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LUFFA ANGULEUX 215
G’est le Cumbalam de Rheede, le Camolenga de Rumphius,
qui l ’avaient vue au Malabar et dans les îles de la Sonde seulement
cultivée, et en avaient donné des figures.
D’après plusieurs ouvrages, même récents», on pourrait croire
que jamais elle n’a été trouvée à l’état spontané ; mais, si l’on fait
attention aux noms divers sous lesquels on l ’a décrite, il en est
autrement. Ainsi les Cucurbita hispida, Thunberg, et Lagenaria
dasystemon, Miquel, d’après des échantillons authentiques vus
par M. Cogniaux sont des synonymes de l’espèce, et ce sont des
plantes sauvages au Japon Le Cucurbita littoralis, Dasskarl
trouvé dans des broussailles au bord de la mer, à Ja v a , et le
Gymnopetatum septemlobum, Miquel, aussi à Ja v a , sont le Benincasa,
d’après M.,Cogniaux. De même le Cucurbita vacua, Mueller ®
et le Cucurbita pruriens, Forster, dont il a vu des échantillons
authentiques trouvés à Rockhingham , en Australie et aux îles
de la Société. M. Nadeaud ® ne parle pas de cette dernière. On
peut soupçonner des naturalisations temporaires dans les îles
de la mer Pacifique et le Queensland, mais les localités de Ja v a
et du Japon paraissent très certaines. Je crois d’autant plus à
cette dernière que la culture du Benincasa en Ghine remonte à
une haute antiquité fe
L u f f a c y l in d r iq u e .
cylindrica, Roemer.
Momordica cylindrica, Linné. — Luffa
M. Naudin ® s’exprime ainsi : « Le Luffa cylindrica, auquel
on a conservé dans quelques-unes de nos colonies le nom indien
de Pétole, est probablement originaire de l ’Asie méridionale,
mais peut être il l ’est aussi de l ’Afrique, de l ’Australie et des îles
de l ’Océanie. On le trouve cultivé par la plupart des peuples
des pays chauds, et il paraît s’être naturalisé dans beaucoup de
lieux où sans doute il n’existait pas primitivement. » M. Go-
gniaux ® est plus affirmatif. « Espèce indigène, d it - il, dans
toutes les régions tropicales de l’ancien monde ; souvent cultivée
et subspontanée en Amérique, entre les tropiques. »
En consultant les ouvrages cités par ces deux monographes
et les herbiers, on trouve la qualité de plante sauvage certifiée
quelquefois d’une manière positive.
1. Glarke, dans Flora o f british India, 2, p. 616.
2. Cogniaux, dans de Candolle, Monogr. Planer., 3, p. 513.
3. Thunberg, F l. ja p ., p. 322; i ’ranchet et Savatier, Enum. plant. Jap.,
1, p. 173.
4. Hasskarl, Catal. horti bogor.,alter, p. 190; Miquel, Flora indo-batava.
5. Mueller, Fragm., 6, p. 186; Forster, Pi'odr. (sans descr.); Seemann,
Journal o f botany, 2, p . 50.
6. Nadeaud, Plantes usuelles des Tahitiens; Enumération des plantes indigènes
à Taïti.
7. Rreitschneider, lettre du 26 août 1881.
8. Naudin, dans Ann. sc. nat., série 4, vol. 12, p. 121,
9. Cogniaux, dans Monogr. Phane/'og., 3, p. 458.
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En ce qui concerne l’Asie », Rheede l’a vue dans les sables les
forêts et autres lieux du Malabar ; Roxburgh la dit sp o n t / e e dans
l ’Dindoustan, Kurz dans les forêts du pays des Birmans ;TMvaites
à Cevlan. J ’en possède des échantillons de Geylan et de K h / ia .
On ne connaît aucun nom sanscrit, et le D“ Bretschneider dans
son opuscule On the study, etc., et dans ses lettres ne mentionne
aucun Luffa cultivé ou spontané en Chine. Je presume par conséquent
que la culture n’est pas ancienne, meme dans 1 Inde.
En Australie , l’espèce est spontanée au bord des rivieres du
Queensland fe et d’après cela il est proteble qu on la trouvera
spontanée dans l ’archipel asiatique, où Rumphius, Miquel, etc.,
en parlent seulement comme d’une plante /H iv é fe
Les herbiers renferment un grand nombre d échantillons recueillis
dans l’Afrique tropicale, de Mozambique a la cote de
Guinée, et jusqu’ au pays d’Angola, mais les c/lecteurs ne p /
raissent pas avoir indiqué si c’étaient des échantillons sponî
? 5 s ou^ultivés. Dans l’h e r b i / Delessert, Dei/elot a n/dique
les environs de Galam , dans les terrmns fertiles. S r Joseph
Dooker® les cite, sans rien affirmer. MM. bchweinfurth et Ascherson
fe toujours attentifs à ces questions, donnent 1 espece
pour uniquement cultivée dans la région du Nil. Ceci est assez
L r ie i ix , parce que la plante ayant été vue, dans le xvii siecle
rinnq les iardius d’Egvpte, sous le nom arabe de Luff , on a
nommé le genre Lufla et l ’espèce Luffa
ments de l ’ancienne Egypte n’en ont offert aucune t r ? “ - 0 b-
sence de nom hébreu est encore une raison de croire que la
culture s’est introduite en Egypte au moyen age. On (a
aujourd’hui dans le Delta, non seulement pour le fiuit, mais
encore pour expédier les graines, dites de courgettes, dont la
décoction sert à adoucir la peau. •
L ’espèce est cultivée au Brésil, à la G u y a / , au
mais ie n’aperçois aucun indice qu elle soit indigene en Amen
™ ë »îl paÎaît qu’elle s ’est naturalisée çà et là, par exemple
dans le Nicaragua, d’après un échantillon de Levy. ^
En résumé l’origine asiatique est certaine, l’/n c am e fort douteuse,
celle d’Amérique imaginaire, ou plutôt 1 effet d une naturalisation
.
L u f f a a n g u l e u x .
R o x b u rg h .
P a p e n g a y . Luffa acutangula ,
L ’origine de cette espèce, cultivée, comme la précédente, dans
3. Hooker, dans Flora o f tropical Africa, 2, P- /O .
4. Schweinfurth et Ascherson, Aufzahlung, p. 268.
5. Forskafi El. ægypt., p . 75.
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