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PLANTES CULTIVÉES POUR LES FLEURS OU LES ORGANER
QUI LES ENVELOPPENT
Caryophyllus aromaticus, Linné.
La partie de cette Myrtacée qu’on emploie dans l ’économie
domestique sous le nom de clou de girofle le calice, surmonté
du bouton de la fleur.
Qumque la p la n / ait été souvent décrite et très bien figurée
d après des échantillons cultivés, il y a du doute sur sa nature
a 1 état sauvage. J en ai parlé dans ma Géographie botanioue
raisonnée en 1855, mais il ne paraît pas que la question ait fait
le moindre progrès depuis cette époque , ce qui m’engage à
reproduire simplement ce que j ’avais dit.
« Le Giroflier doit être originaire des Moluques, ainsi que le
dit Rumphius fe car la culture en était limitée il y a deux siècles
à quelques petites îles de cet archipel. Je ne vois cependant
aucune preuve qu’on ait trouvé le véritable Giroflier, à pédon-
c / e s et boutons aromatiques, dans un état spontané. Rumphius
regarde comme la même espèce une plante qu’il décrit et
ligure sous le nom de Caryophyllum sylvestre et qui se trouve
sp o fo a n / dans toutes les Moluques. Un indigène lui avait dit que
es Girofliers cultivés dégénèrent en cette forme, et Rumphius
iui-même avait trouvé un de ces Girofliers sylvestres dans une
ancienne plantation de Girofliers cultivés. Gependant sa planche
3 différé de la planche 1 du Giroflier cultivé, par la forme des
feuilles et des dents du calice. Je ne parle pas de la planche 2
qui paraît une monstruosité du Giroflier cultivé. Rumphius dit
que le Giroflier sylvestre n ’a aucune qualité aromatique (p 13) -
or, en général, les pieds sauvages d’une espèce ont les propriétés
aromatiques plus développées que celles des pieds cultivées
bonnerat =* publie aussi des figures du vrai Giroflier et d’un faux
1. II, p. 3.
9. II, tab.,^.
3. Sonnerat, Voy. Nouv.-Guinée, tab, 19 et 20.
GIROFLIER HOUBLON
Giroflier, d’une petite île voisine de la terre des Papous. Il est aisé
de voir que son faux Giroflier diffère complètement par les feuilles
obtuses du vrai Giroflier et aussi des deux Girofliers de Rumphius.
Je ne puis me décider à réunir ces diverses plantes, sauvages
et cultivées, comme le font tous les auteurs fe II est surtout
nécessaire d’exclure la planche 120 de Sonnerat, qui est
admise dans \e Botanical Magazine. On trouve dans cet ouvrage,
dans le Dictionnaire d'agriculture et dans les dictionnaires d’histoire
naturelle l’exposé historique de la culture du Giroflier et
de son transport en divers pays.
S ’il est vrai, comme le dit Roxburgh % que la langue sanscrite
avait un nom, Luvunga, pour le clou de girolle, le commerce
de cette épice daterait d’une époque bien ancienne, même
en supposant que le nom fût plus moderne que le vrai sanscrit.
Je doute de sa réalité, car les Romains auraient eu connaissance
d ’un objet aussi facile à transporter, et il ne paraît pas qu’on en
ait reçu en Europe avant l ’époque de la découverte des Moluques
par les Portugais.
Houblon. — Humulus Lupulus, Linné.
Le Houblon est spontané en Europe depuis l’Angleterre et la
Suède jusque sur les montagnes de la région de la mer Méditerranée,
et en Asie jusqu’à Damas, jusqu’au midi de la mer Caspienne
et de la Sibérie orientale mais on ne l’a pas trouvé dans l ’Inde,
le nord de la Ghine et la région du fleuve Amour.
Malgré l ’apparence tout à fait sauvage du Houblon en Europe,
dans des localités éloignées des cultures, on s’est demandé quelquefois
s’il n’est pas originaire d’Asie Je ne pense pas qu’on puisse
lè prouver, ni même que cela soit probable. La circonstance
que les Grecs et les Latins n’ont pas parlé de l ’emploi du Houblon
pour la bière s’explique aisément par le fait qu’ils connaissaient
bien peu cette boisson. Si les Grecs n’ont pas mentionné
.la plante, c’est simplement peut-être parce qu’elle est rare dans
leur pays. D’après le nom italien, Lupulo, on soupçonne que Pline
en a parlé, à la suite d ’autres légumes, sous le nom de Lupus sa-
iictarius fe Que l ’usage de brasser avec le Houblon se soit répandu
' seulement dans le moyen âge, cela ne prouve rien, si ce n’est
que l ’on employait jadis d ’autres plantes, comme on le fait encore
dans certaines localités. Les Geltes, les Germains, d'autres peuples
1. Tbunberg, D m . , II, p. 326; de Candolle, Pi-odr., I ll, p. 262 ; Hooker,
Bot. mag., tab. 2749 ; Hasskarl, Cat. h. Bogor. ait., p. 261.
2. Roxburgh, Flora indica, ed. 1832, vol. 2, p. 494.
3. Alpb. de Candolle, dans Prodromus, vol. 16, sect. 1, p. 29; Boissier.
Fl. oinent., 4, p. 1152; Hobenacker, Fnum. plant. Talysch, p. 30 ; Bubse,
Aufzählung Transcaucasien, p. 202.
4. Hebn, Nutzpflanzen und Hausthiere in ihren Übergang aus Asien, ed. 3,
p. 415.
5. Pline, Hist. 1. 21, c. 15. Il mentionne à cet endroit l ’Asperge, et l'on
sait que les jeu n e s pousses de Houblon se ma n g en t de la même manière.
De Candolle. 9
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