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76 PLANTES CULTIVÉES POUR LEURS TIGES OU FEUILLES
Celle-ci croît dans l ’Europe tempérée et méridionale, aux îles
Ganaries et Madère fe en Algérie fe en Abyssinie ® et dans
l’Asie occidentale tempérée. M. Boissier en cite des échantillons
de l’Arabie Pétrée jusqu’à la Mésopotamie et le Caucase II
mentionne une variété à feuilles crispées, par conséquent analogue
à certaines laitues de nos jardins , que le voyageur
Hausknecht lui a apportée d’une montagne du Kurdistan. J ’ai un
échantillon de Sibérie, près du fleuve Irlysch, et on sait maintenant
d’une manière certaine que l’espèce croît dans l’Inde
septentrionale, du Cachemir au Nepaul fe Dans tous ces pays,
elle est souvent près des cultures ou dans les décombres, mais
souvent aussi dans des rocailles, des taillis ou des prés, comme
une plante bien spontanée.
La laitue cultivée se sème fréquemment dans la campagne,
hors des jardins. Personne, à ma connaissance, ne l’a suivie
dans ce cas pendant quelques générations ou n ’a essayé de
cultiver le L . S c a r i o l a sauvage, pour voir si le passage d’une
forme à l ’autre est facile. Ils se pourrait que l’habitation primitive
de l’espèce se fût étendue par la diffusion de laitues
cultivées faisant retour à la forme sauvage. Ce qui est connu,
c’est l ’accroissement du nombre des variétés cultivées, depuis
environ 2000 ans. Théophraste en indiquait trois®; L e B o n j a r d
i n i e r , de 1880, une quarantaine, existant en France. ^
Les anciens Grecs et les Romains cultivaient la laitue, surtout
comme salade. En Orient, la culture remonte peut-être
à une époque plus ancienne. Gependant, d’après les noms vulgaires
originaux, soit en Asie, soit en Europe, il ne semble pas
que cette plante ait été généralement et très anciennement
cultivée. On ne cite pas de nom sanscrit, ni hébreu, ni de la
langue reconstruite des Aryens. Il existe un nom grec, T r i d a x ;
latin, L a c t u c a ] persan et hindoustani, K a h u , c i l’analogue arabe
C h u s s ou C h a s s . Le nom latin existe aussi, légèrement modifié,
dans plusieurs langues slaves et germaniques fe ce qui peut
signifier ou que les Aryens occidentaux l ’ont répandu, ou que
la culture s’est propagée plus tard, avec le nom, du midi au
nord de l’Europe.
Le H*' Bretschneider a confirmé ma supposition ® que la
Laitue n’est pas très ancienne en Chine et qu’elle y a été introduite
de l ’ouest. H dit que le premier ouvrage où elle soit mentionnée
date de 600 à 900 de notre ère
1. Webb, Phytogr. canar., 3, p. 422 ; Lowe, Fl. of Madeirci, p. 544.
2. Munbfe Catal., ed. 2, p. 22, sous le nom de L. sylvestris.
3. Schweinfurth et Ascherson, Aufzählung, p. 285.
4. Boissier, Fl. orient., 3; p. 809.
5. Clarke, Compos, indicæ, p. 263.
6. Theophrastes, 1. 7, cap. 4.
7. Nemnich, Polygl. Lexicon.
8. A. de Candolle, Géogr. bot. rais., p. 843.
9. Bretschneider, Study and value of Chinese botanical works, p. 17.
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Lé g u m e s . — c h ic o r é e s 77
C h i c o r é e s a u v a g e . — Cichonum Intybus, Linne.
T a rhicorée sauvage, vivace, qu’on cultive comme legume,
1 dp fourra ©e et pour les racines, servant de café, croit dans
w f l ’E u r o p / ericepTé la Laponie, dans le Maroc et l ’Algérie fe
de l ’ E u r o p e Orientale à l’Afghanistan et le Bélouchistan * dans
le p fe ia b et le Cachemir et de la Russie au lac Baikal en
sfeéëfo ‘ La plante est certainement spontanée dans la plupart
dfe ë s navs- inais, comme elle croît souvent au bord des chemins
ët des ë^ a èp s , il est probable qu’elle a été transportée par
l ’h om m fën dehors de sa patrie primitive. Ce doit bien etre le
cas dans l’Inde, car on ne cite aucun nom sanscrit.
T es Grecs et es Romains employaient cette espece, sauvage et
euUlëée! mëis ce qu’ils endiseSit est trop abrégé pour être clair.
LTaorés M de Heldreich, les Grecs modernes emploient sous le
nom général de Lacharía, comme légume et salade, dix-sept
CichoëacTes différentes, dont il donne la liste ■=. Selon lui, 1 espece
ordinairement cultivée est le Cichonum dwaneatum, Schousboe
(C Jacquin), mais il est annuel, et la Chicoree dont
parle Théophraste était vivace.
Ptiir»orée E n d i v 6 . — Cichorium E n dw ia , Linné.
Les Chichorées blanches, Endives ou Scarole, des jardins, se dis-
f ont fin rirhorium Intybus en ce qu elles sont annuelles et
S saveur S outre, les lanières de leur aigrette
au dessus de la graine sont quatre fois plus longues, et inégalés,
au oessus u g longtemps qu’on comparait cette
M M avec le f M y b J s , il c A difricile de ne pas admettre
deux espèces. On ne connaissait pas 1 origine du C ffin d im a ^
T nr.arrno nnim Tecûmcs il Y U quarautc ans, des échantillons d un
Cichorium de l’Înde appelé par Hamilton C. Cosmia, 6s no/»
narurent tellement semblables à l’Endive que nous eûmes 1 idee
d H o r r o r i g in e de celle-ci dans l’Inde, comme on la v a i t quel-
nuefois supposé mais les botanistes anglo-mdiens disaient, et
n r a f f i r S de plus en plus, que la plante indienne e / seulement
cultivée fe L ’incertitude continuait donc sur 1 origine geolors
plusieurs botanistes ont eu lidée de
comparer Î’Badive avec une espèce annuelle, spontanée dans la
4. Bail, Spicilegium FL marocc., p. 634; Munby, Catal., ed. 2, p. 21.
2. Boissier, fl* orient., ^ p. 715.
3. Clarke, Compos, ind., p- 250.^
*• m / S d e f e r e a f e P'tae, XIX cap 8 ; Palladius, XI, cap. 11. Voir
d -a u trS aSteurs cités Sans Lenz, Botanp d. Altcu, p. 483.
hot. p. 845. . „
9- f e P- »;■,Schultz, dans Webb. Phyt. canar.,
sect. II, p- 391 ; Boissier, Fl. orient., I l l , p. 716.
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