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On lui connaît un nom sanscrit, Lonica ou Lounia, qui se retrouve
dans les langues modernes de ITnde fe Les noms grec
Andrachne et latin Portulaca sont tout autres, de. même que le
groupe des noms Cholza en persan, Khursa ou Koursa en hin-
doiistani, Kourfa Kara-or en arabe, en tartare, qui paraissent
l ’origine de Kurza-noga en polonais, Kurj-noha en bohème,
Kreusel en allemand, sans parler du nom Schrucha des, Russes
et de quelques autres de l’Asie orientale fe 11 n’est pas nécessaire
d’être linguiste pour voir certaines dérivations dans ces
noms, indiquant que ies peuples asiatiques dans leurs migrations
diverses ont transporté leurs noms de la plante; mais cela
ne prouve pas qu ils l ’aient transportée elle-même. Ils peuvent
P/voir reconnue-dans les pays où ils arrivaient. D’un autre côté
l ’existence de trois ou quatre racines différentes fait présumer
que des peuples européens antérieurs aux migrations des Asiatiques
avaient déjà des noms pour l ’espèce, et que celle-ci, par
conséquent, est très ancienne en Europe comme en Asie.
L ’état cultivé, naturalisé autour des cultures ou spontané est
bien difficile à connaître pour une plante si répandue et qui se
propage facilement au moyen de ses petites graines, en nombre
immense.
A 1 est du continent asiatique, elle ne paraît pas aussi ancienne
que dans l’ouest, et jamais les auteurs ne disent que ce soit une
plante spontanée fe Dans l ’Inde, c’est bien différent. Sir J . Hooker
dit ; : Croissant dans l’Inde jusqu’à 6000 p. dans l ’Himalaya. Il
indique aussi dans le nord-ouest de l ’Inde la variété à tige
dressée qu’on cultive, avec l ’ordinaire, en Europe. Je ne trouve
rien de positif sur les localités de Perse, mais on en mentionne
de si nombreuses et dans des pays si peu cultivés, sur les bords
de la mer Caspienne, autour du Caucase, et même dans la Russie
méridionale qu’il est difficile de ne pas admettre l’indigénat
dans cette région centrale d’où les peuples asiatiques ont envahi
l ’Europe. En Grèce, la plante est spontanée aussi bien que cultivée
Plus loin, vers l ’ouest, en Italie, etc., on recommence à
trouver dans les flores pour toute indication les champs, ies
jardins, ies décombres et autres stations suspectes
Ainsi les documents linguistiques et botaniques concourent à
fmre regarder l’espèce comme originaire de toute la région qui
s étend de l ’Himalaya occidental à la Russie méridionale et la Grèce.
1. Piddington, Index to indian plants.
2. Nemnicli, Polygl. Lexicon Naturgesch., 2, p. 1047.
3. Loureiro, Fl. Cochinch. 1, p. 359 ; Franchet et Savatier, Enum. plant.
Japon., 1, p. 53; Bentham, Fl. Hongkong, p. 127.
4. Hooker, Fl. brit. Ind., 1, p. 240.
145. Lindemann, Prodr. fl. Chers., p. 74,
ait . in desertis et arenosis inter Cherson et Berislaw, circa Odessam.
D. Bot. d. Alt., p. 632 ; Heldreich, Fl. attisch. Ebene, p. 483.
xTi7mi fe T fr"’ ^ ’ Gussone, Fl. sic. vol. 1 ; Moris, Fl. sard., v. 2;
Willkomm et Lange, Prodr. fl. hisp., v. 3.
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T é t r a g o n e é t a lé e . — l'etragonia expansa, Murray.
Les Anglais appellent cette plante E p in a rd de la Nouvelle-Zélande,
parce qu’elle avait été rapportée de ce pays et cultivée
par sir Joseph Banks , lors du célèbre voyage du capitaine
Gook. C’est une plante singulière, sous deux points de vue.
D’abord elle est la seule espèce cultivée qui provienne de la
Nouvelle-Zélande; ensuite elle appartient à une famille de
plantes ordinairement charnues, les Ficoïdes, dont aucune autre
•espèce n’est employée. Les horticulteurs ‘ la recommandent,
•comme un légume annuel, dont le goût est à peu près celui de
l ’Epinard, mais qui supporte mieux la sécheresse et devient par
ce motif une ressource dans la saison où l ’Epinard fait défaut.
Depuis le voyage de Gook, on f a trouvée sauvage, principalement
sur les côtes de la mer, non seulement à la Nouvelle-Zélande,
mais en Tasmanie, dans le sud et l’ouest de l ’Au/ ralie,
au Japon et dans l ’Amérique australe fe Reste à savoir si, dans
ces dernières localités, elle n’est pas naturalisée, car elle est in-
•diquée près des villes, au Japon et au Chili ®.
•C é le r i c u l t i v é . — Apium graveolens, \Àm\é. _
Gomme beaucoup d’Ombellifères, des lieux humides, le Céleri
sauvage a une habitation étendue. H existe depuis la Suède
jusqu’à l ’Algérie, l ’Egypte, l’Abyssinie, et en Asie depuis le
Caucase jusque dans le Belouchistan et les montagnes de i inde
anglaise fe , o ?•
H en est question déjà dans VOdyssée, sous le nom de beiinon,
et dans Théophraste; mais plus tard Dioscoride et Pline ® distinguent
le Céleri sauvage et le Céleri cultivé. Dans celui-ci, on
fait blanchir les feuilles, ce qui diminue beaucoup f amertume.
L ’ancienneté de la culture fait'comprendre pourquoi les variétés
-de jardin sont nombreuses. Une des plus différentes de 1 état
'naturel est le Céleri rave, dont la racine charnue se mange
cuite.
C e r f e u i l . — Scandix Cerefolium, Linné. — Anthriscus Cere-
/o/iMm, Hoffmann. • u i
H n’y a pas longtemps que forigine de cette petite Ombellifère,
si commune dans nos jardins, était inconnue. Gomme
1. Botanical magazine, t. 2362 ; Bon jardinier, 1880, p. 567.
2. Sir J. Hooker, Handbook of New Zealand flora, p. 84; Bentham, Flora
ausiraliensis, 3, p. 327; Franchet et Savatier, Enum. plant. Japoniæ,
1, p. 177.
3. Cl. Gay, Flora chilena, 2, p. 468.
4. Fries, Summa veget. Scandinaviæ ; Munhy, Catal. Alger., p. 11;
HBoissier, Flora orientalis, 2, p. 856; Schweinfurth et Ascherson, Aufzählung,
p. 272 ; Hooker, Flora of brit. India, 2 p. 679. „ „ t
5. Dioscoride, Mat. med., l. 3, c. 67, 68; Pline, Hist., L 19, c. 7, 8; Lenz,
JBot. d. alten Griechen und Boemer, p. 557.
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