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tation préhistorique du Figuier la région moyenne et méridionale
de la mer Méditerranée, depuis la Syrie jusqu’aux îles
Canaries.
On peut avoir du doute sur l’ancienneté des Figuiers maintenant
dans le midi de la France ; mais un fait bien curieux doit être
mentionné. M. Planchón a trouvé dans les tufs quaternaires de
Montpellier et M. le marquis de Saporta » dans ceux des Ayga-
lades, près de Marseille, et dans le terrain quaternaire de La
Celle, près de Paris, des feuilles et même des fruits du Ficus
Carica sauvage avec des dents d’Ëlephas primigenius, et des
feuilles de végétaux, dont les uns n’existent plus, et d’autres
comme le Laurus canariensis, sont restés aux îles Canaries. Ainsi
le Figuier a peut-être existé sous sa forme actuelle, dans un
temps aussi reculé. 11 est possible qu’il ait péri dans le midi
de la France, comme cela est arrivé certainement à Paris ; après
quoi il serait revenu à l’état sauvage dans les localités du midi.
Peut-être les Figuiers dont Webb et Berthelot avaient vu de vieux
individus dans les endroits les plus sauvages des Canaries descendaient
ils de ceux qui existaient à l ’époque quaternaire.
A r b r e à, p a in . — Artocarpus incisa, Linné.
L ’Arbre à pain était cultivé dans toutes les îles de l’archipel
asiatique et t e grand Océan voisines de l ’équateur, depuis Sumatra
jusqu’aux îles Marquises, lorsque les Européens ont
commencé de les visiter. Son fruit est constitué, comme dans
l ’Ananas, par un assemblage de feuilles florales et de fruits
soudés en une masse charnue plus ou moins sphérique, et, comme
dans l’Ananas encore, les graines avortent dans les variétés
cultivées les plus productives On fait cuire des tranches de
cette sorte de fruit pour les manger.
^ Sonnerat ® avait transporté l ’Arbre à pain à l ’île Maurice, où
1 intendant Poivre avait eu soin de le répandre. Le capitaine
Bligb avait pour mission de le transporter dans les Antilles ang
la i s / . On sait^ qu’une révolte de son équipage Pem'pécha de
réussir la première fois, mais dans un second voyage il fut plus
heureux. En janvier 1793, il débarqua 150 pieds dans l’île de
Saint-Vincent, d'où l’on a répandu l ’espèce dans plusieurs localités
de l’Amérique équinoxiale ».
Bumphius ® avait vu l ’espèce à l ’état sauvage dans plusieurs
1. Planchón, Etude sur les tufs de Montpellier., p. 63; de Saporta, La
flore des tufs quaternaires en Provence^ dans les Comptes rendus de la
log 74 117^ scientifique de France, et à part, p. 27, BulL Soc. geo •
'2. Voir les belles planches publiées dans Tussac, Flore des Antilles,
vol. ¿, pl. 2 et 3 ; et Hooker, Botanical magazine, t. 2869-2871.
3. Voyage a la Nouvelle-Guinée. p. 100. ' .
4. Hooker, L c.
3. Rumphius, Herb. Amboin., 1, p. 112, pl. 33.
des îles de la Sonde. Les auteurs modernes, moins attentifs ou
n ’ayant observé que des pieds cultivés, ne s’expliquent pas à cet
égard. Pour les îles F idji, Seemam» dit : « Cultivé et selon toutes
les apparences sauvage dans quelques localités ». Sur le continent
du midi de l ’Asie il n’est pas même cultivé, le climat n’étant
pas assez chaud. . . . , , * u •
Evidemment, l ’Arbre à pain est originaire de Ja v a , Amboine
îles voisines; mais rancieiineté de sa et uns VUiSlllCa, IIJCIIO culture dans toute la J.
région insulaire, prouvée par la multitude des variétés, et ia
facilité de sa propagation par des drageons_ et des boutures
empêchent de connaître exactement son histoire. Dans les îles
de l ’extrémité orientale, comme 0 -Taïti, certaines fables et traditions
font présumer une introduction qui ne serait pas très
ancienne, et l ’absence de graines le confirme
J a c q u i e r ou J a c k . — Artocarpus intcgrifolia, Linné.
Le fruit du Jacquier, plus gros que celui de l’Arbre a pain,
car il pèse iusqu’à 80 livres, est suspendu aux branches diin
arbre de 30 à 50 pieds de hauteur ®. Si le bon La Fontaine l a / i t
connu, il n’aurait pas écrit sa fable du gland et de la citrouille.
Le nom vulgaire est tiré des noms indiens te ca oa j sjalta.
Le Jacquier est cultivé depuis longtemps dans 1 Asie méridionale,
du Punjab à la Ghine, de THimalaya aux îles Moluque/
H ne s’est pas introduit encore dans les petites îles plus a 1 orient,
comme 0 -Taïti, ce qui fait présumer une date moins ancienne dans
Tarchipel indien que sur le continent asiatique. Du c / é / l ’d-
oiiest de TInde, la culture ne date peut-être p / non plus d une
époque très reculée, car on n’est pas certain de texistence dun
nom sanscrit. Roxburgh en cite un, Punusa, mais après lui
Piddington ne l ’admet pas dans son Index. Les P e r s / s et les
Arabes ne semblent pas avoir connu Tespèce. Son fruit én /m e
les aurait pourtant frappés si Tespèce avait été cultivée près de
leurs frontières. Le D^ Bretschneider ne parle pas d Artocarpus
dans son opuscule sur les plantes connues des anciens Ghinois,
d’où Ton peut inférer que vers la Chine, comme dans les autres
directions, le Jacquier n’est pas un arbre répandu depuis une
époque très ancienne. ^
L a première notion sur son existence a 1 état s a i iv / e est
donnée par Rheede dans des termes contestables : « Get arbre
croît partout au Malabar et dans toute TInde. » Le venerable
auteur confondait peut-être Tarbre planté et 1 arbre spontané.
Après lui cependant, Wight a trouvé Tespèce, a plusieurs re-
1. Seemann, Flora Vitiensis, p. 255. • „ no rm-H n U-
2. Seemann, t. c .; Nadeaud, Enum. des plantes indigenes de la iti, p. 44,
Id., Plantes usuelles des Tahitiens, p. 2k. Unnü-Pr Ttota-
3. Voir les planches de Tussac, Flore des Antilles, pl. 4, el Hooker, nota
nical magazine, t. 2833, 2834.
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