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plusieurs noms danois, Humb ou H u m , G i r r ou K i r r \ et suédois,
K n u t t , F r y l e , N ' ù y d e , S k o r f f fe Cette grande diversité montre
que l ’attention s’était portée depuis longtemps sur la plante
dans cette partie de l’Europe, et fait présumer que la culture
y est ancienne. Elle était pratiquée autour de Montbelliard
dans le xvi' siècle fe et l’on ne dit pas qu’elle y fût récente. Probablement
elle a pris naissance dans le midi de l ’Europe à
l’époque de l’empire romain, et dans le nord peut-être plus tôt.
En tout cas, la patrie originelle doit avoir été FEurope.
Les agriculteurs distinguent une forme plus haute de Spergule
fe mais les botanistes s’accordent à ne pas lui trouver des
caractères suffisants pour la séparer comme espèce, et plusieurs
n’en font pas même une variété.
Herbe de Guinée. — P a n i c u m m a x i m u m , Jacquin ®.
La Graminée vivace, dite H e r b e d e G u i n é e { G u i n e a g r a s s des
Anglais), a une grande réputation dans les pays intertropicaux
comme fourrage nutritif, aisé à cultiver. Avec un peu de soin,
on peut faire durer un pré jusqu’à vingt ans
La culture paraît avoir commencé dans les Antilles. P. Browne
•en parle dans son ouvrage sur la Jamaïque au milieu du siècle
dernier, et après lui Swartz.
Le premier mentionne le nom G u i n e a g r a s s , sans aucune
réflexion sur la provenance de l’espèce. Le second dit ; « apporté
autrefois des côtes d’Afrique aux Antilles ». Il s’est fié probablement
à l’indication donnée par le nom vulgaire, mais nous savons
à quel point les origines indiquées de cette manière sont quelquefois
fausses, témoin le blé dit de Turquie, qui vient d’Amérique.
Swartz, excellent botaniste, dit que la plante croît « dans les
pâturages cultivés secs des Indes occidentales, où elle est aussi
cultivée », ce qui peut s’entendre d’une espèce naturalisée dans
des terrains qui ont été cultivés. Je ne vois pas qu’aux Antilles
-on ait constaté un état vraiment spontané. Il en est autrement
au Brésil. D’après les documents recueillis par de Martius et
étudiés par Nees^^, documents augmentés depuis et encore mieux
1. Rafn, Danmarks floi'a, 2, p . 799.
2. Wahlenberg, cité dans Moritzi, Dict. ms. ; Svensk Botanik, t. 308.
3. Bauhin, Hist. plant., 3, p . 722.
4. Spergula maxima Boehninghausen, figurée sans Reichenbach, Plantæ
crû., 6, p. 513.
5. Panicum maximum Jacq., Coll. 1, p . 71 (en 1786); Jacq. icones, 1,
t. 13 ; Swartz, Fl. Indiæ occ., 7, p . 170. P . polygamum Swartz, Prodr.
p. 24 (1788). P. jumentorum Persoon Ench., 1, p. 83 (1805). P. altissimurn,
de quelques jardins et auteurs modernes. D ’après la règle, le nom le plus
anc ien doit être adopté.
6. A la Dominique, d’après Imray, dans Kew Report for 1879, p. 16.
7. Nees, dans Martius, Fl. brasil., in-8», v o l. 2, p. 166.
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étudiés par M. Doell ‘ , le Panicum maximum croît dans les
éclaircies des forêts voisines de l’Amazone, près de Santarem,
dans les provinces deBahia, Ceara, Bio-de-Janeiro et Saint-Paul.
Quoique la plante soit souvent cultivée dans ces pays, les localités
citées, par leur nature et leur multiplicité, font présumer
Findigénat. M. Doell a vu aussi des échantillons de la Guyane
française et de la Nouvelle-Grenade.
Voyons ce qui concerne l’Afrique.
Sir W. Dooker ^ mentionnait des échantillons rapportés de
Sierra Leone, d’Aguapim, des bords du Quorra et de File de
Saint-Thomas, dans l’Afrique occidentale. Nees ® indique Fespèce
dans plusieurs localités de la colonie du Gap, même dans
des broussailles et dans des pays montueux, A. Richard ^ mentionne
des localités d’Abyssinie, qui paraissent aussi en dehors
des cultures, mais il convient n’être pas très sûr de Fespèce.
M. Anderson, au contraire, n’hésite pas en indiquant le P . maximum
comme rapporté des bords du Zambèze et de Mozambique
par le voyageur Peters ®.
On sait positivement que Fespèce a été introduite à l ’île Maurice
par l’ancien gouverneur Labourdonnais fe et qu’elle s’y est
répandue hors des cultures, de même qu’à Rodriguez et aux
Seychelles fe L ’introduction en Asie ne peut pas être ancienne,
car Roxburgh. { F l . ind.) et Miquel { F l . ind.-bat.) ne mentionnent
pas Fespèce. A Geylan, elle est uniquement cultivée fe
En'définitive, il y a un peu plus de probabilité, ce nie semble,
en faveur de Forigine africaine, conformément à l’indication du
nom vulgaire et à Fopinion générale, mais peu aprofondie, des
auteurs. Gependant, puisque la plante se répand si aisément, il
est singulier qu’elle ne soit pas arrivée d’Abyssinie ou de Mozambique
en Egypte et qu’on Fait reçue si tard dans les îles de
l ’Afrique orientale. Si l’existence, antérieurement aux cultures,
d’une même espèce ¡phanérogame en Afrique et en Amérique
n’était une chose extrêmement rare, on pourrait supposer;
mais c’est peu vraisemblable pour une plante cultivée, dont la
diffusion est évidemment très facile.
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Article 3. — Emplois divers des tiges ou des feuilles.
Thé. — T h e a s i n e n s i s , Linné.
Au milieu du xviii® siècle, lorsqu’on connaissait encore très peu
1. Doell, dans Flora bi^asil., in-fol., vol. 2, part. 2.
2. Sir W. Hooker, Niger flora, p. 560.
3. Nees, Floræ Africæ austr. Gramineæ, p. 36.
4. A. Richard, Abyssinie, 2, p 373.
5. Peters, Reise, Botanik, p. 546.
6. Bojer, Hortus mauritianus, p. 565.
7. Baker, Flora of Mauritius and Seychelles, p. 436.
8. Thwaites, Enurp. plant. Ceijlonæ.
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