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à la Sicile et la Grèce i. Dans plusieurs localités d’Allemagne,
l ’espèce est probablement naturalisée à la suite des cultures.
Il ne paraît pas qu’on cultive cette plante depuis plus de cent
ou cent cinquante ans. Les botanistes du xvi® siècle n’en parlent
que comme d’une espèce sauvage, Introduite quelquefois
dans les jardins botaniques. Olivier de Serres ne la mentionne pas.
On avait prétendu jadis que c’était un antidote contre la
morsure des vipères, et on appelait quelquefois la plante vipérine.
Quant à l’étymologie du nom Scorzonère, elle est si évidente
qu’on ne comprend pas pourquoi d’anciens auteurs, même
Tournefort ont avancé que l ’origine est escorso, vipère, en
espagnol ou en catalan. Vipère'se dit plutôt, en espagnol, víbora.
Il existe en Sicile un Scorzonera deliciosa, Gussone, dont la
racine extrêmement sucrée sert à confectionner des bonbons et
des sorbets à Païenne Gomment n ’a-t-on pas essayé de la cultiver
? Je conviens qu’on m’a servi, à Naples, des glaces à la
Scorzonera, que j ’ai trouvées détestables, mais elles étaient faites
peut-être avec l’espèce ordinaire (Scorzonera hispánica).
P om m e d e t e r r e . — Solanum tuberosum, Linné.
J ’ai exposé, en 1855, et discuté ce qu’on savait alors sur l ’ori-
gine de la Pomme de terre et sur son introduction en Europe to
J ’ajouterai maintenant ce qu’on a découvert depuis un quart de
siècle. On verra que les données acquises autrefois sont devenues
plus certaines et que plusieurs questions accessoires un peu
douteuses sont restées telles, avec des probabilités cependant
plus fortes en faveur de ce qui me paraissait jadis vraisemblable,
Il est bien prouvé qu’à l ’époque de la découverte de l ’Amérique
la culture de la Pomme de terre était pratiquée, avec
toutes les apparences d’un ancien usage, dans les régions tempérées
qui s’étendent du Chili à la Nouvelle-Grenade, à des hauteurs
_ différentes selon les degrés de latitude. Gela résulte du
témoignage de tous les premiers voyageurs, parmi lesquels je
rappellerai Acosta ® pour le Pérou, et Pierre Gieca, cité par de
L ’Ecluse ®, pour Quito.
Dans les parties tempérées orientales de l’Amérique méridionale,
par exemple sur les hauteurs de la Guyane et du Brésil,
la Pomme de terre n’était pas connue des indigènes, ou, s’ils
1. Willkomm et Lange) Prodromus floræ hispanicæ, II, p. 223 ; de Candolle,
Floiæ française, IV, p. 59 ; Koch, Synopsis fl. germ., ed. 2 p , 488;
Ledebour, Flora rossica, II, p. 794 ; Boissier, Fl. orient.', Ill, p. 767 ; Bertoloni,
Flora italica, VIII, p. 365. > : t >
2. Tournefort, Eléments de botanique, p. 379.
3. Gus sone , Synopsis floræ siculæ.
4. A. de Candolle, Géogr. bot. raisonnée, p. 810 à 816.
5. Acosta, p. 163, verso.
6. De L’Ecluse (soit Clusius), Rariarum plantarum historia, 1601, pars 2,
p. 79, avec figure.
POMME DE TERRE 37
connaissaient une plante analogue, c’était le Solanum Com-
mersonii, qui a aussi des tubercules et se trouve sauvage à Montevideo
et dans le Brésil méridional. La vraie Pomme de terre
est bien cultivée aujourd’hui dans ce dernier pays , mais elle
y est si peu ancienne qu’on lui a donné le nom de Batate des
Anglais fe D’après de Humboldt, elle était inconnue au Mexique
circonstance confirmée par le silence des auteurs subséquents,
mais contredite, jusqu’à un certain point, par une autre donnée
historique.
On dit, en effet, que Walter Ba le igh, ou plutôt son compagnon
dans plusieurs voyages, Thomas Herriott, avait rapporté,
en 1585 ou 1586, des tubercules de Pomme de terre de la Virpomme
de terre et non la Batate, qu’on confondait quelquefois
avec elle à cette époque. D’ailleurs Gerard ^ nous dit avoir reçu
de Virginie la Pomme de terre, qu’il cultivait dans son jardin
en 1597 et dont il donne une figure parfaitement conforme au
Solanum tuberosum. Il en était si fier que son portrait, à la
tête de l’ouvrage, le représente ayant en main un rameau
fleuri de cette plante.
Gomment l’espèce était-elle en Virginie ou dans la Caroline au
temps de Baleigh, en 1585, tandis que les anciens Mexicains ne
la possédaient pas et que la culture ne s’en était point répandue
chez les indigènes au nord du Mexique? Le D® Boulin, qui a
beaucoup étudié les ouvrages concernant l ’Amérique septentrionale,
m’affirmait jadis qu’il n’avait trouvé aucune indication
de la Pomme de terre aux Etats-Unis avant l’arrivée des
Européens. Le D’’ Asa Gray me le disait aussi, en ajoutant que
M. Harris, un des hommes les plus versés dans la connaissance
de la langue et des usages des tribus du nord de l ’Amérique,
avait la même opinion. Je n’ai rien lu de contraire dans les publications
récentes, et il ne faut pas oublier qu’une plante aussi
facile à cultiver se serait répandue, même chez des peuples
nomades, s ’ils l’avaient possédée. La probabilité me paraît être
que des habitants de la Virginie — peut-être des colons anglais
— auraient reçu des tubercules par les voyageurs espagnols ou
autres, qui trafiquaient ou cherchaient des aventures pendant
les quatre-vingt-dix ans écoulés depuis la découverte de l’Amérique.
Evidemment, à dater de la conquête du Pérou et du Chili,
en 15 3 5 , jusqu’en 1585, beaucoup de vaisseaux ont pu emporter
1. De Martius, Flora brasil., vol. 10, p 12.
2. De Humboldt, Nouvelle-Espagne, éd. 2, vol. 2, p. 451 ; Essai sur la
géographie des plantes, p. 29.
3. A cette époque, on ne distinguait pas la Virginie de la Caroline.
4. Banks, Transactions of the horticult. Society, 1805, vol. 1, p. 8.
5. Gérard, Herbal, 1597, p. 781, avec figure.
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