vue aussi de l’âge de la pierre, à Moosseedorf; mais il est moins
affirmatif et ne donne des figures que du Pois moins ancien de
l ’île de Saint-Pierre. Si l’espèce remonte à l ’âge de pierre en
Suisse, ce serait une raison de la regarder comme antérieure
aux peuples aryens.
Il n’y a pas d’indication de culture du Pisum sativum dans
l ’ancienne Egypte ou chez les Hébreux. Au contraire, il a été
cultivé depuis longtemps dans l ’Inde septentrionale, s’il avait,
comme le dit Piddington, un nom sanscrit, Harenso, et s’il est
désigné par plusieurs noms, très différents de celui-ci, dans les
l a n / e s indiennes actuelles fe On f a introduit en Chine de l ’Asie
occidentale. Le Pent-sao, rédigé à la fin du xvi® siècle de notre
ère, le nomme Pois mahométan
En résumé, l ’espèce paraît avoir existé dans l’Asie occidentale,
peut-être du midi du Gaucase à la Perse, avant d’être cultivée.
Les peuples aryens l ’auraient introduite en Europe, mais elle
était peut-être dans flnde septentrionale avant l ’arrivée des
Aryens orientaux.
Elle n’existe peut-être plus à l ’état spontané, et quand elle
s’offre dans les champs, quasi spontanée, on ne dit pas qu’elle
ait une forme modifiée qui se rapproche des autres espèces.
S o j a .
î.i
Dolichos Soja_,_ _L_in__n_é_._ _—__ _G__ly_c_inne Soja, B-entham. La culture de cette L é /min eu s e annuelle remonte, en Chine
et au Japon, à une antiquité reculée. On pouvait le présumer
d’après la multitude des emplois de la graine et le nombre immense
des variétés. Mais, en outre, on estime que c’est un des
farineux nommés Shu dans les ouvrages chinois contemporains
de Confucius, quoique le nom moderne de la plante soit Ta-tou ®.
Les graines sont à la fois nutritives et fortement oléagineuses,,
ce qui permet d’en tirer des préparations analogues au beurre,
à l’huile et au fromage dans la cuisine japonaise et chinoise ».
Le Soja est cultivé aussi dans l ’archipel indien, mais à la fin du
XVII® siècle il était encore rare à Amboine fe et Forster ne l’avait
pas vu dans les îles de la mer Pacifique, lors du voyage de
Gook. Dans l ’Inde, il doit être d’une introduction moderne, car
Boxburgh n’avait vu la plante qu’au jardin botanique de Calcutta,
où elle provenait des Moluques fe On ne connaît pastee
noms vulgaires indiens fe D’ailleurs si la culture était ancienne
1 . Piddington, Index. Roxburgh ne parle pas d’un nom sanscrit.
2. Bretschneider, Study and value of chinese botanical works, p. 16
3 . Bretschneider, ibid., p. 9.
4 . Voir Pailleux, dans ie Bullelin de la Société d'acclimatation, sept, et
oct. 1 8 8 0 .
5 . Rumphius, Amb., vol. 5 , p. 3 8 8 .
6. Roxburgh, Flora indica, 3 , p. 3 1 4 .
7 . Piddington, Index.
dans flnde, elle se serait propagée vers l ’ouest, en Syrie et en
Egypte, ce qui n’est pas arrivé.
Kæmpfer » avait publié jadis une excellente figure du Soja, et
on le semait depuis un siècle dans les jardins botaniques d’E u rope,
lorsque des renseignements plus nombreux sur la Ghine et
le J a £ n suscitèrent, il y a une dizaine d'années, un zèle extraordinaire
pour l’introduire dans nos pays. C’est surtout dans
l ’Autriche-Hongrie et en France que des essais ont été faits en
grand et qu’on les a résumés dans des ouvrages très dignes
d’ètre consultés fe Faisons des voeux pour que le succès réponde
à ces efforts, mais nous ne devons pas nous écarter du but de
nos recherches. Occupons-nons donc ici de l’origine probable
de fespèce. , . . t t
Linné a dit dans son Species : « Habitat m India ; » après quoi
il renvoie à Kæmpfer, qui a parlé des plantes M Japon, et à sa
propre flore de Geylan, où l ’on voit que la plante était cultivée
dans cette île. La flore moderne de Ceylan, par Thwaites, n’en
fait aucune mention. Evidemment il faut avancer vers l ’Asie
orientale pour trouver l’origine à la fois de la culture et de
fespèce. Loureiro dit qu’elle habite en Gochinchine et qu on la
cultive souvent en Ghine ®. Je ne vois pas de preuve qu on 1 ait
trouvée sauvage dans ce dernier pays, mais on l y découvriia
peut-être, vu l ’ancienneté de la culture. Les botanistes russes
ne font rencontrée dans le nord de la Ghine et vers le fleuve
Amour qu’ à l ’état de plante cultivée. Elle est certainement
spontanée au Japon fe Enfin, Junghuhn ® l ’a récoltée à Ja v a sur
le mont Gunung-Gamping, et fo n rapporte à la même espree
une plante envoyée aussi de Ja v a par Zollinger, sans qu on
sache si elle était vraiment spontanée fe Un nom malais, K a -
delee fe tout à fait différent des noms vulgaires japonais et chinois,
appuie l’indigénat à Java. , x - rx ' ix- T
En résumé, d’après les faits connus et les probabilités historiques
et linguistiques, le Soja était spontané de la Cochm-
chine au Japon méridional et à Ja v a lorsque ^anciens habitants,
à une époque très reculée, se sont mis à le cultiver, a
remployer de différentes manières pour leur nourriture, et en
ont obtenu des variétés, dont le nombre est remarquable, surtout
au Japon.
1; S r i S d f r >878. e.rtraH en français par
M. Pailleux, l. c.
t Bun^g^fÉnum^Æ^^^^^ Maximowicz, Primiliæ fl. Amur.,
^'s^^Miquel, Pi'olusio, dans Ann. Mus. Lugd.-Bat., 3 , p. 5 2 ; Franchet et
Savatier, Enum. plant. Jap., 1 , p.
• 6. Junghuhn, Plantæ Jungh., p . 3 5 ffi i -j. q ta isa
7. Le Èoja angustifolia, Miquel; voir Hooker, F l. bnt. Ind., 2 , p. I8 i .
8. Rumphius, l. c.
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