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des noms égyptien ou arabe, comme je l ’expliquerai dans un
instant.
Les Romains ont connu l’Olivier plus tard que les Grecs.
D’après Pline », ce serait seulement à J’époque de Tarquin
l’Ancien, en 627 avant J.-G., mais probablement l ’espèce existait
déjà dans la Grande Grèce, comme en Grèce et en Sicile.
D’ailleurs Pline voulait parler peut-être de l ’Olivier cultivé.
Un fait assez singulier, qui n’a pas été remarqué et discuté
par les philologues, est que le nom berbère de l ’Olivier et de
l ’olive a pour racine Taz ou Tas, analogue au Tat des anciens
Egyptiens. Les Kabaïles de la division d’Alger, d ’après le Dictionnaire
français-berbère, publié p a r le gouvernement français,
appellent l ’Olivier sauvage Tazebboujt, Tesettha Ou' Zebbouj et
l ’Olivier greffé Tazemmourt, Tasettha Ou' zemmour.LQ^ Touaregs,
autre peuple berbère, disent TamahineU. Ge sont bien des indices
d’ancienneté de l ’Olivier en Afrique. Les Arabes ayant conquis
cette contrée et refoulé les Berbères dans les montagnes et le
désert, ayant également soumis l ’Espagne à l ’exception du pays
basque, íes noms dérivés du sémitique Z e it ont prévalu mêrne
dans l’espagnol. Les Arabes d’Alger disent Zenboudje pour
l’Olivier sauvage, Zitoun pour l ’olivier cultivé ®, Z it pour l ’huile
d’olive. Les Andalous appellent l’olivier sauvage Azebuche et
le cultivé Aceytuno ». Uans d’autres provinces, on emploie
eoncuremment le nom d’origine latine, Olivia, avec les noms
arabes L ’huile se dit en espagnol aceyte, qui est presque le
nom hébreu; mais les huiles saintes s’appellent oleos santos,
parce qu’elles se rattachent à Rome. Les Basques se servent du
nom latin de l ’Olivier.
D’anciens voyageurs aux îles Ganaries, par exemple Bontier,
en 1403, mentionnent l’Olivier dans cet archipel, où les botanistes
modernes le regardent comme indigène fe D peut avoir été introduit
par les Phéniciens, s ’il n’existait pas antérieurement. On
ignore si les Guanches avaient des mots pour olivier et huile.
Webb et Berthelot n’en indiquent pas dans leur savant chapitre
sur la langue des aborigènes On peut donc se livrer à différentes
conjectures. D me semble que l ’huile aurait joué un rôle
important chez les Guanches s’ils avaient possédé l ’Olivier, et
qu’il en serait resté quelque trace dans la langue actuelle populaire.
A ce point de vue, la naturalisation aux Ganaries n’est
peut-être pas aussi ancienne que les voyages des Phéniciens.
Aucune feuille d’Olivier n’a été trouvée jusqu’à présent dans
1. Pline, Hist., 1. 15, c. 1.
2. Uuveyrier, Les Touaregs du nord (1864), p . 179.
3. Munby, Ftore de T Algérie, p. 2 ; Debeaiix, Catal. Boghar, p. 68.
4. Boissier, Voyage bot. en Espagne, éd. 1, 2, p. 407.
5. Willkomm et Lange, Pi'odr. fl. hispan., 2, p. 672.
6. Webb et Berthelot, Hist. nat. des Canaries, Géog. bot., p. 47 et 48.
7. Webb et Berthelot, Ibid., Ethnographie, p. 188.
les tufs de la France méridionale, de la Toscane et de la Sicile, où
l’on a constaté le laurier, le myrte et autres arbustes actuellement
vivants. G’est un indice, jusqu’à preuve contraire, de naturalisation
subséquente.
L ’Olivier s’accommode bien des climats secs, analogues a celui
de la Syrie ou de l ’Algérie. Il peut réussir au Gap, dans plusieurs
régions de l’Amérique, en Australie, et sans doute il y deviendra
spontané quand on le plantera plus souvent» La lenteur de sa
croissance, la nécessité de le greffer ou de choisir des rejetons
d’une bonne variété, surtout la concurrence d’autres espèces
oléifères ont retardé jusqu’à présent son expansion, mais un
arbre qui donne des produits sur les sols les plus ingrats ne
peut pas être négligé indéfiniment. Même dans notre vieux
monde, où il existe depuis tant de milliers d’années, on doublera
sa production quand on voudra prendre la peine de greffer les
pieds sauvages, à l’imitation des Français en Algérie.
C a ïn i t ie r . —• Chrysophyllum Camilo, Linné.
Le Caïnitier ou Gaïmitier , S ta r apple des Anglais , appartient
à la famille des Sapotacées. IL donne un fruit assez
estimé dans l ’Amérique tropicale, quoique les Européens ne
l’aiment pas beaucoup. Je ne vois pas qu’on se soit / c u p é de
l ’introduire dans les colonies d’Afrique ou d’Asie. De Tussac en
a donné une bonne ligure dans sa flore des Antilles, vol. 2, pl. 9.
Seemann » a vu le Chysophyllum Caïnito sauvage dans plusieurs
endroits de fisthme de Panama. De Tussac, colon de
Saint-Domingue, le regardait comme spontané dans les forêts
des Antilles, et Grisebach ^ le dit spontané et cultivé à la Jama ïque,
Saint-Domingue, Antigoa et la Trinité. Avant lui, Sloane
le considérait comme échappé des cultures à la Jamaïque et
Jacquin s ’est servi d’une expression vague en disant : « Habite
à la Martinique et à Saint-Domingue ®. »
C a ïm i to . — Lucuma Caimito, Alph. de Candolle.
D ne faut pas confondre ce Caïmito, du Pérou, avec le Chrysophyllum
Caïnito des Antilles. Tous deux appartiennent à la
famille des Sapotacées, mais leurs fleurs et leurs graines diüe-
rent. Celui-ci est figuré dans Ruiz et Pavon, F lo ra peruviana,
vol. 3, pl. 240. 1 r, J
Cultivé au Pérou on l’a transporté à Ega, sur le fleuve des
Amazones, et à Para, où communément on le nomme Abi ou
D’après Ruiz et Pavon, il est sauvage dans les parties chaudes
du Pérou, au pied des Andes.
1. Seemann, Botany o f Herald, p. 166-
2 . Grisebach, Flora o f british W. Ind. islands, p. 398.
3 . Sloane, Jamaïque, 2 , p. 170 ; Jacquin, Amer., p. a2 .
4 . Flora brasil., vol. 7 , p. 88.
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