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je ne dis pas primitif, car tout a été précédé de quelque
chose.
Notons, en terminait, que la différence des amandes douces
et amères était déjà connue des Grecs et même des Hébreux.
Pêcher.' — Amygdalus Persica, Linné. — Persica vulgaris,
Miller. — Prunus Persica, Bentham et Hooker.
Je citerai l’article ‘ dans lequel j ’avais naguère indiqué la
pêche comme originaire de Ghine, contrairement à l’opinion qui
régnait alors et que des personnes, peu au courant de la science,
continuent à reproduire. Je donnerai ensuite les faits découverts
depuis 1855.
cc Les Grecs et les Romains ont reçu le Pêcher à peu près au
commencement de l ’ère chrétienne. » Les noms de Persica, Malum
persicum indiquaient d’où ils l’avaient tiré. Je ne reviens pas
sur ces faits bien connus
On cultive aujourd’hui divers Pêchers dans le nord de l ’Inde fe
mais, chose remarquable, on ne leur connaît aucun nom sanscrit/
» : d’où l ’on peut inférer une existence et une culture peu
anciennes dans ces régions. Boxburgh, ordinairement si explicite
pour les noms indiens modernes, ne mentionne que des noms
arabes et chinois. Piddington n ’indique aucun nom indien, et
Boyle donne seulement des noms persans.
Le Pêcher ne réussit pas ou exige de très grands soins pour
réussir dans le nord-est de l ’Inde fe En Ghine, au contraire, sa
culture remonte à la plus haute antiquité. Il existe dans ce
pays une foule d’idées superstitieuses et de légendes sur les propriétés
de diverses variétés de pêches ® ; le nombre de ces v a riétés
est très considérable fe en particulier, on y trouve la
1. Alph. de Candolle, Géogx-. bot. rais., p. 881.
2. Theophrastes, Hist., IV, c. IV ; Dioscorides, 1.1, c. CLXIV; Pline, édit.
de Genève, L XV, c. XIII.
3. Royle, III. Him., p. 204.
4. Roxburgh, Fl. Ind., 2« édit., II, p. 500 ; Piddington, Index; Royle, l. c.
5. Sir Jos. Hooker, Jow-n. of bot., 1850, p. 54.
6. Rose, che f du commerce français à Canton, les avait recueillies d’après
des manuscrits chinois, et Noisette [Jard. fruit., 1, p. 76) a transcrit
textue llement une partie de son mémoire. Ce sont des faits dans le genre
de c eux-c i : Les Chinois considèrent les pê che s allongées en pointe et
bien rouges d’nn côté comme le symbole d’une longe vie. En consé quence
de cette antique persuasion, ces pê che s entrent dans tous les ornements
, en peinture et en sculpture, et surtout dans les présents de
congratulations, etc. ^ Selon le livre de Chin-nong-king, la pêche Yu
prévient la mort ; si l ’on n ’a pas pu la manger à temps, elle préserve au
moins le corps de la corruption ju sq u ’à la fin du monde. On cite toujours
la pêche dans les fruits d’immortalité dont on a bercé les espérances de
Tsmchi-Hoang, de Vouty, des Han et autres empereurs qui prétendaient à
1 immortalité, etc.
7. Lindley, Trans. hort, soc.^ V, p. 121.
m
forme singulière de la pêche déprimée qui paraît s’éloigner
plus qu’aucune autre de l’état naturel de l’espèce ; enfin, un nom
simple, celui de To, est donné à la pêche ordinaire fe
« D’après cet ensemble de faits, je suis porté à croire que le
Pêcher est originaire de Ghine plutôt que de l ’Asie occidentale.^
S ’il avait existé de tout temps en Perse ou en Arménie, la connaissance
et la culture d’un arbre aussi agréable se seraient
répandues plus tôt dans l ’Asie Mineure et la Grèce. L ’expédition
d’Alexandre est probablement ce qui l’avait fait connaître à
Théophraste (322 avant J . -G .) , lequel en parle comme d’un
fruit de Perse. Peut-être cette notion vague des Grecs remonte-
t-elle à la retraite des Dix mille (401 avant J.-G.) ; mais Xéno-
phon ne mentionne pas le Pêcher. Les livres hébreux n’en font
aussi aucune mention. Le Pêcher n’a pas de nom en sanscrit,
et cependant le peuple parlant cette langue était venu dans
rinde du nord-ouest, c’est-à-dire de la patrie ordinairement présumée
pour l ’espèce. En admettant cette patrie, comment expliquer
que ni les Grecs des premiers temps de la Grèce, ni les
Hébreux, ni le peuple parlant sanscrit, qui ont tous rayonné de
la région supérieure de fEuphrate ou communiqué avec elle,
n’auraient pas cultivé le Pêcher ? Au contraire, il est très possible
que des noyaux d’un arbre fruitier cultivé de toute ancienneté
en Ghine aient été portés, au travers des montagnes, du
centre de l ’Asie en Gachemir,' dans la Bouckarie et la Perse.
Les Ghinois avaient découvert cette route depuis un temps très
reculé. [L’importation aurait été faite entre l’époque de l’émi-
gration sanscrite et les relations des Perses avec les Grecs. La
culture du Pêcher, une fois établie dans ce point, aurait marché
facilement, d’un côté vers l ’occident, de fautre, par le
Caboul, vers le nord de l ’Inde, où elle n'est pas très ancienne.
« A fappui de l’hypothèse d’une origine chinoise, on peut
ajouter que le Pêcher a été introduit de Chine en Gochinchine fe
et que les Japonais donnent à la pêche le nom chinois de Tao
M. Stanislas Julien a eu fobligeance de me lire en français
quelques passages de VEncyclopédie japonaise (liv. LXXXVI, p. 7),
où le Pêcher Tao est dit un arbre des contrées occidentales,
chose qui doit s’entendre des parties intérieures de la Chine, relativement
à la côte orientale, puisque le fragment est tiré d’un
auteur chinois. Le Tao est déjà dans les livres de Confucius, au
V® siècle avant l ’ère chrétienne, et même dans le Rituel, du
X ® siècle avant Jésus-Ghrist. La qualité de plante spontanée
1. Trans. hort. soc. Lond., IV, p. 512, tab. 19.
2. Roxburgh, t. c.
3. Loureiro, Fl. coch., p. 386.
4. Kæmpfer, Amoen., p. 798 ; Thunberg, Fl. Jap., p. 199.
Kæmpfer et Thunberg indiquent aussi le nom de Momu, mais M. de
Siebold {Fl. Jap., 1, p. 29) attribue un nom assez semblable, Mume, h un
Prunier, Prunus Mume, Sieh, et Z.
D e C a n d o l l e .