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fort mal, une graine qu’on ne saurait trop apprécier dans son
état naturel.
C a f é i e r d e L ib é r i e . — Coffea liberica, Hiern ».
Depuis quelques années, le jardin royal de Kew a envoyé dans
les colonies anglaises des pieds de cette espèce, qui croît spontanément
à Libéria, dans l ’Angola, à Golungo alto ^ et probablement
dans plusieurs autres localités de l’Afrique tropicale occidentale.
La végétation en est pins vigoureuse que celle du Caféier
ordinaire, et les graines, d’une dimension plus grande, donnent
nn excellent produit. Les Rapports officiels du jardin de Kew
par sir Joseph Hooker, son savant directeur, font connaître le
progrès de cette introduction, qui jouit d’une grande faveur,
surtout à la Dominique.
M a d i a . — Madia sativa, Molina.
Les habitants du Chili, avant la découverte de l’Amérique,
cultivaient cette espèce de Composée annuelle pour l’huile contenue
dans les graines. Depuis qu’on a planté beaucoup d’Oliviers,
le Madia est méprisé par les Chiliens, qui se plaignent
seulement de la plante comme mauvaise herbe incommode dans
leurs jardins fe G’est alors qiie les Européens se sont mis à la
cultiver — avec un succès médiocre, vu la mauvaise odeur des
capitules.
Le Madia est indigène au Chili et, en même temps, en Californie
». On a d’autres exemples de cette disjonction d’habitation
entre les deux pays ®.
M u s c a d i e r . — Myristica fragrans, Houttuyn.
Le Muscadier, petit arbre de la famille des Myristicées, est
spontané aux Moluques, principalement dans les îles de Banda®.
11 y est cultivé depuis un temps très long, à en juger par le
nombre considérable de ses variétés.
Les Européens ont reçu la noix muscade, par le commerce de
l’Asie, depuis le moyen âge ; mais les Hollandais se sont assurés
longtemps le monopole de sa culture. Quand les Anglais ont
possédé les Moluques, à la fin du siècle dernier, ils ont porté
des Muscadiers vivants à Bencoolen et dans l ’île du Prince-
Edouard fe II s ’est répandu ensuite à Bourbon, Maurice, Mada-
1 . Dans Hiern, Transactions o f the linnean Society, série 2 , vol. 1, p. 171,
pl. 2 4 . Cette planche est reproduite dans le Rapport du jardin royal de Kew
pour 1876.
2 . Oliver, FZom o f tropical Africa, 3, p. 181.
3 . Cl. Gay, Flora chilena, 4, p. 2 6 8 .
4 . Asa Gray, Botany o f California, 1, p. 359.
5 . A. de Candolle, Géogr. bot. raisonnée, p. 1047.
6. Rumphius, Amboin., 2 , p. 17 ; Blume, Bumphia, 1, p. 180.
7 . Roxburgh, FZom indica, 3, p. 845.
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gascar, et dans certaines colonies de l ’Amérique tropicale, mais
avec un succès médiocre au point de vue commercial.
S é s am e . — Sesamum indicum, de Gandolle [S. indicum et S.
orientale, Linné].
Le Sésame est cultivé, depuis très longtemps, dans les régions
chaudes de l ’ancien monde, pour l ’huile qu’on extrait de ses
graines.
L a famille des Sésamées, à laquelle appartient cette plante
annuelle, se compose de plusieurs genres, distribués dans les
régions tropicales d’Asie, d’Afrique et d’Amérique. Ghaque genre
n’a qu’un petit nombre d’espèces. Le Sesamum, pris dans le
sens le plus large », en a une dizaine, toutes d’Afrique, sauf
peut-être l’espèce cultivée, dont nous allons chercher l’origine.
Gelle-ci compose à elle seule le vrai genre Sesamum, qui est une
section dans l ’o u v r a / de MM. Bentham et Hooker. L ’analogie
botanique indiquerait une origine africaine, mais on sait qu’il
y a bon nombre de plantes dont l’habitation s’étend de l ’Asie
méridionale à l’Afrique.
Le Sésame présente deux races, l’une à graines noires, l ’autre
à graines blanches, et plusieurs variétés quant à la forme des
feuilles. La différence de couleur des graines remonte à une
grande antiquité, comme cela se voit dans le Pavot.
Les graines de Sésame se répandent souvent hors des cultures
et naturalisent plus ou moins l ’espèce. On l ’a remarqué dans
des régions très éloignées les unes des autres, par exemple dans
rinde, les îles de la Sonde, l’E / p t e et même aux Antilles,
où certainement la culture est d’introduction moderne G’est
peut-être la cause pour laquelle aucun auteur ne prétend avoir
trouvé la plante à l ’état sauvage, si ce n’est Blume ®, observateur
très digne de foi, qui mentionne une variété à fleurs plus
rouges qu’à l ’ordinaire croissant dans les montagnes de Java.
Yoilà sans doute un indice d’origine, mais il en faut d’autres
pour une véritable preuve. Je les chercherai dans l’histoire de,
la culture. Le pays où elle a commencé doit être l ’ancienne habitation
de l ’espèce, ou s’être trouvé en rapport avec cette ancienne
habitation.
Que la culture remonte en Asie, à une époque très reculée,
c’est assez clair d’après la diversité des noms. Le Sésame se
nomme en sanscrit Tila », en malais Widjin, en chinois Moa
(d’après Rumpbius) ou Cki-ma (d’après Bretschneider) , en
1. Bentham et Hooker, Genera, 2 , p. 1059.
2 . Pickering, Chronol. history o f plants, p. 2 2 3 ; Rumphius, Herb, amboi-
nense, 5 , p. 204 ; Miquel, Flora indo-batava, 2, p. 7 6 0 ; Schweinfurth et
Ascherson, Aufzahlung, p. 273 ; Grisebach, Flora o f brit. W. India, p. 458.
3 . Blume, Bijdragen, p. 778.
4 . Roxburgh, F l. ind., éd. 1832, v . 3 , p. 100 ; Piddington, Index.
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