peine à constater sa présence à l ’état sauvage dans quelqure
points de l’Asie occidentale, comme nous allons le voir. S ’il
avait été très répandu avant d’étre mis en culture, il en serait
resté des descendants, ç à e t là , dans des pays éloignés. Les noms
multiples des langues' anciennes doivent donc tenir plutôt à
l’ancienneté extrême de la culture dans les régions tempérées
d ’Asie, d’Europe et d’Afrique, ancienneté plus grande que celle
des langues réputées les plus anciennes.
Quelle était la patrie de l’espèce, avant sa mise en culture,
dans l ’immense zone qui s’étend de la Chine aux îles Canaries?
On ne peut répondre à cette question que par deux moyens :
1® r opinion des auteurs de l ’antiquité; 2® la présence plus
ou moins démontrée, du blé à l’état sauvage, dans tel ou tel
pays.
D’après le plus ancien de tous les historiens, Bérose, prêtre
de Chaldée, dont Hérodote a conservé des fragments, on voyait
dans la Mésopotamie, entre le Tigre et FEuphrate, le froment
sauvage (Frumentum agreste) ». Les versets de la Bible sur
l’abondance du blé dans le pays de Canaan, en Egypte, etc.,
ne prouvent rien, si ce n’est qu’on cultivait la plante et qu’elle
produisait beaucoup. Strabon fe né cinquante ans avant Jréus-
Cbrist, dit que, d’après Aristobulus, dans le pays des Musicani (au
bord de l’Indus par 25° lat.), il croissait spontanément un grain
très semblable au froment. H dit aussi ® qu’en Hircanie (le Mazanderan
actuel) le blé qui tombe des épis se semait de lui-mênie.
■Cela se voit un peu partout aujourd’hui, et l’auteur ne précise
pas le point important de savoir si ces semis accidentels continuaient
sur place de génération en génération. D’après VOdyssée
» le blé croissait en Sicile sans le secours de l ’homme. Que
peut signifier ce mot d’un poète et encore d’un poète dont
l’existence est contestée ? Diodore de Sicile, au commencement
de l’ère chrétienne, dit la même chose et mérite plus de
confiance, puisqu’il était Sicilien. Cependant il peut bien s’être
abusé sur la qualité spontanée, le blé étant cultivé généralement
alors en Sicile. Un autre passage de Diodore ® mentionne la
tradition qu’Osiris trouva le blé et l ’orge croissant au hasard
parmi les autres plantes, à Nisa, et Dureau de La Malle a prouvé
que cette ville était en Palestine. De tous ces témoignages, il
me paraît que ceux de Bérose et Strabon, pour la Mésopotamie
et l’Inde occidentale, sont les seuls ayant quelque valeur. '
Les cinq espèces de graines de la cérémonie instituée par
l’empereur Chin-Nong sont regardées par les érudits chinois
1. G. Syncelli, Chronogr., fol. 16S2, p. 28.
2. Strabon, ed. 1707, vol. 2, p. 1017.
3. Ibid., vol. 1, p. 124, et 2, p. 776.
4. Odyssée, L 9, v. 109.
5. Diodore, traduction de Terasson, 2, p. 186, 190.
f “ u ? n t tesu?Gteis t II faudrait cependant une assertion
données
trois
to Fi. i Z i ; P.'W et 508. son assertion est d’antant plus
digie d’attention qriil était Sicdien.
3, Strobl, dans Flora, 1880, p. 34ffi
i* m f f i f V l a l o t b o T T e F rm l e , 1 8 3 4 ,/^ 10|.
to O ï S , v f e f T w 4 « ’S r é n ( i80Ï), vol. 3, p. m .
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