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cette plante est rarement indiquée en Amérique. Je note cependant
que, d’après Grisebach fe elle a amené à la Jamaïque une
naturalisation hors des jardins, comme cela se présente souvent
pour les plantes annuelles cultivées.
S um a c . — lihus Coriaria, Linné.
On cultive cet arbuste en Espagne et en Italie pour faire
sécher les jeunes branches, avec les feuilles, et en faire une poudre,
qui se vend aux tanneurs. J ’en ai vu naguère une plantation
en Sicile, dont les produits s’exportaient en Amérique.
Comme les écorces de chêne deviennent plus rares et qu’on recherche
beaucoup les matières tannantes, il est probable que
cette culture s’étendra; d’autant plus qu’elle convient aux localités
sèches et stériles. En Algérie, en Australie, au Gap, dans la
république Argentine, ce serait peut-être une introduction à
essayer
Les anciens se servaient des fruits comme assaisonnement, un
peu acide, de leurs mets, et l’usage s’en est conservé çà et là ; mais
j e ne vois pas de preuve qu’ils aient cultivé l ’espèce.
Elle croît spontanément aux Ganaries et à Madère, dans la
région de la mer Méditerranée et de la mer Noire, de préférence
sur les rocailles et dans les terrains desséchés. En Asie,
son habitation s’étend jusqu’au midi du Caucase, à la mer Caspienne
et la Perse fe L ’espèce est assez commune pour qu’on ait
commencé à l ’employer avant de la cultiver.
Sumach est le nom persan et tartare fe Rous, Rhus (prononcez
Rhous) l ’ancien nom chez les Grecs et les Romains Une preuve
de la persistance de certains noms vulgaires est qu’en français
•on dit le Roux ou Roure des corroyenrs.
Cat, ■— Catha eduUs, Forskal. — Celastrm edulis, Vahl.
Cet arbuste, de la famille des Gélastracées, est cultivé beaucoup
en Abyssinie, sous le nom de Tchut ou Tchat, et dans
l ’Arabie Heureuse sous celui de Cat ou Gat. On mâche ses
feuilles, à l ’état frais, comme celles du Goca en Amérique. Elles
ont les mêmes propriétés excitantes et fortifiantes. Gelles des
pieds non cultivés ont un goût plus fort et peuvent même enivrer.
Botta a vu dans le Yemen des cultures de Gat aussi impor-
1. Grisebach, Flora of british India, p. 97.
2. Rose, Dictionn. d'agric., a u mot Sumac.
3. Les conditions et procédés de culture du Sumac ont t'ait l ’objet d ’un
mémoire important de M. Inzenga, traduit dans le Bulletin de la Société
d'acclimatation de février 1877. Uans les Transactions of the bot. Soc. of
Edinburgh, 9, p. 341, on peut voir l ’extrait d’un premier mémoir e de l’auteur
sur le même sujet.
L Ledebour, Fl. ross., 1, p. 509; Roissier, Fl. orient., 2, p. 4.
5. Nemnich, Polygl. Lexicon, 2, p. 1156; Ainslie, Mat. med. ind.. J,
p. 414.
6. Fraas, Syn. fl. class., p . 85.
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tantes que celles du c a fé , et il note qu’un cheikh obligé de
recevoir poliment beaucoup de visiteurs achetait pour 100 francs
de /u ille s par jour fe En Abyssinie, on emploie aussi les feuilles
en infusion comme une sorte de thé fe Malgré la passion avec
laquelle on recherche les excitants, cette espèce ne s’est pas
répandue dans les pays voisins où elle réussirait, comme le
Belouchistan, FInde méridionale, etc.
Le Gatha est spontané en Abyssinie -fe On ne f a pas encore
trouvé tel en Arabie. H est vrai que l’intérieur du pays est à peu
près inconnu aux botanistes. Les pieds non cultivés dont parle
Botta sont-ils spontanés et aborigènes, ou échappés des cultures
et plus ou moins naturalisés ? G’est ce qu’on ne peut dire
d ’après son récit. Peut-être le Gatha a-t-il été introduit d’Abyssinie
avec le caféier, qu’on n’a pas vu davantage spontané en
Arabie.
M a t é . — l le x paraguariensis, Saint-Hilaire.
Les habitants du Brésil et du Paraguay font usage, depuis un
temps immémorial, des feuilles de cet arbuste, comme les Ghi-
nois de celles du thé. Ils les récoltent surtout dans les forêts humides
de l ’intérieur, entre les 20» et 30» degrés de latitude sud,
et le commerce les transporte séchées, à de grandes distances,
dans la plus grande partie de fAmérique méridionale. Ges
feuilles renferment, avec de l ’arome et du tannin, un principe
analogue à celui du thé et du café ; cependant on ne les aime
guère, dans les pays où le thé de Ghine est répandu. Les plantations
de Maté ne sont pas encore aussi importantes que l ’exploitation
des arbustes sauvages, mais elles pourront augmenter à
mesure que la population augmentera. D’ailleurs la préparation
est plus facile que celle du thé, parce qu’on ne roule pas les
feuilles.
Des figures et descriptions de l ’espèce, avec de nombreux détails
sur son emploi et ses propriétés, se trouvent dans les
ouvrages de Saint-Hilaire, sir W. J . Hooker et de Martius
C o c a . — E ry th ro x y lon Coca, Lamarck.
Les indigènes du Pérou et des provinces voisines, du moins
d.ans les parties chaudes et humides, cultivent cet arbuste, dont
ils mâchent les feuilles, comme on fait dans l ’Inde pour le
Bétel. L ’usage en est très ancien. Il s’était répandu même dans
1. Forskal, Flora ægypto-arab., p. 65; Richard, Tentamen fl. abyss., i,
p. 134, t . 30; Botta, Archives du Muséum, 2, p . 73.
2. Hochstetter, dans Flora, 1841, p. 663.
3. Schweinfurth et Ascherson, Aufzdhlung, p. 263; Oliver, Flora of tropical
Africa, 1, p. 364,
4. Aug. de Saint-Hilaire, Mém. du Muséum, 9 , p. 351, Ann. sc. nat.,
3® série, 14, p. 52; Hooker, London jowmal of botany, 1, p. 34; de Martius,
Flora bixisiliensis, v o l. II, part, 1, p. 119.
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