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 remenl démontré quand  il  s'agit d ’une  espèce de  l ’ancien  monde  
 cultivée en Amérique,  dans  les  jardins,  et  qui s établit  plus  tai d  
 en  masse  dans  la  campagne  ou  les  forets,  comme  le  Gardon  a  
 Buenos-Ayres  et  les  Orangers  dans  plusieurs  contrées  anie-  
 rirabiës  La  culture  étend  les  habitations.  Elle  supplée  aux de-  
 fÎcUs  que  peut  avoir  la  reproduction  naturel  e  des  especes.  
 Quelqëes-uLs  cependant  font  exception,  et  il  vaut  la  peine  
 d’en  parler  dans  un  article  spécial. 
 A r t ic le   4.  —  P la n t e s   c u l t iv é e s   q u i  s o n t   c n   v o ie   
 d ’e x t in c t io n   o u   é t e in t e s   h o r s   d e s   c u l tu r e s . 
 Les  espèces  auxquelles  je  viens  de  faire  allusion  présentent 
 trois  caractères  assez  remarquables 
 1®  Elles  n’ont  pas  été  découvertes  à  1 état  sauvage,  ou  ne  
 l ’ont  été  qu’une  fois  ou  deux,  souvent même  d’une  manière  contestable, 
   bien  que  les  régions  d’où  elles  sont  sorties  aient  ete 
 visitées  par  plusieurs  botanistes. 
 2®  Elles  n’ont  pas  la  faculté  de  se  semer  et  de  se  p r o p a / r   
 indéfiniment  hors  des  terrains  cultivés.  En  d’ autres  termes  elles  
 ne dépassent pas  en pareil cas  la condition de plantes adventive/  
 3®  On  ne  peut  pas  soupçonner  qu’elles  sont  issues,  depuis  
 ’époque historique,  de  certaines  espèces  voisine/ 
 Ges  trois  caractères  se  trouvent  réunis  dans  les  especes  suivantes  
 : 
 F ève  {Faba  vulgaris). 
 Pois  chiche  (Cicer  arietinum)  
 Ers  (Ervum  Ervilia). 
 Lentille  (Ervum  Lens). 
 Tabac  (Nicotiana  Tabacum).  
 Froment  (Triticum  vulgare).  
 Maïs  (Zea Mays). 
 Il  faudrait  ajouter  la  Batate  {Convolvulus  Batatas),  si  les  
 espèces  voisines  étaient  mieux  connues  comme  distinctes,  et  le  
 Carthame  [Carthamus  tinctorius),  si  l’intérieur  de  1 Arabie  avait  
 été  exploré  et  qu’on  n’y  eût  pas  trouvé  cette  plante  indiquée 
 iadis  par  un  auteur  arabe. 
 Toutes  ces  espèces,  et  probablement  d  autres  de  pays  peu  
 connus  ou de  genres mal  étudiés,  paraissent en  voie  d extinction  
 ou  éteintes.  A  supposer  que  la  culture  cessât  dans  le  monde,  
 elles  disparaîtraient,  tandis  que  la  majorité  des  autres  plantes  
 cultivées  se  seraient  naturalisées  quelque  part  et  resteraient  a 
 l’état  sauvage.  •  rr 
 Les  sept espèces mentionnées  tout  à  1 heure,  excepte  le  labac, 
 ont  des  graines  remplies  de  fécule,  qui  sont  recherchées  par  les 
 oiseaux,  les  rongeurs  et  divers  insectes,  sans  pouvoir  traverser 
 intactes leurs voies digestives. G’est probablement la cause, unique 
 ou  principale,  de  leur  infériorité  dans  la  lutte  pour  1 existence. 
 Ainsi, mes  recherches  sur  les  plantes  cultivées montrent  que 
 certaines  espèces  végétales  sont  en  voie  d’extinction  ou  éteintes  
 depuis  l’époque  historique,  et  cela,  non  dans  de  petites  îles,  
 mais  sur  de  vastes  continents,  sans  qu’on  ait  constaté  des  
 modifications  de  climat.  G’est  un  résultat  important  pour  l’histoire  
 des  règnes  organisés,  à  toutes  les  époques. 
 A r t i c l e   5 .   —   R c h e x i o n s   d i x e r i s e s . 
 Je  mentionnerai  sommairement  les  suivantes  : 
 1®  Les  plantes mises  en  culture  n’appartiennent  pas  à une  catégorie  
 particulière,  car  elles  se  classent  dans  cinquante  et  
 une  familles  différentes.  Ce  sont toutes  cependant  des  Phanérogames, 
   excepté le Champignon des couches  [Agaricus campestris  . 
 2°  Les  caractères  qui  ont  le  plus  varié  dans  la  culture  sont,  
 en  commençant  par  les plus variables  :  A,  la  grosseur,  la  forme  
 et  la  couleur  des  parties  charnues,  quelle  que  soit  leur situation  
 (racine,  bulbe,  tubercule,  fruit  ou  graine),  et  l ’abondance  de  la  
 fécule,  du  sucre  et  autres  matériaux,  qui  se  déposent  dans  ces  
 parties; —  B,  l ’abondance  des  graines,  qui  est  souvent  inverse  
 du  développement  des  parties  charnues  de  la  plante ;  —  G,  la  
 forme,  la  grandeur  ou  la  pubescence  des  organes  floraux  qui  
 persistent  autour  des  fruits  ou  des  graines;  —  D,  la  rapidité  
 des  phénomènes  de  végétation,  de  laquelle  résulte  souvent  la  
 qualité  de plante ligneuse ou herbacée  et de plante vivace, bisannuelle  
 ou  annuelle. 
 Les  tiges,  feuilles  et  fleurs  varient  peu  dans  les  plantes  cultivées  
 pour  ces  organes.  Ce  sont  les  dernières  formations  de  
 chaque  pousse  annuelle  ou  bisannuelle  qui  varient  le  plus;  en  
 d ’autres  termes,  les  résultats  de  la végétation  varient  plus  que  
 les  organes  qui  en  sont  la  cause. 
 3°  Je  n’ai  pas  aperçu  le  moindre  indice  d’une  adaptation  au  
 froid.  Quand  la  culture  d’une  espèce  avance  vers  le  nord  (Maïs,  
 Lin,  Tabac,  etc.),  cela  s’explique  par  la  production  de  variétés  
 hâtives  qui  ont  pu mûrir  avant  la  saison  froide,  ou par  fusage  
 de  cultiver  dans  le  nord,  en  été,  des  espèces  qu’on  sème  dans  
 le midi  en  hiver.  L ’étude  des  limites  boréales  des  espèces  spontanées  
 m’avait conduit jadis au même  résultat, car elles n ’ont pas  
 changé depuis  les  temps  historiques, bien  que  les  graines  soient  
 portées  fréquemment  et  continuellement  au  nord  de chaque  limite. 
   Il  faut,  paraît-il,  pour  une  modification  permettant  de  
 supporter des degrés plus intenses de froid, des périodes beaucoup  
 plus  longues  que  4  ou  oOOO  ans,  ou  des  changements  de  forme  
 et  de  durée. 
 4°  Les  classifications  de  variétés  faites  par  les  agriculteurs  et  
 horticulteurs  reposent  ordinairement  sur  les  caractères  qui  varient  
 le  plus  (forme,  grosseur,  couleur,  saveur  des  parties  charnues, 
  barbes des épis,  etc.). Les  botanistes  se  trompent  quand  ils 
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