Ir: 1
]îtr ^ Ì li
! rib
L;:
It £
■ ,
v4
72 PLANTES-CULTIVÉES POUR LEURS TIGES OU FEUILLES
beaucoup d’espèces annuelles, on la voyait paraître dans les-
décombres, les bords de haies, les terrains peu cultivés, et
‘l’on ne savait pas s ’il fallait la regarder comme spontanée. Dans
l’Europe occidentale et méridionale, elle semble adventive, plus
on moins naturalisée; mais, dans le sud-est de la Russie et dans
l’Asie occidentale tempérée, elle paraît spontanée. Steven ‘ l ’indique
dans « les bois de la Grimée, çà et là ». M. Boissier ^ a reçu
plusieurs échantillons des provinces au midi du Caucase, de
Turcomanie et des montagnes de la Perse septentrionale, localités
probablement naturelles de l ’espèce. Elle manque aux
flores de PInde et de PAsie orientale.
Les auteurs grecs n ’en ont pas parlé. La première mention
chez les anciens est dans Golumelle et Pline ®, c’est-à-dire au
commencement de l ’ère chrétienne. On la cultivait. Pline l ’appelle
C e r e f o l i u m . Probablement l ’espèce s ’était introduite dans-
le monde gréco-romain depuis Théophraste, c’est-à-dire dans le
laps des trois siècles qui ont précédé Père actuelle.
Persil. — P e t r o s e l i n u m s a t i v u m , Moencb
Cette Ombellifère bisannuelle est sauvage dans le midi de
l ’Europe, depuis PEspagne jusqu’en Macédoine, On l ’a trouvée
aussi à Tlemcen en Algérie et dans le Liban fe
Dioscoride et Pline en ont parlé sous le nom de P e t r o s e l i n o n
et P e t r o s e l i n u m , mais comme d’une plante sauvage et officinale
fe Rien ne prouve qu’elle fût cultivée de leur temps.
Dans le moyen âge Charlemagne la comptait parmi les plantes
qu’il ordonnait de cultiver dans ses jardins fe Olivier de Serres,
au xvie siècle, cultivait le Persil. Les jardiniers anglais l ’ont reçu
en 4548 fe ^
Quoique la culture ne soit pas ancienne et importante, il s’est
produit déjà deux races, qu’on appellerait des espèces, si on les
voyait à l ’état spontané ; le Persil à feuilles frisées et celui dont
la racine charnue est comestible.
Ache ou Maceron. — S m y r n i u m O l u s - a t r u m , Linné.
De toutes les Ombellifères servant de légumes, celle-ci a été-
une des plus communes dans les jardins pendant environ quinze
siècles, et maintenant elle est abandonnée. On peut suivre ses-
commencements et sa fin. Théophraste en parlait comme d ’une
plante officinale sous le nom de J p p o s e l i n o n , mais trois cents ans
1. Steven, Verzeichniss taurischen Halbinseln, p. 183.
2. Boissier, Flora orient., 2, p. 913.
3. Lenz, Botanik der alten Griechen und Boemer, p. 572.
4. Munby, Catal. Alger., ed. 2, p. 22; Boissier, Flora orientalis, 2 p., 857.
5. Dioscorides, Mat. medica, 1. 3, c. 70 ; Pline, Hist., 1. 20, c. 12.
6. La liste de ces plantes est dans Meyer, Geschichte der Botanik, 3,.
p. 401-
7. Phillips, Companion to kitchen garden, 2, p. 35,
l é g u m e s . — PERSIL. ~ ACHE. — MAGHE. — ARTICHAUT 73
plus tard Dioscoride ‘ dit qu’on en mangeait la racine ou les-
feuilles, à volonté, ce qui fait supposer une culture. Les Latins
l’appelaient Olus-atrum, Charlemagne Olisatum, et il ordonnait
d’en semer dans ses fermes fe Les Italiens Pont beaucoup
employée, sous le nom de Macerone fe A la fin du xviii® siècle,
la tradition existait en Angleterre que cette plante était jadis
cultivée ; ensuite les horticulteurs anglais ou français n’en parlent
plus *.
Le Smyrnium Olus-atrum. est spontané dans toute 1 Europe-
méridionale, en Algérie, en Syrie et dans PAsie Mineure fe
M a c h e ou D o u c e t t e . — Valerianella olitoria, Linné.
Cultivée fréquemment pour salade, cette plante annuelle, do
la famille des Valérianées, se trouve à l’état spontané dans toute
l’Europe tempérée jusqu’au 60® degré environ, dans l ’Europo
méridionale, aux îles Ganaries, Madère et Açores, dans le nord
de l’Afrique, PAsie Mineure et les environs du Caucase fe Elle y
est souvent dans les terrains cultivés , aux abords des villages,
etc., ce qui rend assez difficile de savoir où elle existait
avant d’être cultivée. On la cite cependant, en Sardaigne et en
Sicile, dans les prés et pâturages de montagnes fe Je soupçonne
qu’elle est originaire de ces îles seulement, et que partout ailleurs
elle est adventive ou naturalisée. Ce qui me le fait penser, c est
qu’on n’a découvert chez les auteurs grecs ou latins aucun nom
qui paraisse pouvoir lui être attribué. On ne peut même citer,,
d’une manière certaine, aucun botaniste du moyen age ou du
XVI® siècle qui en ait parlé. Il n’en est pas question non plus
parmi les légumes usités en France au xvii® siècle, d’après le
Ja rd in ie r français de 1654 et l ’ouvrage de Laurenberg,
tura (Francfort, 4632). L a culture et même l ’emploi de cette
salade paraissent donc modernes, ce qui n’avait pas été remarqué.
C a r d o n . — Cynara Cardunculus, Linné.
A r t i c h a u t . — Cynara Scolymus, Linné. C. Cardunculus
\a r. sativa, M-oris. ^
Depuis longtemps, quelques botanistes ont emis 1 idee que
1. Theophrastes, Hist, 1. 1 , 9 ; 1. 2, 2; 1. 7, 6 ; Dioscorides, Mat med.,
2I E. Meyer, Geschichte der Botanik, 3, p. 401.
3. Tarcioni, Cenni storici, p. 58. j t
4. Fnglish botany, t. 230 ; Phillips, Companion to the kitchen garden; Le
bon jardinier.
5. Boissier, FZom 2, p. 927. 00 d • •
6. Krok, Monographie des Valerianella, Stockolm, 1864, p. 88 ; Boissier,.
^"^7 ! Be r io Îom,%om 1, P - 185; Moris, Flora sardoa, 2, p. 314; Gussone»
Synopsis d. Siculæ, ed. 2, vol. 1, p. 30.
ny