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variété principale et plusieurs sous-variétés quant à la grosseur,
la couleur ou la saveur du fruit.
Ge Groseillier croît spontanément dans toute l ’Europe tempérée,
depuis la Suède méridionale jusque dans les parties montueuses
de l’Espagne centrale, de l’Italie et de la Grèce ». On le
mentionne aussi dans l’Afrique septentrionale, mais le dernier
catalogue publié des plantes d ’Algérie ^ l’indique seulement
dans les montagnes d’Aurès, et M. Bail en a trouvé une variété
assez distincte dans l ’Atlas du Maroc ®. Il existe dans le Gaucase
^ et, sous des formes plus ou moins différentes, dans THima-
laya occidental fe
Les Grecs et les Romains n’ont pas parlé de cette espèce, qui
est rare dans le midi et qu’il ne vaut guère la peine de planter
là où les raisins mûrissent. G’est surtout en Allemagne , en
Hollande et en Angleterre qu’on l ’a cultivée, depuis le xvi® siècle
fe principalement pour assaisonnement, d’où viennent les
noms de Gooseberry en anglais et de Groseille à maquereaux en
français. On en fait aussi une sorte de vin.
La fréquence de la culture dans les îles Britanniques et les
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comme il s ’agit d’une espèce essentiellement européenne, je ne
vois pas pourquoi en Angleterre, où la plante sauvage est plus
commume, elle n ’aurait pas existé depuis l’établissement de la
plupart des espèces de la flore britannique, c'est-à-dire depuis
la fin de l ’époque glaciaire, avant la séparation de l ’île d’avec le
continent. Phillips cite un vieux nom anglais tout particulier,
l'eaberry ou Feabes, qui vient à l’appui d’une ancienne existence,
de même que deux noms gallois ®, dont je ne puis cependant
pas attester l’originalité.
G r o s e i l l i e r r o u g e . — Ribes rubrum,, Linné.
Le Groseillier ordinaire, rouge, est spontané dans l’Europe
septentrionale et tempérée, de même que dans toute la Sibérie ®
jusqu’au Kamtschatka, et en Amérique du Canada et du Ver-
mont à l’embouchure de la rivière Mackensie »*».
Comme le précédent, il était inconnu aux Grecs et aux Ro-
1. Nyman, Conspectus ft. europeæ, p. 266 ; Boissier, Ft. or., 2, p
2. Munby, Catat., éd. 2, p. 15.
3. Bail, Spicitegium ft. marocc., p. 449.
4. Ledebour, Fl. l'oss., 2, p. 194; Boissier, t. c.
5. Glarke, dans Hooker, Fl. b?Ht. India, 2, p. 410.
6. Phillips, Account o f fruits, p. 174.
7. Moore et More, Contrib. to the Cybebe hibernica, p. 113.
8. Davies, Welsh botanology, p. 24.’
9. Ledebour, F l. ross., 2, 'p. 199.
10. Torrey et Gray, F l . N. Am., 1, p. 150.
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mains, et la culture s’en est introduite dans le moyen âge seulement.
La plante cultivée diffère à peine de la plante sauvage.
L ’origine étrangère pour le midi de l’Europe est attestée par le
nom Groseille d'outremer, donné en France fe au xvi® siècle. A
Genève, la Groseille se nomme encore vulgairement Raisin de
mare, et, dans le canton de Soleure, M e e rirüb li.ie ne sais pourquoi
on s’est imaginé, il y a trois siècles, que l’espèce venait d’outremer.
Peut-être doit-on l ’entendre dans ce sens, qu’elle aurait
été importée par les Danois et les Normands, ou que ces peuples
du nord, venus par mer, en auraient introduit la culture. J ’en
doute, cependant, carie Ribes rubrum est spontané dans presque
toute la Grande-Bretagne ^ et en Normandie ® ; les Anglais, qui
ont eu des rapports fréquents avec les Danois, ne le cultivaient
pas encore en 1557, d’après une liste des fruits de cette époque
rédigée par Th. Tusser et publiée par Phillips fe et même du
temps de Gerarde, en 1597 fe la culture en était rare et la
plante n’avait pas de nom particulier fe enfin, il y a des noms
français et bretons qui font supposer une culture antérieure aux
Normands dans l ’ouest de la France.
Les vieux noms de cette contrée nous sont indiqués dans le
Dictionnaire de Ménage. Selon lui, on appelait les groseilles
rouges, à Rouen Gardes, à Gaen Grades, dans la basse Normandie
Gradilles, et dans son pays, en Anjou, Castilles. Ménage
fait venir tous ces noms de rubius, rubicus, etc., par une suite de
transformations imaginaires, du mot ruber, rouge. Legonitec ’
nous apprend que les Groseilles rouges se nomment aussi K oes-
tilez (avec l mouillée) en Bretagne, et il fait venir ce nom de
Gastille, comme si un fruit fort peu connu en Espagne et abondant
dans le nord pouvait venir de la péninsule. Ges mots,
répandus à la fois en Bretagne et hors de Bretagne, me semblent
d’une origine celte, et à l’appui je dirai que, dans le Dictionnaire
de Legonidec lui-même, gardiz signifie en breton rude, âpre,
piquant, aigre, etc., ce qui fait deviner l’étymologie. Le nom
générique Ribes a donné lieu à d’autres erreurs. On avait cru
reconnaître une plante appelée ainsi par les Arabes ; mais ce mot
vient plutôt d’un nom très répandu dans le nord pour le Groseillier,
Ribs en danois fe Risp et Resp en suédois fe Les noms
slaves sont tout différents et assez nombreux.
1. Dodoneus, p. 748.
2. Watson, Cybele brit.
3. Brebisson, Flore de Normandie, p. 99.
4. Phillips, Account o f fruits, p. 136.
5. Gérard, Hei'bal, p. 1143. j r i • loa
6. Celui de Cwmant est venu plus tard, par suite de 1 analogie avec les
raisins de Corinthe (Phillips, ib.).
7. Legonidec, Diction, celto-breton.
8. Moritzi, Dict. inéd. des noms vulgaires.
9. Linné, Flora suecica, n. 197.
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