des Indes orientales. De Martius dit cependant l’espèce
importée des Antilles Je ne sais s’il en a eu la preuve ou si
elle résulte de l ’ouvrage d’Oviedo, qu’il cite et que je ne puis
consulter. L ’article d’Oviedo, transcrit dans Marcgraf décrit
VA. squamosa sans parler de son origme.
« L ’ensemble des faits est de plus en plus favorable à l’origine
américaine. La localité où l ’espèce s’est montrée le plus spontanée
est celle des forêts de Para. La culture en est ancienne en
Amérique, puisque Oviedo est un des premiers auteurs (1533)
qui aient écrit sur ce pays. Sans doute la culture est aussi d’une
date assez ancienne en Asie, et voilà ce qui rend le problème
curieux. H ne m’est pas prouvé cependant qu’elle soit antérieure
à la découverte de l’Amérique, et il me semble qu'un arbre
fruitier aussi agréable se serait répandu davantage dans l’ancien
monde, s ’il y avait existé de tout temps. On serait d’ailleurs
fort embarrassé d’expliquer sa culture en Amérique au commencement
du XVI® siècle en supposant une origine de l’ancien
monde.
Depuis que je m’exprimais ains i, je remarque les faits suivants
publiés par divers auteurs.
1° L ’argument tiré de ce qu’aucune espèce du genre Anona
n’est asiatique est plus fort que jamais. L ’A. asiatica, Linné,
reposait sur des erreurs (voir ma note, dans Géogr. bot.,
p, 862). L ’A . obtusifolia, Tussac, Fl. des Antilles, I. p. 191,
pl. 28, cultivé jadis à Saint-Domingue, comme d ’origine asiatique,
est peut-être fondé sur une erreur. Je soupçonne qu’on a
dessiné la fleur d’une espèce (A. muricata) et le fruit d’une autre
(A. squamosa). On n’a point découvert d’Anona en Asie, mais
on en connaît aujourd’hui quatre ou cinq en Afrique, au lieu
d’une ou deux et un nombre plus considérable qu’autrefois
en Amérique.
1. Hernandez, p. 348 et 434.
2. Dunal, Mém. Anon., p. 70.
3. De Martius, Fl. bras., fasc. 2, p. 15.
4. De là vient le nom de genre Anona, que Linné a changé en Annona,
(provision), parce qu’il iie voulait aucun nom des langues barbares et
qu’il ne craignait pas les jeu x de mots.
5. De Martius, l. c.
6. Marcgraf, Brasil, p. 94.
7. Voir Baker, Flora of Mauritius, p. 3. L’identité admise par M. Oliver,
Floixi of trop. Africa, 1, p. 16, de VA. palusMs d’Amérique avec celui de
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2» Les auteurs de flores récentes d’Asie n’hésitent pas à considérer
les Anona, en particulier VA. squamosa, qu’ oii rencontre
çà et là avec l’apparence spontanée, comme naturalisés autour
des cultures et des établissements européens fe _
3® Dans les nouvelles flores africaines déjà citées, 1 A. squamosa
et les autres, dont je parlerai tout à l’heure, sont indiqués
toujours comme des espèces cultivées.
4® L ’horticulteur Mac Nab a trouvé \ A . squamosa dans les
plaines sèches de la Jamaïque ri ce qui confirme les anciens
auteurs. Eggers ® dit cette espèce commune dans les taillis
(thickets) des îles Saint-Croix et Vierges. Je ne vois pas liu’on
l’ait trouvée sauvage à Cuba. ^
5® Sur le continent américain, on la donne pour cuitivee .
Gependant" M. André m’a communiqué un échantillon, d une
localité pierreuse de la vallée de la Magdelena, qui parait appartenir
à cette espèce et être spontané. Le fruit man qu / ce
qui rend la détermination douteuse. D’après la note sur 1 eti-
quette, c’est un fruit délicieux, analogue à celui de \A .s q u a -
mosa. M. Warming ^ cite l ’espèce comme cultivée à Lagoa-
Santa, du Brésil. Elle paraît donc plutôt cultivée ou naturalisée
à Para, à la Guyane et dans la Nouvelle-Grenade, par un eilet
des cultures.
En définitive, on ne peut guère douter, ce me semble, qu’elle
ne soit d’Amérique et même spécialement des Antilles.
Gorossol. — Anona muricata, Linné. — En Anglais Sour sop.
Get arbre fruitier ri introduit dans toutes les colonies des
pays tropicaux, est spontané aux Antilles; du moins, on a c o n /
taté son existence dans les îles de Cuba, Smnt-Domingue, la
Jamaïque et dans plusieurs des petites îles . Il se n/u rabse
quelquefois sur le continent de l’Amérique m/ id ion a le , près
des habitations fe M. E. André en a rapporté des échantillons
Sénégambie, me paraît très extraordmaire, q u o iqu’il s’a / s s e d ’u / es^^^^
croisi^aut dans des marais, c ’e s t-à -dir e oiîrant peut-etre une habitation
Hooker, Flora of brit. India, 1, p. 78 ; Miquel, ^
I, part. 2, p. 33; Kurz, forest flora of brit. Burma, 1, p. 46 , Stewart et
Brandis, Foiæst of India, p. 6.
2. Grisebach, Flora of brit. W. India, p. 5.
3. Eggers, Flora of St-Croix and Virgin islands, p. 26. _
4. Triana et Planchón, Prodr. fl. novo-granatensis, p. 2 9 , Saç,ot,
soc. d’hortic., 1812.
5. Warming, Sijmbolæ ad fl. bras.. 16, p. 434. Tussac
6. Figuré d im Descourtilz, Fl. méd. des Antilles, 2, pl. 87, et dans tus sa c ,
II. des Antilles, 2, pl. 24. , n i », oq. -7. Richard, Plantes vasculaires de Cuba, p. 29 Sciwvxanipttzz , DOb/s. , nff i 221 ;'
P. Brown, Jamaïque, p. 253; Mac-Fadyen FL P ‘ ’
Fl. of Sainte-Croix, p. 23 ; Grisebach FJ- ffi- W. India, ffi ^
8. Martius, Fl. brasil., fasc. 2, p. 4; Sphtgerber, Plant, de Sunnam, dans
NederL Kruidk, Arch,,, 1, p. 226.
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